La vague de révolte qui secoue une bonne partie du
Maghreb et du Proche-Orient depuis plusieurs semaines vient de connaître,
aujourd'hui 28 janvier, un nouveau tournant. Alors que l'accès à plusieurs
services web tels que Facebook et Twitter avait été suspendu depuis plusieurs
jours, c'est carrément tout Internet qui vient d'être coupé en Egypte.
Pour rappel, les mouvements de contestation du
peuple égyptien contre le régime d'Hosni Moubarak (président depuis 1981, soit la première élection de Mitterrand chez nous, pour vous donner une idée)
s'appuient fortement sur les réseaux sociaux du web et les modes d'information
alternatifs rendus possibles par la toile. Dans l'histoire d'Internet, c'est la
première fois que le blocage total est employé par un gouvernement pour
maîtriser des manifestations. Même le gouvernement d'Iran, lors des évènements de 2009, n'avait
pas employé de méthode aussi radicale.
Outre le fait qu'une telle déconnexion vise à
empêcher les rassemblements spontanés et ainsi calmer l'ampleur du mouvement,
il est à craindre que nous n'ayons plus aucune information venant d'Egypte,
rendant alors cette révolution totalement invisible aux yeux du monde.
À l'heure des services d'information
en temps réel et du cloud computing, dont on parle beaucoup sur Gameblog, cet
évènement nous dit beaucoup de choses sur l'importance décisive et la
paradoxale fébrilité de nos nouveaux modes de communication.
C'est pourquoi j'invite tout le
monde, entre deux news vidéoludiques ou deux posts de blog, d'aller faire un
tour sur les sites d'information généralistes pour suivre
l'avancée de la situation.
(Je laisse un accès au commentaires,
mais par pitié, évitez les débats politiques qui tourneraient au pugilat !)