Quand on a d'yeux que pour le tennis, et c'est presque le cas de votre serviteur, on avait beaucoup de raisons de trouver la plastique de Top Spin 3 séduisante. A vrai dire, ce dernier restait le plus beau jeu du genre, malgré un look moins clinquant que son principal rival, Virtua Tennis 2009. Du coup on ne s'est pas trop foulé chez 2K Czech (où nombre d'anciens membres de PAM ont élu domicile), du moins au niveau des stades. Un peu de polish par ci, des éclairages modifiés par là, et hop, on recycle l'immense majorité des courts du précédent opus. Nous voilà par conséquent en « terrains connus » à l'exception de quelques nouvelles destinations fort dépaysantes comme l'O2 de Londres, arène de l'ATP World Tour Finals. Car plutôt que d'aligner des courts génériques, les développeurs ont préféré concentrer leurs efforts sur la théâtralisation de ces hauts lieux du tennis. Au-delà de plans de caméra plus audacieux, le match commence désormais en coulisse où l'on découvre nos champions, prêts à entrer en scène !

Ladies & Gentlemen, please welcome André Agassi !

Et parlons-en de nos sportifs, dont le faciès jouit d'une modélisation extrêmement soignée, même si le rendu varie d'une expression à l'autre, et d'un joueur à l'autre. De là à penser que les plus célèbres parmi ces 25 champions (dont 7 femmes) auraient bénéficié d'un traitement de faveur, il n'y a qu'un pas... Attendons la version finale pour en avoir le cœur net, à l'instar des épaules de (démé)nageurs qu'affichent pour le moment nos sportifs. En tout cas, ils évoluent sur le terrain avec bien plus de naturel que par le passé, laissant paraître un énorme travail sur les animations. Je ne parle pas que d'imiter le style propre à chaque star de la raquette à grands renforts de Signature Moves, souvent bien reproduits soit dit en passant. 2K Czech a en effet voulu que les échanges ressemblent davantage à ce que l'on attend d'un match entre deux compétiteurs d'élite. En clair, bon nombre des gestes hasardeux qui sanctionnaient un mauvais timing ont été gommés. De ce fait, on a instantanément l'impression de mieux jouer, un sentiment renforcé par les fautes moins nombreuses.

Alors, elle est bonne ?

Top Spin 4 se montre ainsi plus tolérant et par extension plus accessible, résultat d'une approche très didactique qui débute dès l'école de tennis. En plus d'allonger la durée des différents exercices, les développeurs ont veillé à donner un maximum d'explications sur le fonctionnement des coups, leur utilité, afin que ceux qui ne pratiquent pas le tennis comprennent rapidement ses mécanismes. Autre pilier de cette démarche, la possibilité d'afficher les indicateurs de timing, de puissance et du point de chute de la balle, des aides précieuses pour assimiler ce système de swing si troublant au départ (il faut toujours lâcher sa frappe en avance). Que les puristes se rassurent, la subtilité du gameplay n'a pas été sacrifiée sur l'autel de l'accessibilité. Au contraire, celui-ci a été repensé en profondeur afin d'offrir davantage de contrôle et d'équilibre.

Contrôle qualité

La première amélioration marquante réside dans les déplacements, incomparablement plus précis et réactifs, qui autorisent de petites prouesses comme le fameux coup entre les jambes, et ce sans que l'on ait une désagréable impression d'assister à une séquence automatisée. Seconde avancée majeure, l'efficacité accrue des frappes sans préparation, destinées à manœuvrer l'adversaire en se rapprochant des lignes, tandis que les coups « chargés », plus puissants, servent surtout à écourter le point. Et tout ça sans les gâchettes, dorénavant restreintes aux amorties et à certains déplacements spécifiques, tels que le replacement rapide au centre, la course vers le filet et c'est nouveau, le contournement du coup droit (ou du revers). Une fois familiarisé avec ces manipulations, les sensations - excellentes - augurent d'un gameplay globalement mieux huilé, fort d'échanges plus propres et là encore plus naturels, tout particulièrement à la volée.

De l'équilibre...

On se souvient que le jeu au filet s'avérait assez flottant avec Top Spin 3, au point que peu de têtes brûlées se risquaient à quitter la ligne de fond. Incidence directe de ces remaniements, les serveurs-volleyeurs - mieux armés - auront désormais des chances face aux cogneurs de fond de court et aux défenseurs. Ce qui ne doit rien au hasard, puisque 2K Czech tenait à rétablir une équité entre ces trois styles de jeu, outrageusement dominé en ligne par les « Power Players » dopés aux stéroïdes. D'ailleurs, le système d'évolution des joueurs a été modifié afin d'empêcher la création de personnages aux caractéristiques aussi disproportionnées. Alors que l'on attribuait auparavant les points glanés aptitude par aptitude (coup droit, revers et ainsi de suite), on choisit maintenant simplement les secteurs de jeu, selon les tactiques que l'on souhaite privilégier. C'est là qu'interviennent les coachs, ceux-ci permettant de renforcer certaines capacités, de combler des lacunes, ou d'acquérir des capacités bien spéciales en remplissant leurs objectifs.

Coaching autorisé

Le recrutement des entraîneurs fait partie des principales joyeusetés que réserve le mode Carrière, mais nous n'en dirons pas plus à ce sujet avant le test complet. De toute façon pas besoin de nous étendre davantage sur Top Spin 4, vous l'avez compris, cette simulation de tennis se profile comme le meilleur cru de sa lignée, et probablement comme l'une des plus abouties dans la discipline. Certes il reste encore quelques réglages à peaufiner. D'une part les statistiques dont sont affublés les champions peuvent faire débat. Agassi et Murray disposent par exemple d'un coup droit supérieur à leur revers, alors qu'en réalité ces derniers se situent un cran au dessus. Qu'à cela ne tienne, on nous a confirmé que les mises à jour pourraient éventuellement ajuster ces caractéristiques, l'essentiel étant de maintenir une cohérence entre les personnages. D'autre part, on a encore des difficultés à effectuer de vrais retours de services décroisés à plat, voire à toucher les lignes pendant les échanges. Mais peut-être manquons-nous simplement d'entraînement ? Réponse très bientôt, avec notre verdict final !