Tel le regard perdu d'Aaron Echkart sur la photo ci-dessus, je me suis laissé tenter par World Invasion: Battle Los Angeles. Sorti mercredi dernier, c'est typiquement le genre de film que je vais voir pour poser mon cerveau sur le siège d'à côté (quoique vu le nombre de spectateurs, cela aurait été difficile) et d'apprécier un spectacle qui va "toute berzingue", comme on dit dans le jargon.

Le pitch est léger, c'est des extra-terrestres qui envahissent la Terre. Point. Après une courte introduction où on constate l'ampleur de l'attaque, le film revient 24 heures avant, afin de poser les personnages et d'assister à leur vie d'avant, leurs déboires, leur passé, leur avenir. Beaucoup de personnages par ailleurs, qu'on aura du mal à se rappeler qui est qui durant les scènes de combats où tout va très vite. On a énormément de clichés: l'officier au lourd passé, le marine qui va se marier, le marine qui a des problèmes de santé, le marine qui devient officier... Même si c'est vu et revu, certains éléments auraient pu pousser les scénaristes à faire quelques petites choses intéressantes, mais quinze minutes plus tard, ces faibles espoirs volent en éclat.

On arrive directement dans le feu de l'action après une vue d'ensemble de Los Angeles sous le feu ennemi, et les combats de rues dures et intenses ne se font pas attendre. Bon, quand je dis "dures", ça reste assez subtil. Comme c'est un film tout public, les scènes violentes ne passent bizarrement pas par des membres qui volent ou des têtes qui explosent mais bien par la réalisation survitaminée lors des scènes de combats, que ce soit visuel ou sonore. Ayant eu la "chance" par défaut d'être assis au premier rang, j'ai cru avoir perdu un oeil et deux oreilles à la fin de la séance, avec le sol qui tremble à chaque explosion. On se demande donc si c'était bien nécessaire d'enlever tout le gore qui aurait été cohérent pour proposer un visuel épileptique qui par contre, conviendra parfaitement aux gamins accros aux Call of Duty.

C'est d'ailleurs la référence de base dans ce film: on a vraiment l'impression d'assister à une grosse scène d'action de Call of Duty. Et le film s'adresse clairement à ce public, gonflé par un patriotisme américain qui trouve sa limite à la fin du film que j'ai trouvé particulièrement "puant". Mais au-delà de ça, le film remplit parfaitement son office de défouloir cinématographique: ça tire dans tous les sens, les effets sont plutôt bien gérés (même si les aliens à la tête de beignets m'ont laissé sur ma faim) et ça divertit, malgré le côté "propagande" assez visible par moment. En tout cas, j'ai eu ma dose pour les cinq prochaines années.