De trop longs mois se sont écoulés entre la sortie d'Oboro Muramasa au Japon et celle de sa localisation, rebaptisée Muramasa the Demon Blade en Europe. Les fans de belle 2D étaient à genoux devant les sompteux trailers alléchants, tandis que le titre, développé par la petite équipe à l'origine notamment d'Odin Sphere sur PS2, élevé par les joueurs au panthéon du jeu "à plat" se faisait attendre.
Muramasa est un vrai coup de coeur, avec une ambiance soignée. Direction le Japon médiéval, où l'on suit les aventures d'un garçon et d'une fille. Deux protagonistes jouables, pour deux modes "histoire" distincts : scénarii différents, mais ils ne sont ni passionnants, ni très compréhensibles. Dommage. Si les environnements visités sont les mêmes, les boss varient d'un protagoniste à l'autre. Le titre dénéficie donc d'une très bonne rejouabilité.
Attention ! Le jeu n'est certainement pas un jeu de rôle. En pur jeu d'action, le titre propose des combats pêchus dans les différents tableaux. Très dynamiques, ils s'organisent autour de la gestion des sabres : soient légers et vifs à une main, soit à deux mains, plus lent mais plus dévastateur. On peut switcher entre trois sabres en plein combat, ce qui déclenche au passage une attaque qui touchent tous les ennemis alentour. Le panel des coups n'est par contre pas très étoffé : coup de base, quelques roulades, coups spéciaux, mais on en vient à faire souvent la même chose. Cependant, chacun des 108 sabres magiques donne accès à un enchainement ou une aptitude unique.
Entre les phases de combats, le joueur est invité à traversé de sompteux décors, à dialoguer avec quelques personnages, et à courir. Eh oui, le scénario se résumant bien souvent à aller d'un point A à un point B, on en vient malheureusement vite à faire de longs aller-retours dans les labirynthes qui constituent la carte du monde. A noter la possibilité de faire la cuisine (!), de récupérer des objets de soin, directement accessibles en appuyant sur un simple bouton, ce qui évite tout temps mort durant les combats.
On ne va pas tourner autour du pot : le jeu est magnifique. Les décors sont de véritables estampes japonaises annimées, qui représentent les décors les plus caractéristiques du territoire nippon. Très fins, les graphismes misent aussi sur un choix des couleurs pertinent : vives, elles permettent de réellement donner vie et, si j'ose dire, de la profondeur aux décors. Les musiques, quoique parfaitement dans le ton, ne sont pas au niveau de celles d'Okami, mais elles participent, tout comme l'esthétique, à forger cette ambiance unique et délicieusement lêchée.
CONCLUSION :
Une perle de plus pour la Wii. Oeuvre unique, qui se suffit à elle-même, peut compter, et ça fait plaisir à dire lorsqu'on parle d'un jeu Wii, sur de magnifiques graphismes, une esthétique osée et maîtrisée, et un gameplay efficace et très accessible. Un poil cours et répétitif, Muramasa parvient à faire oublier tous ses défauts mineurs, et c'est heureux qu'on éteint la console, certain d'avoir vécu un petit bout d'histoire videoludique.