Je leur avais dit, pourtant, aux gars de l'agence, que j'avais raccroché.

Bon, ok, la première fois, ils ne m'ont pas entendu, mais c'était de ma faute : j'avais raccroché.

Eh oui.

Le truc, c'est que pour raccrocher, je l'ai appris à mes dépends, il vaut mieux l'annoncer AVANT de raccrocher, sans quoi ça devient difficile de... euh... raccrocher (les wagons, entre autres, pour ceux qui prennent le train en marche). C'est que c'est très technique, comme boulot, agent secret ninja. Contrairement aux idées reçues, on ne passe pas notre temps à jouer à cache-cache dans des boîtes en carton ou déguisés en buches (qu'on se le tienne pour dit, le jeu vidéo a fait énormément de mal à notre belle profession), et il n'y a aucun prestige à en retirer puisqu'on est obligés de faire croire à nos proches qu'on travaille dans la fonction publique. Et là, soit c'est la honte, soit c'est l'hilarité générale, il n'y a pas de demi-mesure. Pas étonnant que les vétérans pètent les plombs et postulent pour un poste de Dingo à EuroDisney. Sans compter que publier des articles entre deux tranchées, en plein conflit armé en  territoire Paya (souvenons-nous du slogan funeste, scandé par les opposants au régime en place : « qui ne saute pas n'est pas Paya »), ce n'est pas super évident, on est déco tout le temps et adblock ne fonctionne que par intermittence. Non et puis bon,  Naruto, Bleach, One Piece, c'est plus mon combat, ça. J'ai fait mon temps au front. L'autre jour, j'ai vu une couverture de Toriko et tout de suite, je me suis dit « cette guerre est devenue trop sale pour moi ». Manquerait plus qu'on m'oblige à regarder des épisodes de Fairy Piece-leach-alchemi-tale, tiens. J'suis trop vieux pour ces c*nneries, comme disait un copain de la promo. J'suis censé passer au Seinen.

 

Hélas, ce n'était pas l'avis de mes ex-supérieurs, semble-t-il, car à peine avais-je raccroché qu'ils me rappelaient tout de go, m'obligeant par-là même à décrocher, alors même que j'étais supposé avoir décroché, et que c'était précisément pour ça que j'avais raccroché ! C'est pourtant pas difficile à comprendre, que je sache ! Et voilà qu'ils m'annoncent qu'exceptionnellement, mardi 26 février, ils me renvoient sur le champ de bataille pour enquêter sur une boutique Book Off qui serait « peut-être », à en croire certains témoignages, « une plaque tournante du commerce du manga d'occase en France ». Et j'ai eu beau rétorquer que s'ils me renvoient, là, comme ça, ben ça veut dire que je ne travaille plus pour eux et que du coup, ils ne peuvent pas me renvoyer, que ce soit là-bas ou ailleurs, ils n'ont rien voulu entendre (sans doute parce que j'avais raccroché entre temps, je finis par m'y perdre).

Evidemment.

On ne raccroche jamais vraiment, même quand on décroche. Et vice versa.

 

Mais pourquoi moi, bon sang ? N'avais-je pas vu assez d'horreurs, au cours de ma longue et trépidante carrière ? Des épisodes de Ken en version françaises... des épisodes de Malicieuse Kiki, et même... un demi épisode de Muscleman ! N'avais-je pas, pour les besoins du travail, investi jadis dans du Masami Kurumada en version originale ? N'avais-je pas eu mon lot de cheveux roses et verts, d'oreilles de chats toutes frétillantes, de petites culottes en mouchoirs brodés ou de restaurants végétariens à hôtesses ? N'avais-je pas dû changer toute la garde-robe de mes sous-vêtements lors de la triste affaire du « Ecchi-Yaoi-Yuri-Hentai » - dont internet porte aujourd'hui encore les douloureux stigmates ? « Justement, Agent Mains Carrées, m'a coupé-décalé le boss, intraitable depuis qu'il a eu sa revengeance. Nul ne connaît le sujet mieux que vous, et notre équipe sur place ne tiendra pas dix minutes sans vous pour les épauler ! Rendez-vous compte ! Ils pourraient tomber sur du Inazuma Eleven. Ou pire ! Sur du Yugi-Oh DX ! Vous vous voyez, vous, annoncer ça à leurs femmes et à leurs chatons ? ».

 

L'argument du chaton portant ses fruits (j'ai moi-même deux félins à charge, même s'ils sont gaulés comme des hippopotames préhistoriques. Pour rien au monde, je ne voudrais qu'un jour, ils en viennent à me soupçonner d'avoir consommé, même occasionnellement, du Yugi-Oh DX), j'ai enfilé mon treillis (à l'envers, mais ça, je ne m'en suis rendu compte que bien plus tard, quand j'ai dû aller aux toilettes et que j'ai mouillé mes chaussures toutes neuves), rembourré mon caleçon à grand renfort de chaussettes de tennis  (avec les balles dedans) et mis le cap sur la ville de Paris (le Gotham City français, mais sans les guignols costu... oui, non, oubliez, j'allais dire une bêtise), en voiture TGV de seconde classe, histoire de voler sous les radars. Croyez-en ma longue expérience : pour ça, le train, c'est beaucoup mieux que l'avion. A mes côtés : mon guide et alibi, l'agent P.Y.T., dit « Bibiche », soi-disant « en vacances » mais missionnée depuis plusieurs années par le Bureau Heptagonal pour me tenir à l'œil, de peur que je ne divulgue des secrets d'état lors d'une ou deux soirées « action ou vérité » trop arrosées. Une rencontre fortuite arrangée, quelques sentiments favorables exprimés d'un battement de cil, le tour était joué, l'agent P.Y.T. m'avait sous sa coupe (je ne vois pas pourquoi elle resterait, sans ça. C'est la seule explication rationnelle).

                                                                                                                             

Une fois de plus, elle ne démérite pas. Bon, elle s'était déjà illustrée lors de l'opération « nourris-moi-femme-j'ai-faim-et-passe-moi-la-télécommande », ainsi que lors de l'opération « mais-euuuh-c'est-sur-quelle-chaîne-Kaze ? », aussi n'avais-je pas d'inquiétudes. 15 h 30 : comme convenu, elle me dépose sur le seuil de la base ennemie potentielle, et un rapide coup d'œil à sa vitrine suffit à confirmer mes soupçons les plus émo-goths : cette devanture en apparence banale cache un repaire des Forces du Mal(TM) dument agréée par la Fédération (le nombre de coffrets DVD japonais indispensables-mais-trop-onéreux suffit à en attester). Alors que l'agent P.Y.T. quitte ces lieux de perdition pour brouiller les pistes, j'entre, le cœur battant la chamade au rythme du single René la Taupe (éminent collègue, spécialiste des infiltrations en milieu rural), et j'y retrouve l'agent démineur Ryuukusan qui s'est au préalablement livré à un rapide tour d'horizon, afin d'évaluer les risques éventuels. Bien lui en pris car il m'annonce avoir d'ores et déjà désamorcé un magnifique artbook Shikigami no Shiro (entre autres) pour 10 euros, au péril de sa vie. Ce qui, assurément, lui vaudra une médaille (ou, a minima, un achievement) dès son retour... s'il revient ! L'homme est calme, mesuré : chacun de ses gestes est mûrement pensé, calculé, étudié pour une efficience optimale, avec un naturel qui, lui, trahit des années d'expérience en terres hostiles. C'est sûr, l'individu maîtrise les Monster Hunter sur le bout des doigts ça saute aux yeux. L'organisation ne m'a pas envoyé des bleus, et c'est tout aussi bien. Si c'est pour qu'ils restent assis dans le car et qu'ils refusent de jouer la partie, autant faire appel à des bénévoles de la Comédie Française, c'est à deux pas de là.

 

Les présentations faites, l'agent Ryuukusan resserre le bandeau qu'il porte noué au front et, sur une poignée de main virile qui fleure bon la testostérone, à peine distrait par le bruit de mes doigts fluets broyés dans l'étau des siens, déclare la mission officiellement débutée. Au moment de se mettre d'accord sur l'armement que nous utiliserons, nous optons pour des petits paniers jaunes en libre service près de l'entrée, afin de nous fondre dans la masse et d'avoir les membres supérieurs plus libres, en cas d'affrontement rapproché.

 

Très vite, la collaboration porte ses fruits : d'un mouvement de la tête, il me désigne un Perfect Book de X à 10 euros, que je reconnais aussitôt. Une vraie saloperie, ça. X de Clamp, y'a encore des victimes innocentes qui attendent la sortie du volume 19, 10 ans après la sortie du 18. C'est pas rien. Protégeant mon coéquipier d'un coup d'épaule un peu vif, sans me laisser distraire par le bruit de mes os fracassés contre les siens, je m'empare en toute hâte de cet ouvrage piégé, plein à craquer de screenshots, d'esquisses, de lay-out et d'e-conte, la main tremblant à l'idée qu'un civil aurait pu tomber dessus le premier. Avant même d'avoir pu me remettre de mes émotions, un peu plus loin, je déniche l'Anime Comics à 2 euros qui, lui, reprend la totalité du film image par image, en couleur, et élégamment adapté. Une abomination. Finalement, l'agence a bien fait de m'envoyer ici. Avec des artbooks de Mutsumi Inomata, de Kaim Tachibana, de Kazushi Hagiwara ou d'Hirohiko Araki à tous les coins d'étagères, la situation est pire que je ne l'imaginais. Pour un peu, ça me rappellerait presque l'affaire du Queen Zenobia.

 


 

 

DOSSIER 1 (extrait) : X (1999)

 

 

(...)Réalisé en 1996 par Rintaro, grand nom de l'animation japonaise à qui l'on doit (entre autres) le légendaire Doomed Megalopolis, le film de Galaxy Express ainsi que le plébiscité Metropolis, mais aussi quelques fautes de goût comme la calamiteuse adaptation de Final Fantasy en OAVs, ce film d'animation porte à l'écran le manga éponyme, orchestrant une fin de monde à la japonaise pour laquelle le destin se fait mécanique implacable, et broie aveuglément les malheureux qui se trouvent sur sa route. Kamui Shirou, celui par qui le monde sera détruit ou préservé, doit choisir son camp : la terre d'un côté, les humains de l'autre. Mais lui ne pense qu'à protéger Fuma et Kotori, ses amis d'enfance, d'un sort funeste dont il est supposé être l'artisan. Entre séquences oniriques absconses, affrontements elliptiques et fulgurances sanguinolentes, c'est tout un théâtre de marionnettes ambigües qui se démènent vainement avant de tomber une par une au champ du déshonneur. Femmes, enfants, personne n'est épargné. Le film reprend le matériau déjà névrotique du manga signé Clamp (RG Veda, Tokyo Babylon, Clover, XxxHolic, ...), et le défait de toute lueur d'espoir, toute once d'entertainement, réduisant cette intrigue tortueuse à un jeu de massacre privé de sens, slasher movie inattendu où le spectateur se voit condamné, impuissant, à assister à l'exécution implacable de personnages plus charismatiques les uns que les autres, dans des circonstances plus odieuses à chaque nouveau duel. C'est à la fois la force et la faiblesse de ce long métrage à la plastique magnifique, joyau d'orfèvrerie en matière de story-boarding et de chara-design (Nobuteru Yuki, valeur sûre de la profession, est ici à l'apogée de son talent) : il pousse jusqu'au bout de l'horreur sa logique fataliste et transcende en cela les limites auxquelles il était supposé se heurter (lors de sa mise en chantier, le manga ne compte que 6 volumes, et l'intrigue n'en est encore là qu'à ses balbutiements), transformant celles-ci en atout de taille, véritable déconstruction nihiliste d'un mythe en devenir... mais en contrepartie, l'ensemble est si noir, si désespéré qu'il est difficile d'y revenir ensuite. Même le déchirant générique de fin, chanté par le célèbre groupe rock X Japan, sonne comme une bouffée d'oxygène tardive après ces 90 minutes de cauchemar en apnée. (...) C'est à ce même Rintaro que l'on doit d'ailleurs, cinq ans plus tard, le générique d'intro de la série TV, réalisée quant à elle par Yoshiki Kawajiri (Oedo 808, Ninja Scroll, les récents animés Marvel à la sauce japonaise...). Et si celle-ci est loin d'être aussi intense ou esthétisante, elle sait compenser en se montrant plus humaine et moins manichéenne, et en proposant ce à quoi même l'œuvre originelle n'a toujours pas eu droit - un dénouement convaincant -, rendant ces trois versions complémentaires (...)

 

 

 

 

(...) Quant à ceux qui auraient mal vécu leur passivité face à ces destinés tragiques, ils auront toujours pu se tourner vers Unmei no Sentaku, le jeu de combat sorti sur Playstation 1, et même si la 3D a mal vieillie (c'est la loi du genre), l'originalité, le rythme et les nombreuses images à débloquer ont tout pour séduire les fans (...).

 (oui, Gameblog est un peu schizophrène de la taille de police, en fait. Mais là, je lui ai donné ses cachets, ça devrait rentrer dans l'ordre...).

 

 

 

 Progressant en silence entre les rayons serrés, mi courant, mi rampant, sous l'œil abasourdi de la vendeuse en caisse (sa stupeur est feinte : elle est japonaise, elle en a vu d'autres - dont certaines avaient des tentacules), je m'absorbe bientôt dans le décryptage (c'est le mot !) de katakanas alignés sur les tranches d'une cohorte de Compact Discs, où Evangelion le dispute à du City Hunter ou à du Sound Horizon (soupir !) ... quand derrière moi, j'entends une voix non-identifiée murmurer, sans inflexion particulière : « Tidus est un c*n ». Instinctivement, je fais volte-face : seuls mes amis et mes ennemis jurés savent, pour Tidus et moi. Combien nous avons été proches, par le passé. Ces rires que nous avons pu partager. Ces boucles de ceintures jumelles que nous avons pu porter, jusqu'à ce jour sinistre où il a décidé de raccourcir l'une des jambes de son uniforme, sous prétexte que « c'est plus fashion ». Je n'ai jamais pu pardonner cette trahison. Alors que mon pou s'accélère le long de mon dernier cheveu, je porte la main à la garde de mon tournevis sonique, caché dans ma bottine vintage... puis je soupire de soulagement en découvrant l'agent superviseur Critobulle, tout en brushing et en stature présidentielle, prêt à mettre ses talents multiples au service de notre cause. Expert en nanars, en profiling de lapins tueurs, en sonorités d'avant-garde et en excellentes comédies, il ne tarde pas à repérer l'une des pires perversions qu'il m'ait été donné de voir au cours de mon existence. Jugez plutôt : un exemplaire DVD du Boulet en version japonaise, avec sur sa jaquette Benoît Poelvoorde et José Garcia maladroitement manga-isés. J'en fais des cauchemars aujourd'hui encore, et il m'arrive d'en pleurer quand je sais que personne ne me regarde. Une chose dont doit être capable tout agent qui se respecte : évaluer objectivement ses compétences et savoir quand il doit battre en retraite. Nous ne sommes clairement pas de taille face à cet artefact occulte qui, entre de mauvaises mains, pourrait anéantir une galaxie entière, aussi laisserons-nous les barbouzes des forces spéciales s'en charger à notre place, une fois nos repérages finis. Conscients que la menace rode et qu'elle est partout, d'un commun accord, nous nous séparons pour couvrir un plus grand périmètre d'activité. La tension est palpable, la sueur perle sur nos fronts blêmes. Je crois même que je sens un peu de sous les bras, mais mes deux camarades sont eux-mêmes trop tendus pour m'en faire la remarque. Pourtant, nous avons su esquiver le rayon Hentai qui aurait pu, à notre insu, prendre le contrôle de nos entrejambes.

 

De mon côté, je me focalise sur la spécialité que j'ai étudiée à l'académie : la recherche des Tales of Joker, concept-revue dirigée par Mamoru Nagano (artiste qui, à mes yeux d'aigle myope, est le plus grand graphiste nippon derrière Amano San - c'est vous dire s'il est dangereux !) dans les pages desquels se côtoient pêle-mêle articles ciné, jeux vidéos, artworks et prépublications du mythique manga de space opera Five Star Stories, afin de compléter une collection dépareillée « pour que les générations futures n'oublient jamais ». Rien de plus simple : à peine quelques minutes plus tard, voilà mon panier plus lourd de quatre exemplaires, ainsi qu'un petit guide FSS pour une dizaine d'euros (histoire d'apprendre à mieux connaître mon ennemi).

 


 

C'est là que l'agent Critobulle me hèle de son poste avancé en territoire vidéo et, tout en m'empêchant de sauter sur une Box intégrale Noein  (best animé ever, quelle perfidie), me tend un DVD à 15 euros.  Mais pas n'importe lequel. Mon sang ne fait qu'un tour. Five Star Stories, le film. Ma venue en ces lieux était-elle prédestinée ?

 

 

 

 

DOSSIER 2 (extrait) : FIVE STAR STORIES

(...)Manga en douze volumes (à ce jour), inexplicablement inédit en France, Five Star Stories est sans conteste LE plus brillant des Space Opera japonais. Avec sa chronologie officielle couvrant des millénaires, ses cartes stellaires et planétaires méticuleusement détaillées, ses emprunts à la mythologie grecque, nippone ou orientale, ses multiples factions, blasons, armées, véhicules, alliances et trahisons, l'œuvre est monumentale. Et pour cause. Touche-à-tout de génie, graphiste, musicien, mecha-designer (Z Gundam, L-Gaim, Brain Powerd, ...), chara designer pour le jeu vidéo (certains personnages de Virtua Fighter, ...), concepteur de figurines et de maquettes, son auteur impose son style personnel dès les premiers dessins, s'autorisant toutes les audaces, toutes les expérimentations stylistique en matière de personnages longilignes, de garde-robes improbables ou de robots haute-couture, dont il détaille pourtant les moindres mécanismes. Le tout, au service d'une œuvre riche, complexe, foisonnante, partagée entre intrigues politiques retorses et affrontements dantesques sur le terrain. (...) Adaptation du premier volume qui sert de prologue, le film d'animation Destiny Lachesis sort en 1989 avec Kazuo Yamazaki aux commandes, et ressemble à une collision impromptue entre Dune, Roméo et Juliette, et un conte des Mille et Unes Nuits. On y suit les pérégrinations du très androgyne Ladios Sopp, de retour sur la planète Delta Bellune après plusieurs années d'absence, avec dans l'espoir d'y trouver celle qui est destinée à devenir sa moitié au combat, la Fatima Fate Lachesis, androïde féminine douée d'une conscience propre et censée l'assister dans le pilotage de son robot - ou Mortar Headd. Comme tous les films de ce qui restera la grande époque Kadokawa (Silent Möbius 1 & 2 - inédits en France -, Arslan Senki - les Chroniques d'Arslan, chez Black Bones -, ou encore Kaze no Tairiku - The Weathering Continent, chez Dybex -), ce long métrage d'une heure se distingue par un story-board sophistiqué, une approche narrative seinen et un chara-design d'une beauté remarquable (Nobuteru Yuki, à nouveau...  qui a travaillé sur Record of Lodoss War, Kaze no Tairiku, X, Escaflowne, mais aussi Chrono Cross et Sola to Robo). Un vrai cadeau pour les amateurs de science fiction et d'œuvres atypiques, mais qui laissera forcément sur leur faim ceux qui, a contrario, ne rêvent que de joutes de robots géants et de personnages à la Gundam Wing. Les robots, chez Nagano, sont paradoxalement aussi essentiels qu'accessoires, et s'il se régale à les dessiner, il refuse cependant de leur laisser la vedette, si bien que ce film se distingue par sa grande intériorité, l'action y étant réduite à quelques minutes presqu'intégralement dévoilées par la bande annonce officielle. Le sang coule bien à une ou deux reprises, mais l'intérêt est ailleurs.

 

 

 

Tout juste remis de cette frayeur, je dois maîtriser un magnifique artbook Dark Angel pour 8 euros avant qu'il ne fasse de dégâts, avec sa centaine d'illustrations couleurs sur papier glacé ! Un coriace, celui-là. A cause de son format atypique, j'ai dû m'y reprendre à deux fois avant d'arriver à l'emprisonner au fond du panier.

 

 

 

 

 

DOSSIER 3 (...) : DARK ANGEL

 

(...) Fruit de la collaboration du mangaka Kia Asamiya (Compiler, Silent Möbius, Steamboy Detective, Batman : l'enfant des rêves, l'adaptation manga de la Menace Fantôme...) et du chara-designer Michitaka Kikuchi (Silent Möbius les films, Sonic Soldier Borgman, Detonator Orgun, Zeorymer...), figures parmi les plus populaires de la scène manga des années 90 (et qui ne sont en fait qu'une seule et même personne), l'artbook Dark Angel rend un bel hommage à un manga de Fantasy en 5 volumes dont l'indéniable qualité aura, hélas, été tuée dans l'œuf par une publication trop étirée à travers temps, un scénario trop souvent remanié et un reboot à l'américaine beaucoup trop impersonnel, suite à des problèmes d'édition. A mi chemin entre Bastard ! et Elementalors, il conte le pèlerinage du jeune Dark, futur chef de clan, dans une Asie entre obscurantisme, sorcellerie et technologie avancée, dont les peuples se déchirent depuis l'aube des temps. Mais il cache dans son cœur un secret plus noir que la nuit, et que les ténèbres mouvantes qui la hante...

 

 

 

 

Plus de doutes possibles, mon intuition première ne m'avait pas trompé : si nous n'obtenons pas du renfort sans attendre, nous n'allons pas tarder à être débordés de tous les côtés. Fort de ces considérations, j'essaie de contacter le QG en urgence via ma CB Alcatel portable, en espérant que j'aurais du réseau ou une tonalité (la tonalité n'étant pas compatible avec les CB Alcatel, habituellement), mais on m'informe qu'hélas, les agents Ipiip, SeeDreeks, No Data et Tcho Bilout ont été envoyés sur d'autres champs de bataille, et qu'ils sont quelque part à nofunland en train d'égorger des licornes fluorescentes. Par chance, on m'annonce aussi que l'agent exterminateur Vithia vient d'arriver sur site, et qu'il est fin prêt à nous y rejoindre. L'agent Vithia. Silencieux, mais mortel, rompu à quarante deux formes d'arts martiaux, dont une en double. Un calme surnaturel, un naturel surcérébral, mais des réflexes surinhumains... un instant, je me demande si c'est une bonne nouvelle, en regard du carnage auquel il pourrait se livrer à la vue d'un artbook Ikkitousen, puis je me dis qu'il vaut mieux l'avoir avec nous que contre nous, et je me fais une raison. Avec lui pour couvrir nos arrières, nos arrières ne craignent rien. La mission peut suivre son cours.

 

Sitôt arrivé, l'agent Vithia montre qu'il est à la hauteur de sa réputation, exhibant un exemplaire de Sword World à 6 euros, avec une réplique goguenarde toute droit sortie des meilleurs films d'action : « tiens ? C'est pas du Amano, ça ? ». Si, bien sûr que c'en est, et il le sait : du Amano d'avant la staritude (son nom n'apparaît même pas sur la couverture), illustrant « Final Fantasy Style » un manuel de Jeu de Rôle écrit par Ryo Mizuno, le papa des mythique Guerres de Lodoss. Conscient du devoir qui m'incombe, je le place précipitemment au fond de mon panier jaune, à nouveau, et sans m'en rendre compte, je baisse ma garde...

 


 

 

 

MONUMENTALE ERREUR !

 

Trois minutes plus tard, je suis piégé ! Les s******** ! On les avait prévenus de ma venue ! Quelqu'un de l'agence m'a trahi ! Sinon, pourquoi auraient-ils laissé bien en évidence un magnifique coffret soundtrack Final Fantasy Type 0, l'illustration d'Amano (toujours lui) pointant de toute sa sublimité dans ma direction ? In extremis, je bondis de côté, je balance la box CD derrière le comptoir de la vendeuse en criant « à couvert ! », je ne prête aucune attention au coup d'œil blasé qu'elle me jette et je me roule en boule, en récitant comme un mantra « ce n'est pas du Uematsu, ce n'est pas du Uematsu, ce n'est pas du Uematsu ». Je l'ai échappé belle. Encore un peu, je perdais le contrôle. Comme quoi, même un professionnel aguerri se doit de rester vigilant, s'il désire rester créditeur du côté de sa Banque. Procédant avec plus de prudence, j'isole un CD Hellion Sounds à 20 euros du reste des B.O. estampillées Final Fantasy, afin d'en faire disparaître toute trace de la surface du monde, comme tant d'autres héros de l'ombre avant moi (on pourrait le trouver sur le net, sans ça).

 

 

 

 

 

DOSSIER 4 (extraits) : HELLION SOUNDS

 

(...) Groupe amateur aussi mystérieux que confidentiel, Hellion Sounds joue de la musique de gamers, par des gamers, pour des gamers, spécialisé qu'il est dans les reprises de thèmes de jeux vidéos, Final Fantasy en tête. Entre guitares vrombissantes et synthé « old school », ils revisitent les titres d'action les plus emblématiques des sagas auxquelles ils s'attaquent, mais sans perdre pour autant de vue le matériau d'origine, pour un résultat à équidistance entre conservatisme et modernité.

 

 

 

 

Sur le qui-vive, je m'applique à ne rien laisser passer. Un faux pas a suffi. C'est ma réputation qui est en jeu. Alors que l'agent Critobulle se débat face à un coffret DVD où des japonaises s'exhibent en collants flashy aux côtés de monstres en plastique, et que l'agent Ryuukusan se rend maître d'un très beau artbook King of Bandit Jing pour 2 euros, après avoir résisté aux sirènes monoculaires du film live Gegege no Kitaro, j'extirpe des rayonnages le second volume du manga Darkside Blues, pour 2 euros également, convaincu que je suis qu'il contient un message codé. Le « à suivre » à la fin du volume 1, récupéré un an auparavant sur ce même site, ne laissait que peu de doutes là-dessus.

 


 

 

 

DOSSIER 5 (extrait) : DARKSIDE BLUES

 

(...) Avant d'être adapté en OAV courant 1988 par Yoshimichi Furukawa (dispo en France chez AK Production), Darkside Blues a été un manga en deux tomes, scénarisé par le célèbre romancier Hideyuki Kikuchi, père du fameux Vampire Hunter D. Au fil des pages, on a tôt fait d'y retrouver sa « patte » : personnage mystérieux, mutique, seul contre tous, univers décadent, innocence perdue, adversaires impitoyables, pouvoirs surnaturels - si bien que l'ensemble a les qualités et les défauts de toutes les œuvres de l'homme : la trame est intéressante sans être révolutionnaire, le protagoniste central en reste l'intérêt premier, mais se fait trop rare pour ne pas entraîner quelque frustration (légitime) du côté du lecteur, laissant trop de questions en suspens au terme de ce qui ressemble plus à un premier acte qu'à une récit complet. Dans le cadre futuriste et délabré d'un Kabuki-Sho d'anticipation-fiction, on suit les pérégrinations d'un groupe de résistants, opposé au pouvoir hégémonique de la multinationale Persona Century, tandis qu'au treizième coup de minuit, une faille dans le tissu de l'espace-temps livre passage à un étrange attelage, conduit par un non moins étrange jeune homme au regard triste. Si l'animé, bien que statique, livre une performance honorable, le manga, lui, accuse son âge, avec ses (faux) airs de Shojo à l'ancienne, au point que peu de gens, aujourd'hui,  seront sensible à son charme suranné. Une curiosité qui, pourtant, ne manque pas de cachet. (...)

 

 

 

 

Alors que l'agent Critobulle est inopinément appelé à intervenir sur un autre site (suite à une erreur d'aiguillage, la Lune Noire a envoyé un Antérak s'écraser droit dans la Seine, et il faut quelqu'un pour le repêcher avant qu'il rouille), et que l'agent Joniwan est retenu chez lui pour « des problèmes de plomberie » (comprendre, sans doute, qu'il bloque à Super Mario WiiU, mais chut !), l'agent Vithia nous informe que ses contacts ont localisé une autre base d'activité à sécuriser, de l'autre côté de la rue. Malgré les risques, la distance et les nombreuses prises de guerre qui lestent le fond de nos sacs, n'écoutant que notre courage en train de chanter le Poussin Piou, nous nous dirigeons donc vers elle d'un pas conquérant, et découvrons de suite le pot-aux-roses : elle est spécialisée dans les livres, les jeux vidéos et les DVDs EN FRANÇAIS ! L'heure est grave ! L'invasion a commencé ! Fort heureusement, l'agent Vithia étant dans son élément, il nous suffit de le laisser nous guider tout en le regardant éliminer l'une après l'autre après l'autre après l'autre toute menace dressée sur notre route ! Et si, pour ma part, je ne suis plus en terrain connu, je me désintéresse vite d'un coffret collector Karas à 15 euros (avec la figurine dedans) pour m'occuper d'une véritable arme de destruction massive (ce n'est pas pour rien si, à nouveau, on n'en trouve pas sur internet) : le volume 6 de Pilgrim Jäger.

 

 

 

 

 

DOSSIER 6 (extraits) : PILGRIM JÄGER

 

(...) Premier manga du tandem Tou Ubukata / Mami Itou (à qui l'on doit la magistrale version papier du Chevalier d'Eon), et construit sur le modèle d'X de Clamp, Pilgrim Jäger transporte son lecteur dans l'Italie du XVIème siècle, afin de le convier à assister aux derniers soubresauts d'un monde en mutation. Ou plus prosaïquement : à la chute de l'Eglise de Rome. Car alors que quatre pêcheurs capitaux placent leurs pions sur un échiquier à taille humaine, le Grand Inquisiteur Bernard Gui, fort de l'appui de plusieurs grandes familles de la noblesse, rassemble les trente deniers d'argents annoncés par la prophétie. Trente individus qui n'ont en commun que des pouvoirs hors-normes et un destin tragique, trente figures historiques réinventées parmi lesquelles on retrouve Paracelse, Michel-Ange, Ignacio Loyola, ... Cependant c'est d'abord autour du quotidien de deux orphelines en errance, Karin Atlantic et Adel Asheed, saltimbanques le jour et exorcistes la nuit, que s'axe le premier acte de cette fresque fascinante, dense, saturée de références aussi érudites qu'iconoclastes, et mises en valeur par un trait superbe et détaillé (bien que confus pendant les scènes d'action), rappelant, une fois encore, les meilleurs travaux de Nobuteru Yuki. (...) Malheureusement, comme le Chevalier d'Eon des années plus tard, la publication sera interrompue prématurément, coupant court à ce qui, pourtant, s'annonçait comme le Vagrant Story du manga.

 

 

 

Alors même que je procède à la neutralisation du danger, un bruit de rotors sur ma gauche me signale l'arrivée inopinée de l'agent héliporté Krystal Warrior - et aussitôt, je prends conscience de ma méprise : pas de rotors ici, il nous a rejoint par ses propres moyens, avec son appareil personnel, un engin de belle taille issu de la recherche spatiale. En connaisseur, il procède promptement à l'extermination complète d'une intégrale de Vidéo Girl Ai, pendant que l'agent Vithia redescend triomphalement de l'étage avec son poids en éléments subversifs, et que les vendeurs nous foutent gentiment dehors avec un sourire carnassier. De l'autre côté de la rue, à travers la vitrine, j'aperçois la vendeuse du premier site agiter vainement les bras en tentant de nous décrire aux forces de Police qu'elle n'a pas manqué d'appeler, dans l'espoir de nous empêcher de rendre nos conclusions. Bien essayé, chérie. Mais pas ce soir.

 

Il est 19 heures. La mission a porté ses fruits, il ne nous reste plus qu'à nous replier dans l'ombre et à laisser les forces spéciales se charger du gros œuvre. Combien de vies innocentes avons-nous sauvé aujourd'hui ? Combien de chatons nous doivent-ils, sans le savoir, leur gratitude éternelle ? Aucun de nous ne saurait le dire avec précision, de même qu'aucun de nous ne saurait dire combien de kilo-euros il a dépensé pour rendre le monde meilleur... On ne parle pas de ces choses-là, la pudeur l'interdit : c'est entre l'homme et sa conscience. Dans l'immédiat, un debriefing s'impose. Avec le retour de l'agent P.Y.T., puis l'arrivée conjointe de l'agent collecteur Joniwan et de l'agent roux T3tris (revenant d'une battle rock épique qu'il n'a perdue que de justesse), il ne reste plus à notre équipe qu'à mettre sa fatigue de côté pour parcourir A PIEDS les dix longs mètres qui la sépare du lieu choisi pour faire le point, une antenne de l'agence avec une enseigne « resto japonais » en guise de couverture. Un restaurant... quel endroit plus adapté pour mettre les choses à plat ? Une fois sur place, pendant que nous massons nos mollets endoloris, l'agent PYT nous obtient le meilleur emplacement de l'arrière-salle, à l'abri des oreilles indiscrètes (et des gens indiscrets au bout), grâce à un mot de passe confidentiel : « monsieur le serveur, vous avez un humour de m*rde » (qui nous a tous bien mis à l'aise). Sur ces entrefaites, à la demande de nos camarades, nous décidons de nous mettre à table, mais pas avant d'avoir commandé quelques plats typiques dont les noms rendent hommage (semble-t-il) aux créatures de Gozilla (si mes souvenirs sont bons, j'ai pris un Maxi Gidora, avec des vrais morceaux de Gidora dedans. Il faut bien mâcher, mais c'est succulent). L'occasion de laisser retomber la pression ou d'en commander quelques-unes, pour resserrer encore nos liens en vue de missions ultérieures. L'agent Ryuukusan profite de l'occasion pour me transmettre des documents officieux, obtenus lors d'une précédente exfiltration au Dernier Bar avant la Fin du Monde - exfiltration au cours de laquelle il a pris des risques inouïs rien que pour les obtenir. Document officieux, mais pas n'importe lesquels :

 

 

Les deux volumes du manga français City Hall, en version collector (couvertures alternatives), avec une dédicace au nom de mon pseudo dans le premier volume (plus des planches de stickers et des sacs promotionnels pour compléter le dossier, rien que ça) ! Difficile de trouver les mots pour le remercier : nous autres, hommes de terrain, nous ne sommes pas de ceux qui laissent libre cours à leurs émotions - furie destructrice exceptée. Un regard a suffi. Je sais qu'il sait que je sais qu'il sait que je sais qu'il sait combien je lui suis reconnaissant d'avoir pris ces risques pour permettre à mon enquête d'avancer. De quoi patienter en attendant la sortie du volume 3 en avril et, avec elle, la révélation de la véritable identité de Lord Black Fowl, la fin du premier cycle, le début du deuxième en guise de cliffhanger et la perspective d'aventures délocalisées à Paris (ville où nous nous trouvons ce soir, traçant ainsi un trait d'union entre réel et imaginaire. Mais j'me comprends).

(ça, c'est juste pour forcer Snake à s'inscrire sur Facebook)

 

Ensuite, c'est l'agent Joniwan qui me tend un vestige de la guerre froide pour lequel il a risqué la peau de plusieurs parties nobles de son corps : un SteelBook Final Fantasy XIII-2 dédicacé par lui-même, avec une nouvelle et quelques artworks à l'intérieur. Plutôt beau, pour du Nomura. Inestimable, donc. Une rareté. A nouveau, regard de remerciement et pudeur. Nous ne sommes pas des fillettes.

 

 

 

Enfin, cap sur Häagen Daz pour terminer tout en douceur, en surdose de sucre et en calories cette journée bien remplie et riche en émotions. Beaucoup trop courte, en tout cas, se dit-on sur le quai du RER, alors que les routes se séparent et que chacun retourne (temporairement, espérons-le) à sa vie civile. L'agent P.Y.T. à mes côtés, il ne me reste plus qu'à énumérer en boucle pendant les trois jours qui suivront les nombreuses presque-acquisitions que j'ai laissées là-bas « pour-rester-raisonnable-mais-en-fait-je-n'aurais-pas-dû- c'était-idiot- on-y-retourne-dis-dis-on-y-retourne ? ».

 

Pas le temps de souffler, pourtant : une courte nuit de sommeil dans notre planque sur place, puis direction le monde du futur où les gens vivent dans des tours en verres et se déplacent dans des voitures volantes, pour retrouver l'énigmatique Mr Furieux sur son lieu de travail. Mr Furieux, oui, rien que ça. Un des principaux big boss de l'agence.

 

 Monsieur Furieux sur son lieu de travail (photo authentique)

 

 

 

Impressionnant, du haut de ses deux mètres cinquante, et fort de son torse en partie cybernétique. Les subalternes s'écartent sur son passage, de la terreur peut se lire dans leurs yeux,pendant qu'il s'amuse de leur désarroi - en leur annonçant, notamment, qu'ils ne seront pas relevés de leur tour de garde et qu'ils devront jeûner aussi longtemps qu'il lui plaira, sans quoi ils seront exécutés aussitôt. Nous conduisant à l'écart, en récompense pour les risques encourrus, il m'offre un bijou de technologie qu'on appelle un sandwich (merciiiii à lui !), puis tente de gagner notre confiance à grand renforts de conversation enjouée et de propositions louches (« P.Y.T., veux-tu ce buste de Darth Vader taille réelle ? »... « Liehd, tiens, promis, je t'envoie dès demain ta Wonderswan Color Final Fantasy » - N'EST-CE PAS, GUILLAUME ? !...), pour ensuite mieux se débarrasser de nous (car nous en savons trop) en nous abandonnant au seuil de l'ascenseur, au cœur d'un bâtiment sécurisé, sans cartes d'identification. Autant dire qu'il ne nous laissait aucune chance de nous en sortir. Il nous en aura fallu, des trésors de ressources et de professionnalisme, pour quitter sa tour sans être abattus par la sécurité. J'y ai laissé mon bras droit, mais c'est un moindre mal.

 

 

Merci à toute l'équipe. Et Bravo.

Malgré les méchants virus, c'était génial, et personne n'a démérité, loin s'en faut.

 

Pour la mission suivante, on remet ça, alors ?

 

 

BONUS : LE SANDWICH, test objectif

 Photo non contractuelle. Arrête de baver.

 

(...) Si l'intérêt scénaristique du sandwich reste relatif (on en a vite fait le tour, et il n'y a pas de New Game +), cette expérience de réalité virtuelle s'avère malgré tout assez addictive sur le coup de midi. L'effet de collision entre les dents et la nourriture est parfaitement bien rendu, de même que tout le travail de mâchage qui résume les Ÿ du soft, à la manière d'un Track and Field sur NES. Ergonomique et profilé, le sandwich s'adapte à tous les types de prise en mains grâce à une texture semi-molle développée grâce au fameux « Braid Engine », qui a déjà maintes fois fait ses preuves en boulangerie. Le design global est plutôt réussi, photoréaliste mais moderne, avec de la salade et de la sauce mayo pour apporter un peu de couleur à l'ensemble. Hélas, malgré la présence de deux périphériques (un Coca et un Brownie - avec possibilité d'en ajouter d'autres en DLC), l'expérience reste un peu trop courte (comptez une quinzaine de minutes maxi pour platiner le sandwich), et la rejouabilité est quasi-inexistante, si l'on ne travaille pas comme pâtissier chez Ikéa. De plus, le concepteur a inclus une date de péremption pour faire obstacle à sa remise en vente sur le marché de l'occasion. Des pratiques commerciales qui fleurent bon (si l'on peut dire) la malhonnêteté. (...)