Rappelons-nous du premier Sonic en VRAIE 3D : Sonic Adventures, sur Dreamcast.
Un vrai jeu d'aventure complet, à la mode "Super Mario 64" mais en version hérisson supersonique bleu. Et pourtant il était loin d'être parfait, techniquement parlant. Mais ce fut un état de fait malgré tout : le jeu était prenant pour peu que l'on acceptait de se soumettre à sa jouabilité.
Sonic Unleashed bénéficie de tous les atouts et des mêmes défauts de son ancêtre version 128bits...

Apres un "Sonic The Hedgehog" next generation pour le moins râté car vraiment mal calibré (une jouabilité délicate admettons, mais trop capricieuse, non merci...), Sega retente une nouvelle fois de redorer le blason de sa mascotte. Malheureusement, le public ainsi que les médias sont entre temps devenus très méfiants voire sceptique dès qu'il s'agit d'évaluer un nouveau jeu Sonic. Causes à effets n'est-ce pas, ainsi va la dure loi du jeu vidéo! Et pourtant...

Sonic Unleashed, le Sonic Adventures multi-support ?
Pourtant, cet opus est très réussi, oui disons-le, et plaira sans aucun doute à la plupart des amateurs du héro-risson bleu. Le scénario, épuré au maximum, permet de coller au mieux à l'univers de base des Sonic de la Dreamcast, fini les délires de hérissons clones, de hérissons à flingues et autres prostitutions de personnalités, le seul réel "délire" de cet épisode Unleashed, c'est le hérisson-garou. Un délire basé sur les effets secondaires incontrôlés des émeraudes du chaos (quand c'est contrôlé, ça donne Super-Sonic, le hérisson supersayan^^), car cette fois-ci, l'absurde Dr. Eggman (Robotnik) réussit son plan : il fait éclater la planète en plusieurs morceaux qui peu à peu libèrent l'entité Dark Gaia et plonge la population survivante dans la folie et le malheur. Dans sa tentative de mise en échec du savant fou, Sonic est accidentellement exposé à l'énergie négative des Chaos Emeraulds et subit le syndrôme de lycanthropie... Dès que la nuit tombe, il perd ses pouvoirs supersoniques et son apparence gracieuse pour devenir une sorte de hérisson-garou, fort physiquement mais lent et moins agile.

Prétexte au(x) gameplay(s)
De jour : cavales frénétiques dans des niveaux de plate-formes à (très) haute vitesse. Réflexes, par coeur et répétitions permettront d'atteindre les meilleurs temps pour décrocher les meilleures notes.
De nuit : beat'em'all plate-formique nerveux et défoulant permettant d'arpenter calmement les superbes décors des quatres coins du monde et d'y trouver les objets cachés, indispensables au déblocage de la progression.

Aux premiers abords, on se dit que c'est un nouveau délire des développeurs qui n'a aucun sens et n'apporte rien au jeu. Et pourtant si, ça fait toute la différence.
J'étais vraiment très perplexe quand je lisais ici et là que les phases de nuit du jeu étaient inutiles et qu'il aurait mieux valu qu'il n'y ait que les courses de jour, en prétextant que ces phases sont trop répétitives...! C'est n'importe quoi, permettez-moi de le dire. Tout simplement parce qu'il n'y a pas plus répétitif que ces fameuses courses à sensations de jour : un saut mal placé, on recommence. Un objet oublié sur une portion du parcours qu'on ne peut franchir qu'une fois, on recommence. Un passage secret nécessitant un timing très précis du premier coup : on recommence, encore et encore. Même chose pour les bonus de temps de niveau : avant de trouver le parcours le plus rapide et efficace pour obtenir la meilleure note sur le niveau, il va falloir recommencer un bon nombre de fois ces épreuves de vitesse.
Tandis que, tout à l'inverse, les épreuves de baston de nuit sont simples mais efficaces : on se défoule, on explore tranquillement, on collecte un maximum d'experience en achevant le moindre monstre caché dans les recoins. Oui le beat'em all, par définition, c'est répétitif, mais Sonic possède autant voire encore plus de combos qu'un Kratos... Alors, monde à l'envers ?

Sonic the Werehog (puisque c'est son nom de nuit) ne plaît pas aux aficionados du beau hérisson bleu. Dans leur esprit, c'est une hérésie, une dénaturation, un délire de mauvais goût de la part des Dev'... Et pourtant on peut la trouver judicieuse pour plusieurs raisons :
le beat'em all, c'est à la mode. Le besoin de temporiser les phases de jour à grande vitesse est indéniable : s'il n'y avait que des courses comme ça, le jeu deviendrait très très vite chiant et rébarbatif, pire encore, donnerait un air de réréréchauffé des anciens opus.
Enfin, on s'rend compte qu'il s'agit vraiment d'une malédiction, d'une poisse plus que d'un délire de charisme : the Werehog se défend en sortant griffes et crocs mais s'avère bien moins efficace que the Hedgehog. Sa supervitesse en moins, Sonic se voit obligé de boxer, kicker, puncher et coupdebouler ses ennemis, grâce à ses bras velus et elastiques... Cela lui demande pas mal d'acharnement (comme au joueur) pour se débarrasser des monstres envahissant les villes du monde à la tombée de la nuit. Alors qu'en plein jour, un simple roulé-boulé ou un saut piquant à pleine vitesse fait valser le moindre ennemi en moins d'une seconde... quelle injustice! :D

Bref, le compromis choisi pour le gameplay et ces phases de jeu alternées est le meilleur que l'on ai pu voir depuis bien des épisodes et il est vraiment dommage de constater qu'il n'a pas été apprécié à sa juste valeur dans la presse... Mais comme je disais au départ, c'est le résultat de multiples essais bancals pour relancer la licence qui ont fini par blaser les amateurs de cette star du jeu vidéo. Pourtant, Sonic Unleashed est réussi, sur bien des aspects.
Sa durée de vie incroyable, ce petit coté RPG permettant de choisir dans quelles épreuves on veut exceller en priorité (rapidité, combos, endurance, timings...), son scénario savamment distillé et la mise en place de l'histoire prenante en font un excellent jeu, c'est sans conteste.
Il fait parti de ces jeux qu'il faut essayer pour se faire son propre avis plutôt que d'en lire l'avis des autres... Mais que faites-vous encore là alors? ^_^