Ceux qui me connaissent ou commencent à me connaître savent ou sauront que je suis un bisounours (ce n'est pas contradictoire avec le caribou sachez-le). Je suis un peu dans le discours de Miss France, la paix dans le Monde, l'amour entre les peuples, citoyen de la Terre tout ça. En plus de cela j'ai une fâcheuse tendance à être un éternel optimiste, conforté dans son idée que les bonnes choses n'arrivent pas que dans les films, puisque les mauvaises non plus. Contrairement à l'apparence de cette introduction, le but n'est pas ici de vous faire un résumé de Ma Personnalité au fil des Âges (édition Plomb) c'est surtout l'occasion de vous parler des films qui me font réfléchir ne serait-ce qu'un peu à la vie et ce que j'en attends. Vais-je mourir en ayant fait ne serait-ce qu'un cinquième de ce dont je rêve? Arriverais-je un jour à voir les cerisiers (et les karaokés) au Japon, une aurore boréale (et des blondes à foison) en Finlande, les forêts rousse d'Automne au Canada? Aurais-je un Oscar du meilleur réalisateur, compositeur, acteur principal et secondaire pour un même film? Aurais-je un jour une femme, trois enfants (que des filles) et une golden retriever nommée Marilyn? Bref la vie peut-elle vraiment être chouette si on s'en donne les moyens (qu'on en a la possibilité bien sûr) et qu'on y croit? Élément de réponse cinématographique absolument pas exhaustif mais simplement pioché dans ma DVDthèque:

 

Revolutionary Road  (Les Noces Rebelles)

Je préfère le rayer d'ores-et-déjà de la courte liste qui compose cet article, parce que ce n'est franchement pas celui qui m'a le plus réjoui...peut-être tristement parce que c'est le plus réaliste. Le film de Sam Mendes (rien à voir avec Eva) déjà réalisateur du fantastique American Beauty et de Road to Perdition (les Sentiers de la Perdition) est l'histoire d'un couple qui s'aperçoit que la vie qui est la leur ne correspond pas du tout à celle dont ils rêvaient lors de leur rencontre. Engoncés dans la classique réussite américaine, attachés au paraître, ils décident de tout changer: déménagement pour Paris, prise en charge du travail par la femme et non plus l'homme (on est dans les années 50...), bref le début du film est porté par un enthousiasme des personnages de Kate Winslet et Leonardo DiCaprio qui se retrouve plus de dix ans après Titanic. Malheureusement la suite du film prend une tournure trop crédible pour ne pas faire de peine. Elle tombe de nouveau enceinte, il a une promotion qu'il ne peut pas refuser et leur rêve se retrouve gelé.

Au global le film m'a juste miné le moral. Je n'ai en revanche pas été aussi bouleversé ou impressionné que la plupart des critiques. Je trouve qu'il lui manquait une certaine sincérité pas forcément liée à l'optimisme mais aux personnages qui réagissent parfois étrangement et qui ne sont pas particulièrement attachants...malgré tout il est assez représentatif de ce qui attend plus ou moins quiconque a un jour rêver de vivre à l'étranger, de ne pas se plier à la règle...

 

Into the Wild

Quand Sean Penn adapte l'histoire vraie (romancée dans le livre éponyme de Jon Krakauer) d'un jeune homme qui part loin de tout avec une bande-son incroyable de Eddie Vedder pour l'accompagner, ça donne un film assez génial, quasiment unanimement salué la critique et les spectateurs. Malgré sa fin très malheureuse et son thème porté par la volonté de fuite et d'oubli de la civilisation, Into the Wild est un film qui pour moi donne la vision du voyage avec un grand V. Le titre du roman en français est pour information « Voyage au bout de la solitude ». Pourtant ce qui m'a frappé personnellement au-delà des décors époustouflants des États-Unis, c'est la richesse et la douceur des personnages qui chacun à leur manière montre un beau visage de l'humanité (j'avais prévenu discours de Miss France tout ça). D'ailleurs même si le film est porté principalement par Emile Hirsch, un acteur que j'affectionne depuis Girl Next Door (allez savoir pourquoi) c'est notamment le couple de hyppies et les personnages interprétés par Vince Vaughn et Kristen Stewart qui m'ont marqué, parce que c'est le genre de personnes qu'on aimerait rencontrer plus souvent (en tout cas au moins autant que les abrutis qui se reproduisent à une vitesse folle). Pour moi c'est un immanquable (et pour Cronos aussi apparemment...par ICI).

 

Forrest Gump

Ce film est pour moi l'un des tous meilleurs films jamais réalisé. Robert Zemeckis a fait de grands films. La trilogie Back to the Future, Who framed Roger Rabbit...mais rien de ce qu'il a fait et de ce qu'il pourra faire n'aura pour moi plus de sens et de génie que Forrest Gump. C'est un film qui est dans mon Top 5 sans aucune hésitation et c'est aussi le plus grand rôle de Tom Hanks, un acteur qui n'a pourtant eu que de très bons personnages à jouer.

Forrest Gump c'est un film sur l'histoire américaine, non seulement vécue mais aussi forgée par un homme bête mais honnête. Forrest Gump c'est le mec qui mérite de vivre des trucs fantastiques parce qu'il n'a pas forcément été gâté au départ. Il fait simplement les choses, sans y réfléchir, sans peser le pour ou le contre, et que lui arrive-t-il? Il apprend à Elvis Presley à danser, il sauve des gens au Vietnam, devient champion du monde de Tennis de Table, rencontre plusieurs présidents, dénonce le Watergate, s'exprime devant des millions de personne contre la guerre, invente le smiley, devient milliardaire, coure tout autour des États-Unis...le tout en une seule vie. En fait ce qu'il faut retenir de Forrest Gump, c'est qu'en le regardant on rit et on pleure (comme dans la vie) mais on trouve toujours quelque chose de nouveau pour avancer. Parce que la vie c'est comme une boîte de chocolat, on sait jamais sur quoi on va tomber.

 

The Truman Show

Truman Burbank est un homme très particulier. Il est le centre d'attention d'une télé-réalité lui étant dédiée depuis sa plus tendre enfance. Tout ce qui l'entoure est vrai pour lui, c'est sa réalité. Pourtant tout n'est qu'illusion: décors, figurants, scripts. Même ses propres traumatismes, sa femme, ses amis ne lui appartiennent pas. Avec un pitch pareil le film de Peter Weir aurait put être rapidement glauque. Pourtant cet extraordinaire personnage et son histoire portés par Jim Carrey vont nettement plus loin pour moi que la simple critique des médias et du voyeurisme à l'extrême.

The Truman Show à l'instar d'un autre film avec pour star Jim Carrey que j'évoquerais juste après, c'est un coup de pied au cul du déterminisme. Je suis étudiant dans un domaine ma foi peu porteur professionnellement mais que je trouve particulièrement intéressant, c'est la sociologie. Un domaine qui prouve par des études nombreuses que le déterminisme social et la reproduction social (le fait de reproduire la vie de ses parents, de fréquenter et de se marier avec des gens de même rang social) sont des réalités assez implacables. Le problème c'est que passer sa journée à se démystifier, ce n'est pas très bon pour le moral. Alors The Truman Show est un film qui montre qu'il y a toujours un facteur humain que la plupart des sociologues sont tout de même prêt à accepter. Un facteur humain qui intervient quand se met à chercher la bonne chose.

Dans le film, la bonne chose c'est la belle Natasha McElhone (Californication), la femme de la vie de Truman que les scénaristes de son show le veuillent ou non. C'est l'élément déclencheur qui lui fait tout revoir, qui lui fait douter de sa vie, des figurants qui passent dans la rue, les projecteurs qui tombent du plafond, de sa phobie de l'eau...ce qui lui donne envie de toucher le décor au péril de sa vie. Combien de fois vous avez voulu le toucher votre propre décor sans jamais vraiment essayer?

 

Yes Man

Ce film est mon rayon de soleil. Il est sorti il y a peu, en 2008 et voit encore une fois Jim Carrey en tête d'affiche. A première vue il s'agit simplement d'une comédie américaine tendance romantique avec une love story autour de Zooey Deschanel. Mais pour moi le film apporte plus que ça. Il montre ce qu'est la joie de vivre. Encore une fois l'idée part d'un personnage qui va tenter de suivre une trajectoire qui n'est pas celle qui est déterminée, à la différence près que dans Yes Man, ce personnage se maintient lui-même fermement dans la trajectoire initiale. Le tout début du film est destiné à nous faire comprendre que sans un grand coup de pied au fondement, il restera engoncé dans son quotidien.

Évidemment le contraste avec sa nouvelle vie est flagrant, exagéré, absolument irréaliste et bercé par une chance qui confine à l'insolence. Carl suit, après une humiliation publique en pleine assemblée, un précepte brillant et idiot, celui d'accepter toutes les opportunités qui s'offrent à lui. Lui qui refusait jusqu'à l'offre d'un verre entre potes pour préférer se vautrer devant un mauvais film, va désormais répondre Oui à tout. Cela va de la simple invitation à un concert d'inconnus, au mariage avec une perse qu'il ne connait ni d'Ève ni d'Adam...et ça marche. Il est le roi du Dance Floor, apprend le Coréen et la guitare, sauve un homme grâce à ces deux nouveaux talents dans une scène qui désormais est de mes scènes préférés tous films confondus, il a une petite amie géniale, drôle et imprévisible avec qui il part sur le pouce sans se poser de question. Bref il vit.

Il y a pourtant un retour de bâton. Au bout d'un moment, il ne sait plus différencier ce qu'il fait parce qu'il veut le faire de ce qu'il fait par principe d'ouverture extrême...jusqu'au happy end prévisible mais qui fait vraiment du bien. Au final Yes Man est pour moi un film qui met une pêche hallucinante et qui m'a rappelé que parfois il suffit d'accepter que la vie peut être cool. Le genre de philosophie que j'aimerais conserver tous les jours de l'année.

 

Stranger Than Fiction (L'incroyable Destin d'Harold Crick)

Réalisé en 2007 par Marc Forster qui avait déjà fait l'inoubliable Finding Neverland et réalisera par la suite le nettement moins mémorable Quatum of Solace, Stranger Than Fiction est déjà notable parce qu'il donne à Will Ferrel son meilleur rôle et de très loin et le pose comme un acteur vraiment capable de jouer autre chose de des comédies grasses. L'histoire est très particulière. Il s'agit d'Harold Crick, un homme normal....ou presque. Celui-ci vit de manière non seulement déterminée, mais aussi extrêmement timée. Il compte le nombre de passage de brosse-à-dent de chaque côté de sa bouche, le nombre de pas qui le mène à son autobus etc...sa vie est dictée par sa montre d'une précision diabolique.

Ce qui est étrange en vérité, c'est surtout que la vie d'Harold Crick est narrée, comme s'il était un personnage de roman. Et ce qui est encore plus étrange, c'est que Harold s'en rend compte. Le plus alarmant c'est que cette narratrice lui prédit son inéluctable mort. Ne sachant pas quoi faire, celui-ci ne consulte pas un psychologue (ce que tout être humain censé aurait probablement fait) mais s'adresse à un expert en littérature (le génialissime Dustin Hoffman) pour déterminer s'il est un personnage de comédie ou de drame. Si sa vie va réellement s'arrêter cruellement sans qu'il ne puisse savoir quand et où ou s'il va parvenir à vivre heureux avec sa dernière rencontre (Maggie Gyllenhaal). Quand finalement la passivité n'empêche pas les désastres de se produire, il va décider de vivre à 200% le temps qu'il lui reste et dont il ignore la durée.

En fait, Stranger Than Fiction est assez similaire à d'autres films qui se proposent de raconter la vie de personnes souffrantes qui se mettent à vivre en apprenant que la mort est proche, excepté que c'est une comédie. Si je retiens ce film plus qu'un autre avec cette thématique c'est pour l'inconnu qui plane sur la durée qui lui reste. Sans vouloir faire de philo de bas étage, finalement on est tous des Harold Crick, on y va tous tout droit, on ne sait ni quand ni comment. Ce que j'aime avec ce film, c'est que la narratrice n'est qu'une voix qui rappelle quelque chose d'évident: il faut tous qu'on se dépêche de vivre.

 

Avec cet article je suis bien conscient que je marche un peu sur des œufs avec crampons. Le sens de la vie, c'est le plus vieux sujet de la Philosophie. Vivre et pas juste survivre c'est la plus vieille inquiétude de l'être humain et ça ne se règle certainement pas comme dans un film. Pourtant on y pense très peu souvent. Ces films ne sont pas forcément parlant pour tout le monde, mais ce sont ceux qui m'ont le plus fait cogiter sur le fait que 75 piges (5 de plus pour la charmante gente féminine) c'est pas beaucoup pour voir tout ce qu'il y a voir. C'est pour ça que depuis deux ou trois ans j'essaye de choper des opportunités d'expériences, que ça passe par un saut à l'élastique, un voyage à l'arrache en Europe, l'apprentissage de la guitare ou une rencontre avec des gens que je ne connais que quelques lignes de dialogue sur le net...j'essaye de manière pas trop utopiste de faire des choses que je pourrais raconter en me disant que ça en valait la peine. Et jusqu'à présent j'ai l'impression de bien m'en sortir et je continue à attendre la suite avec le sourire! Pour finir, j'aurais pu citer encore beaucoup de films comme Life or Something Like It (Sept Jours et une Vie) avec Agelina Jolie, American Beauty que j'ai cité sans développer, Eternal Sunshine of the Spotless Mind ou encore Sweet November (Charlize Theron et Keanu Reeves). Bon je m'arrête...n'hésitez pas à partager vos propres réflexions et d'autres films.