Voilà la suite tant (pas) attendue de mon top que je galère monstrueusement à finir. Alors juste un mot à ce sujet, si je met tant de temps, c'est parce que je veux pouvoir vraiment évoquer en détail et de façon complète pourquoi ces jeux sont si spéciaux pour moi. Et certains d'entre eux sont particulièrement compliqués à évoquer en toute exhaustivité, sans rien oublier (pléonasme). Les deux de cet article m'ont bloqué longtemps ! Parce qu'il faut avoir du temps devant soit pour faire un article potable de Metal Gear Solid 2 et 3...

Avec le top 5 que j'entame sur ces deux masterpieces, je touche un peu à mon Saint Graal vidéoludique. Ceux qui m'ont profondément marqué, encore plus que les précédents (ou que ceux qui auraient due y être). Je rappelle que je me suis donné le droit d'aligner deux jeux d'une même série ex-æquo. Ici ce sera donc deux épisodes de la série phare de Hideo Kojima. J'ai choisi donc Sons of Liberty et Snake Eater. Je n'évoque que brièvement le quatrième épisode que je viens de commencer (chapitre 2 Solid Sun) et qui pour le moment m'enchante au plus haut point. Beaucoup semble avoir été déçu par cet épisode, notament par une fin apparemment douteuse. J'en reparlerais le moment venu, pour l'instant c'est des deux précédent que je vais parler.

Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty est probablement l'un des titres les plus incroyables jamais réalisé. On se souvient tous avec émoi de cette fulgurante présentation à l'E3 2000. Un trailer superbe de mise en scène, jamais vu dans le jeu vidéo, sublimé par la musique de Harry Gregson-Williams. On connaît également tous l'histoire de cette démo vendu avec un jeu en cadeau, Zone of The Enders...oui on sait tous que c'est la démo que les gens achetaient. Moi la démo, je ne l'ai eu qu'avec le PlayStation2 Magazine. Je pense comme beaucoup, j'ai retourné cette démo de fond en comble, probablement celle sur laquelle j'ai passé le plus de temps.
Avec un trailer et une démo, Kojima a mis  le monde des gamers à ses pieds, à tel point que le jour de sa sortie, mon adorable papa a galéré pendant une journée pour le trouver, pour s'assurer que je l'aurais en rentrant du collège m'apprenant d'ailleurs le soir que Konami a eu la fulgurance commerciale de nous faire claquer 10€ de plus la bête. Apparemment nous sommes vraiment des pigeons. Mais s'il y a bien un jeu qui valait ce prix à l'époque exorbitant (maintenant dans la norme) c'est bien MGS2.

Premièrement, le jeu était une baffe graphique. Visuellement ultra chiadé, que ce soit d'un point de vu esthétique (toujours de très bon goût) ou technique avec ces effets pour le coup jamais vu sur PlayStation2 et des animations superbes. D'ailleurs il n'a pas vraiment vieilli, et reste très beau. Deuxièmement, le gameplay voyait des innovations notables. La vue à la première personne pour tirer, la possibilité de prendre en otage (combien de fois on leur a fait le coup de freeze!) et surtout une intelligence artificielle bien léchée, évidemment pas ultra maligne mais suffisamment bien pensée pour que l'on s'amuse avec. D'ailleurs le soucis du détail et les nombreuses choses amusantes que l'on peut faire à cette IA est un élément propre à la série que j'ai toujours adoré. Poser un magazine coquin, laisser des traces de pas ou de sang au sol, éternuer, on obtient toujours un truc marrant voir efficace à l'écran. Bon sur ce point, si j'apprécie toujours autant les possibilités d'infiltrations, il faut admettre que la maniabilité de MGS2 (et 3 par extension) est tout de même parfois bizarrement calée. Un temps de réadaptation est nécessaire pour y rejouer sans se faire gauler tout les cinq mètres. Par exemple pour tirer en mode FPS du coin d'un mur en étant plaqué contre celui ci, il faut maintenir quelque chose comme quatre boutons. Pas de quoi péter un câble ou vraiment empêcher d'avancer, mais un tout petit (rikiki) bémol sur la qualité général du titre (des deux titres en l'occurrence). D'ailleurs pour les plus braves, le mode European Extreme pouvait rendre fou, surtout à cause des boss juste increvables et parfois à cause de ce gameplay un peu rigide (connard de Fatman).

Cependant le troisièmement efface tout ça et envoi la série Metal Gear Solid dans sa juste case, celle des chef d'œuvre absolue de notre média; l'histoire et sa mise en scène juste époustouflante. D'ailleurs Metal Gear Solid 2 est un jeu excessivement complexe d'un point de vue scénaristique. Au delà des twists à répétition, des clins d'œil et rappels au premier volet, des scènes cultes qui s'enchaînent, il y a une mise en abyme incroyable sur la fin du jeu. A l'époque je me rappelle n'avoir pas saisi grand chose à la fin. Et honnêtement même en le refaisant, certaines choses m'ont paru obscure. Le rôle et la place de Raiden, des Patriots, de Snake, de ses frères, des nanomachines. Tout est très dense et compliqué et si certains ont tout capté de A à Z, je ne suis pas de ceux là je l'avoues. Mais c'est aussi ça la beauté du titre de Kojima, ses ambitions se révèlent un peu plus quand on y rejoue. On comprend de mieux en mieux les enjeux de la mythologie créée autour de cette série. Et même si on ne capte pas, putain ce que c'est bien filmé!

Voilà, Metal Gear Solid 2 est devenu un jeu mythique et dans mon cœur un très beau souvenir de la fantastique ludothèque de la PlayStation2. Sa suite m'a laissé un souvenir plus mitigé, mais avec un peu de recul elle est tout aussi géniale.

 

Metal Gear Solid 3: Snake Eater m'a déçu à l'époque. Le problème je crois c' est que je n'en attendais pas les bonnes choses. En effet, quand il a été annoncé, que l'on a pu enfin voir un bout des nouveaux décors et des nouvelles possibilités, la com avait pas mal été axée sur le côté survie en pleine jungle. Outre les camouflages, on avait la possibilité de poser des pièges, de «chasser», et l'obligation de se nourrir pour pouvoir jouer dans de bonnes conditions (sans trembler comme une feuille quand on veux viser entre autre). Ceci impliquait de manière ingénieuse l'horloge interne de la console qui faisait se gâter nos casses croûte, pour peu que l'on ne joue pas pendant plusieurs jour. Un autre aspect était la façon de se soigner qui dépendait du type de blessure, un trip un peu à la Rambo grosso merdo. Le soucis, c'est que finalement toute cette partie du game design que j'imaginais primordiale, ne sert strictement à rien dans le jeu. Tout est fait pour que l'on survive sans vraiment se faire chier. Si l'on mange un animal pourri, un remède soigne le mal de ventre, si on se blesse, on a toujours tout en quantité pour se soigner. Du coup, tout cela devient superflu et limite lourdingue. Quand avant on prenait simplement une ration pour retrouver de la vie, il fallait là suturer la plaie, la désinfecter ou mettre un onguent en cas de brûlure etc...Dans le même ordre d'idée le camouflage passait constamment par un menu qui coupait sans cesse l'action. Au final cette partie la du gameplay est réussi, mais dans le feu de l'action on fait parfois des conneries où on perd un temps fou, à changer de camouflage. Ceci additionné aux autres petit problèmes de maniabilité ont fait que je n'ai pas sue apprécier Metal Gear Solid 3 une fois sortie du jeu.

 

 

Je me rappelle d'avoir énormément aimé ma première partie, mais n'avoir pas eu plus envie que cela d'y revenir. Mais en y repensant...qu'est-ce que c'était bon! Visuellement, le jeu était encore une fois une vraie réussite, avec cette jungle certes très couloir, mais vraiment vivante et surtout toujours ce chara design fantastique. Eva, The Pain, The Sorrow, The End ou The Boss. Chacun d'entre eux est bien designé. Mais surtout comme dans le deuxième volet, chacun d'entre eux amène une séquence fantastique. Je retiens notamment le cultissime affrontement de sniper contre The End. Probablement l'un des boss les plus marquants pour moi. Et ce n'est qu'un moment parmi les dizaines d'autres que propose cet épisode de la saga MGS. D'ailleurs il est en ce qui me concerne très sympathique de noter que le scénario est moins ambitieux que celui de Sons of Liberty. Loin de moi l'idée de dire que celui ci est petits bras. Cependant on en comprend plus aisément les tenant et les aboutissants, ce qui n'empêche pas d'être passionnant à suivre et bourré de références et de réponses aux questions que la série a posé. Car cet épisode a le bon goût de se dérouler avant tout les autres, pour nous expliquer la genèse de Big Boss. J'en ai beaucoup voulu à Kojima de m'avoir fait miroité une simulation de survie, et finalement aujourd'hui je comprends que je m'étais carrément gouré. Que j'aurais tout simplement due voir en Metal Gear Solid 3, un MGS tout simplement, avec un scénario passionnant et riche, une réalisation de haute volée, des personnages mythiques et des possibilité d'infiltration toujours bien pensée malgré un gameplay un peu rigide. Car c'est pour moi la super recette de ces deux jeux qui aujourd'hui font partie de ceux qui m'ont le plus marqué durant cette décennie. De vrais chefs d'œuvre qui comptent à eux seul un bon gros paquet de passages cultes du jeu vidéo. En vous remerciant Monsieur Kojima...

Je me rend compte que je ne rend pas assez justice à ces deux must play mais j'ai fait mon possible pour vous exposer mes raisons de cette marque indélébile que ces jeux m'ont laissé...