Voici la suite de ce top, avec toujours au programme animation 3D, 2D, manga et autres tripotées de petites perles que je conseille toujours aussi fortement!

COWBOY BEBOP

Je mets simplement "Cowboy Bebop" pour une raison simple, le film est déja génial à la base mais la série l'est tout autant, que je considère comme une des meilleures séries de tous les temps, et probablement MA série fétiche. Découverte complètement par hasard lors de sa première diffusion sur Canal, j'ai été complètement sous le charme de cette série monumentale, à la réalisation ultra classe et cinématographique aux personnages charismatiques. Spike pue la classe, Faye est méchamment géniale et Jet en jette (oui, elle était facile), sans oublier les fabuleux Ein et Ed. Tout ça dans un univers de SF mâtiné de western pur jus, enjolivé par une bande-son juste explosive, une des meilleures que j'ai entendues. Clairement un animé influencé par la culture américaine, mais aussi curieux vivier de cultures du monde entier.

Le film, quand à lui, est toujours réalisé par la même équipe mais produit par Tristar, les américains ayant été friands de la série originale. Sous-titrée Knocking on heaven's door en VO en hommage à la chanson éponyme de Bob Dylan (la plupart des épisodes de la série sont des hommages de grands titres de la chanson américaine - Bohemian Rhapsody, Honky Tonk Women, Wild Horses...), le film prend place sur Mars et oppose la bande de chasseurs de primes à un dangeureux terroriste qui a en sa possession un virus mortel. Le film se situe juste avant la fin de la série dans la chronologie, et se révèle être un excellent gros épisode de la série, n'apportant pas de réelles évolutions des personnages mais permettant de les placer dans des situations appropriés.

Mais surtout, ce qui marque dans le film, c'est d'abord sa réalisation très léchée, dynamique et encore plus géniale que la série, proposant des plans sublimes et une richesse visuelle excellente, mais aussi l'animation. Déja que la série fait preuve d'ingéniosité pour rendre le tout très dynamique à travers des séquences aujourd'hui culte, le film rehausse encore le niveau (grosse production oblige) et offre des séquences absolument mémorables, en particulier la séquence de dogfight dans les airs absolument jouissives pour tout fan d'animation qui se respecte. Certains studios sont réputés pour leurs scènes de vol ahurissantes, en général très difficile à animer, mais celle du film de Bebop est spectaculaire, incroyablement animée et d'une beauté vertigineuse. Pour ceux qui ne sont pas convaincus, la voici sur Youtube, preuve que l'anim 2D a vraiment encore de très beaux jours devant elle.

Studio: Bones
Année: 2001
Le truc en plus: Spike, tout simplement

QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT ?

Je triche un peu sur ce coup, mais vu tout le boulot d'animation qu'il y a derrière ce projet, je ne pouvais pas ne pas le mettre. Un de mes films cultes, tout simplement. Réalisé par le grand Bob Zemeckis, avant qu'il perde la tête sur la performance capture, Roger Rabbit est un des plus grands tours de force du cinéma, tout simplement. Le film met en scène Eddy Vaillant, interprété par Bob Hoskins, qui enquête sur un meurtre commis par un Toon, dans une ville où les Toons vivent librement avec les humains pour fabriquer tous les cartoons du cinéma. Déja, le concept est génial, mais le film se permet de se transformer en véritable polar, avec ses ruelles sombres et ses machinations diaboliques. On retrouvera avec grand bonheur le fabuleux Christopher Lloyd, ici en Juge Mort, cruel personnage désireux de dissoudre tous les Toons dans la Trempette, mélange d'acétone et d'autres produits divers qui font fondre les personnages animés.

Roger Rabbit marque un tournant dans le mélange animation/prise de vue réelles, car c'est le premier film à réellement immerger ses personnages dans un univers tangible. Les précédents essais étaient plutôt convaincants, comme des essais avec Jerry et Gene Kelly qui font des claquettes ou encore le film Mary Poppins de 1964 (mais avec des humains dans le monde des toons). Mais la technique était à ses balbutiements et restait avec des mouvements de caméra simple. Pour Roger Rabbit, Zemeckis ne s'est pas soucié des contraintes techniques et a filmé son film comme un vrai film live. Ce sont les animateurs, dirigés par le fabuleux Richard Williams, qui se sont attelés à la tâche en animant directement par-dessus les pellicules du film et en compensant les grands mouvements de caméra pour coller à la réalisation, tout en apportant en plus des informations de lumières et d'ombres directement influencés par celle du film. Un vrai travail de titan, d'autant plus qu'à l'époque, pas d'ordinateurs!

Tout ça donne un film qui ne viellit pas d'un pouce (même si les astuces se voit plus maintenant, ça demeure minime) et qui garde sa fraîcheur malgré les âges, avec un humour ravageur et un Roger Rabbit et sa Jessica entré au panthéon des personnages cultes de l'animation. Pour couronner le tout, le film sera la seule et unique fois où l'on pourra voir les personnages des Looney Tunes mélangé avec ceux de Disney (seule la Hanna Barbera a refusé d'y apparaître - Tom et Jerry, Yogi l'ours...), mais avec des spécifications précises, comme le même temps d'apparition (chronométré!) de Bugs Bunny et Mickey ou d'autres contraintes du genre. N'empêche que ce mélange improbable marche du tonnerre et en font un film obligatoire pour les fans de cinéma tant il le révolutionne.

Studio: Amblin
Année: 1988
Le truc en plus: "C'est la joie de me revoir ou tu caches un lapin sous ton pantalon?"

CHICKEN RUN

J'aurais pu cité l'Etrange Noël de Monsieur Jack. Bien que ce dernier est de très bonne qualité, je préfère citer un films des studios Aardman, l'un des seuls ne mettant pas en scène Wallace et Gromit, mais plutôt des poules coincées dans un poulailler, prêtes à se faire cuisiner si les oeufs ne sont plus suffisants. Evidemment, le film est un gros remake de la Grand Evasion, lorgnant toujours de temps à autre du côté de la Seconde Guerre Mondiale avec des grosses références, et un visuel qui rappelle fortement les camps allemands de l'époque.

Les films en stop-motion sont assez rares, surtout ces derniers temps. Fantastic Mr. Fox est un des derniers et aussi un véritable délice visuel, et les studios Aardman continue de nous abreuver de temps à autre d'aventures de Wallace et Gromit. Particulièrement long, laborieux et assez coûteux, le développement de ces films ne doit son existence qu'à des réalisateurs amoureux de cette technique qui rendent ces films avec une saveur particulière. Je respecte énormément ces gens qui doivent user d'une patience sans limite pour réussir à produire des films de cette qualité. Chicken Run est un de ceux-là. Le film se permet d'user d'une réalisation géniale allié à un humour très britannique mais aussi très barré. La musique n'est pas en reste avec un thème principal qui reste dans les mémoires et une histoire mené tambour battant. Un film qui fait partie de ce qui se fait de mieux dans le domaine. A voir et à revoir!

Studio: Aardman
Année: 2000
Le truc en plus: "J'ai vu ma vie défiler devant moi... C'était d'un ennui mortel!"

LE TOMBEAU DES LUCIOLES

Probablement l'un des films les plus durs et les plus tristes qui soit. Sûrement que le fait qu'il soit animé y soit pour quelque chose. Si vous ne l'avez pas encore vu, c'est presque un devoir de le visionner tellement ce film dégage une puissance émotionnelle assez phénoménale. Réalisé par Isao Takahata, l'autre homme de Ghibli, il raconte l'histoire de Seita et de sa petite soeur Setsuko, lors du bombardement de Kobe en 1945 par les américains et de leur survie dans un Japon ravagé par la douleur, sans famille et sans toit. Délaissant complètement la légèreté des films de Miyazaki, le Tombeau des Lucioles peut sembler facile dans le sens où tout est fait pour tirer de l'émotion, mais c'est fait avec tellement d'honnêteté, tellement de naturel qu'on ne peut reprocher au réalisateur son intégrité, son désir de proposer un film choc sur un des évènements les plus tragiques de l'histoire du Japon (et qui résonne étrangemment dans l'actualité).

Même en le revoyant une seconde fois, même en se disant avec ses potes "ouais, de toute façon, on va tous chialer à la fin!", on reste un moment après la fin du film sans rien dire en se demandant ce qu'il vient de se passer (véridique). La réalisation, tout en simplicité, allié à une animation juste et efficace, ne va jamais dans le spectaculaire et se révèle incroyablement intimiste pour les deux protagonistes et dévoilent des scènes fortes sans avoir besoin de jouer sur des effets de style. Le film est pour cela un des plus réalistes qui m'est été donné de voir, pas par son animation ou son visuel, mais par sa manière de raconter l'histoire, sa façon de transmette des émotions et sa capacité à ne pas montrer plus que ce qu'on a besoin devoir. Un film absolument culte.

Studio: Ghibli
Année: 1988
Le truc en plus: tout le film