La saga Monster Hunter a su séduire bon nombre de joueurs à travers le monde, depuis plus de 10 ans et à travers 4 générations. Le dernier épisode en date, Monster Hunetr XX, est sorti exclusivement sur Switch au Japon, sans même passer par la case "reste du monde". Capcom a toujours justifié l'exclusivité de bon nombre d'itérations de sa série par le fait qu'en occident, on ne joue pas assez dans les transports en commun, et que le jeu perd alors de son intérêt. Mais à l'heure du haut débit et de la fibre qui se généralise, les joueurs européens et américains avaient de quoi se sentir floués...

Problème résolu avec le prochain épisode, le premier de la cinquième génération, dont le nom "world" est probablement un signe d'ouverture, qui se jouera quand à lui uniquement sur Xbox One, PS4 et PC (quelques mois après, sans que cela soit daté pour l'instant). Non seulement le jeu change de philosophie en se jouant exclusivement depuis une machine sédentaire, entièrement en ligne du début à la fin, mais en plus il entame une véritable petite révolution de sa forme, peut-être la plus marquante de la série. Le résultat final devrait être détonnant, le matériau de base étant déjà exceptionnel ("MonHan" n'a pas donné naissance à des petits rejetons comme Toukiden ou Soul Sacrifice pour rien !).

Monster Hunter Like

Mais revenons à nos moutons. MH World a déjà fait des apparitions remarquées à l'E3, à la Gamescom et au TGS, mais j'ai eu énormément de chance, puisque pour tester de longues heures durant une version ultra avancée, bien plus complète que celle qui est jouable et montrée actuellement au public de la Paris Games Week, je me suis rendu directement au Japon, à Osaka, dans les bureaux de Capcom, ou j'ai pu, deux jours durant, jouer de façon très intense et boucler en environ 12-13 heures toutes les quêtes jusqu'à la fin des trois étoiles. De ce que j'en ai vu, le résultat s'annonce prometteur, mais voyons donc pourquoi !

On commence par la création de son héros, où les possibilités sont juste énormes : on peut vraiment obtenir des résultats très variés, de très beaux jeunes gens ou des baroudeurs plus âgés. Tout est sans limite, femmes et hommes possèdent la même palette d'outils et on peut aussi se lâcher pour obtenir un personnage un peu plus douteux... Après le prologue, on débarque donc dans la ville qui servira de hub central, et qui se montre gigantesque, avec même un ascenseur pour passer d'un étage à un autre. C'est là qu'on trouvera toute la gestion des quêtes, une cantine, un forgeron et tout ce qu'il faut pour s'occuper de son stuff. Cet aspect ne sera pas le seul à rester assez classique, puisqu'on garde les mêmes mécaniques globales de la série en termes de loot, pour se construire un nouvel équipement. Il faudra combattre encore et encore un même monstre pour construire armures et armes à partir de ses restes fumants, la progression se faisant toujours par l'amélioration de l'équipement et non par le niveau du personnage. On aura toujours accès au même arsenal, même si certains combos et le comportement global change légèrement d'une arme à l'autre. Le plus flagrant étant les armes à distance, qui se jouent désormais comme dans un TPS. On explorera toujours des contrées dépaysantes à combattre des monstres dans des combats à base d'endurance qu'il faudra bien gérer, par l'esquive notamment, en fonction des patterns ennemis. Les bases sont là, et elles ont l'air de toujours fonctionner.

Monster Hunter Révolution

Classique sur le fond donc, mais sur la forme, on assiste à une vraie révolution : Le nouveau monde que l'on visite dans Monster Hunter World est désormais constitué de grandes zones ouvertes. Si les différents "niveaux" sont toujours segmentés, une même carte auparavant coupée en secteurs est désormais accessible entièrement, sans temps de chargement. Ce qui veut dire que le monstre de la case 2 peut arriver en 4, où vous vous trouvez en plein combat avec un autre, et qu'un troisième peut même débarquer à son tour, créant un joyeux bazar super spectaculaire où vos proies vont s'affaiblir mutuellement en se battant... Le résultat est saisissant de vie, et on prend un grand plaisir à évoluer dans les deux zones que j'ai pu visiter, le cycle jour/nuit soutenant encore plus cette impression. Sur ce que j'ai pu en voir pour l'instant, avec ces deux mondes, la sensation de liberté m'a paru plus saisissante que dans le dernier Toukiden.

Mais l'autre vraie nouveauté, c'est la super accessibilité qui à été accordée au jeu. En termes d'évolution du genre, c'est un peu comme si l'on passait de Resident Evil 4 à Gears of War. Monster Hunter à toujours été ultra rigide, et cela créait une certaine difficulté, mais ici adieu l'austérité et bonjour l'ergonomie ! Voici une petite liste des améliorations que j'ai pu noter lors de ma longue session de jeu :

  • Les animations de loot sont plus courtes, on peut ramasser des objets à la volée, même s'il faudra toujours rengainer son arme pour looter un monstre.
  • La verticalité est mieux gérée : plus besoin d'appuyer sur un bouton pour grimper.
  • Si'il n'y a pas de monstres dans la zone où vous vous trouvez, votre endurance n'est pas consommée lorsque vous courez.
  • La gestion des accessoires, aiguisoir et pioche, est grandement simplifiée.
  • Le lock est un élément que l'on n'a pas l'habitude d'utiliser dans Monster Hunter, mais celui qui est présent ici se montre ultra efficace et précis !
  • Les navicioles sont des petits insectes qui vous suivent partout et qui se montrent super utiles : elles vous dévoilent les loots qui vous entourent, le chemin à suivre jusqu'à l'objectif, ainsi que des indices pour vous aider à pister un monstre en suivant ses traces au sol.
  • La carte présente dans le jeu est remplie d'informations, des loots qui s'y trouvent à la possibilité de suivre un monstre à la trace. L'utilisation de cette carte, couplée à celle des navicioles et de la "wishlist" qu'il est possible de créer chez le forgeron, rendra bien plus confortable le "farm" inévitable par lequel il faudra passer. On nous avertit dès lors qu'on passe à côté de la pièce rare recherchée.
  • À la forge, il sera possible de revenir en arrière après une amélioration, de récupérer le matériel investi et de partir sur une autre spécialisation.
  • Il sera possible de partir à la chasse librement, sans forcément avoir accepté de quête.

Bref, notre vie est simplifiée, le confort est total ! Et si certains vieux briscards pourraient crier au loup, qu'ils se rassurent : le jeu n'est pas plus facile pour autant, puisque les monstres sont toujours aussi retors, il faudra bien observer leurs différents patterns pour trouver la faille. Et avec une répartition des boutons différente que celle de votre bonne vieille 3DS, ce ne sera pas facile !

Monstres et Compagnie

Lors de ma session j'ai pu croiser le chemin de pas moins de 8 monstres, tous plus impressionnants les uns que les autres, dont quelques petits nouveaux : le grand Jagras, sorte de gros lézard dégouttant, un Kulu Ya Ku, poulet géant très agressif, le Pukei Pukei, qui vous attaquera avec ses gaz gastriques, mais aussi un Juyratodus, qui vit dans les marais. J'ai aussi rencontré un Tobi Kadachi, genre de renard électrique, et enfin un Anjanath, qui prend la redoutable apparence d'un T-Rex à collerettes ! Tout ce joli petit monde fait preuve de pas mal de charisme et on espère que le reste du casting suivra. Quelques anciens seront aussi de la partie puisque j'ai pu observer (et combattre) un Rathian et un Barroth. Pour retrouver tout ce joli monde dans les cartes en monde ouvert, on participe à des genres de traques à la Géralt de Riv, où l'on se cache, et avec l'aide de nos naviciolles, on suit la piste d'un monstre avec toutes les différentes traces qu'il peut laisser.

J'ai pris un réel plaisir à explorer ces nouvelles contrées et j'espère que ce sentiment se concrétisera avec la version finale. D'autant plus que l'évolution n'est pas visible qu'au niveau de la jouabilité : elle est aussi technique et esthétique. Monster Hunter franchit un vrai cap visuel, et ce que j'ai pu voir sur PS4 Pro m'a émerveillé. Ne me reste plus qu'à vous dire que le jeu sera intégralement traduit en français, et que les quêtes DLC devraient disparaître au profit de quêtes en temps limité... Allez, rendez-vous pour le test, début 2018 !

ON L'ATTEND... AVEC GRANDE IMPATIENCE !
Monster Hunter World garde son essence, le fond de la série n'a pas changé, avec des mécaniques de gameplay axées autour du loot et du craft. Mais sur la forme, on fait table rase du passé et on modernise le tout. Des tonnes de petites mécaniques ont été revues, corrigées, et le résultat semble vraiment enthousiasmant. Le passage en grande zones ouvertes est lui aussi saississant, puisqu'on a vraiment l'impression que tout ce petit monde est en vie, et que les monstrent intéragissent vraiment entre eux. Ajoutez à cela un vrai gap visuel et tout semble prêt pour que ce nouveau Monster Hunter fasse un petit carton. Réponse dans quelques mois, avec le test de Monster Hunter World.