Je sais, je sais, on parle énormément de la crise du PlayStation Network piraté et du vol présumé des données utilisateur de 77 millions de comptes, en ce moment. Mais c'est bien normal. Outre le fait qu'il s'agit potentiellement du plus grand vol de données de l'histoire, beaucoup s'inquiètent légitimement pour la fuite de leurs données personnelles et de leurs données bancaires (même s'il n'y a pas lieu pour l'instant de paniquer).

Cependant, du point de vue du hacké, Sony, l'inquiétude n'est plus de mise. En effet, outre les mesures prises, le retentissement de l'affaire impacte déjà lourdement le constructeur. Certains spécialistes de sécurité estiment déjà que le préjudice financier de cette situation pourrait s'élever à 24 milliards de dollars pour le constructeur nippon, le prix global du traitement de chaque compte en frais divers (selon le Ponemon Institute). Mais la réalité seule montre déjà les premiers signes d'impact, puisque l'action Sony a déjà baissé de 8% en bourse depuis une semaine, dont presque 5% (4,8%) ce matin, alors que l'affaire est passée dans de nombreux journaux télévisés mondiaux hier.

Il ne fait également aucun doute que les mesures engagées pour déménager les centres serveur, enquêter et resécuriser l'ensemble du réseau s'élèvent déjà bien haut.

Par dessus tout cela, certains utilisateurs n'hésitent pas à attaquer Sony en justice, comme Kristopher Johns, 36 ans, résidant en Alabama aux Etats-Unis. Tandis que des Class Action Suit (regroupement de particuliers qui attaquent ensemble), s'organisent déjà, notamment en Californie. Tous ces procès accusent Sony d'avoir empêché les utilisateurs de "prendre une décision informée à temps" en révélant bien trop tard l'étendue potentielle du problème.

Après les utilisateurs, les Etats s'en mêlent. l'ICO en Grande Bretagne (autorité indépendante chargée de défendre les droits du public concernant l'information, et le caractère privé des données personnelles) mène l'enquête, tandis que le sénateur démocrate Richard Blumenthal du Connecticut écrit à Jack Tretton, PDG de Sony Computer of America pour lui exprimer son trouble concernant, toujours, le retard de Sony à avertir ses utilisateurs de l'intrusion et de la potentialité d'un vol de données personnelles. Les Procureurs Généraux de l'Iowa, du Massachusetts, Connecticut et de Floride ont commencé à enquêter sur le sujet, de même que les bureaux de la cybercriminalité du F.B.I. à San Diego. Et ce n'est que le début.

Enfin, que dire du préjudice subi par les développeurs, dont les travaux peuvent être ralentis par ce souci, ou encore des ventes de jeux sur le PSN purement et simplement perdues ? S'il est encore difficile d'évaluer globalement les conséquences financières pour Sony et ses partenaires, ni les conséquences psychologiques que ce genre d'affaire peut avoir sur le public et sa confiance dans les réseaux et Internet au global, on peut d'ores et déjà affirmer qu'elles devraient être importantes. Le PSN générerait un revenu annuel estimé de 500 millions de dollars. Combien parviendra-t-il à générer après une telle crise ?