La troisième marche du podium sera occupé par un homme très discret. Plus discret que Snake, plus discret que Code 47. Il aime profité de la pénombre, utilise des gadgets incroyables et est nettement plus souple que la concurrence...non ce n'est pas Batman, même si le dernier était fantastique. Je parle bien sûr de Sam Fisher, le héros de Splinter Cell.

 

Voilà une série que je porte extrêmement haut dans mon estime. A l'époque de la sortie de Xbox première du nom, je me souviens d'avoir été un vrai petit troll avec cette machine. Sa taille et celle de sa manette, son design et son manque de jeux, et surtout la concurrence de l'intouchable PlayStation2. A l'époque la Xbox était moche et la GameCube était un joujou pour gamin (qu'est-ce qu'on peut être con quand on est môme). Et en Novembre 2002, la première console de Microsoft recevait sa première killer app, celle qui allait montrer ce qu'elle avait dans le bide.

Splinter Cell a été en premier lieu une réelle avancée technique pour la console. Je pense pouvoir dire sans trembler qu'à sa sortie c'était le plus beau jeu jamais vu, PC exclu (je ne suis jamais vraiment au courant de cette plateforme). Beaucoup de choses étaient réellement impressionnantes et profilaient un peu de la belle période de Ubisoft. Celle de Prince of Persia, Beyond Good and Evil, Splinter Cell donc, Far Cry...Dans les effets de ouf, c'est notamment les jeux d'ombres et de lumière qui étaient fantastiques, ou encore les effets de tissus mouvant (les rideaux qui ne sont pas rigides). On avait également le droit à une animation magnifique et pour tout dire c'etait tout un pan technique qui était parfaitement maîtrisé et la Xbox foutait un sacré uppercut dans les gencives de la concurrence.

J'en veux pour preuve les portages du premier volet. Si Splinter Cell premier du nom était une énorme réussite technique, c'etait grâce au capacité de la machine américaine. Par conséquent, si la nouvelle IP d'Ubisoft s'est vue adaptée sur PlayStation2 et GameCube, cela ne s'est pas fait sans heurt. Attention je ne dirais pas que les versions en question étaient moches et encore moins médiocres! Quelque soit le support le jeu était (et reste à mon humble avis) l'un des meilleurs jeu d'infiltration jamais fait. Cependant, le nombre de niveau ou leur taille avaient due être revu à la baisse, ainsi que la qualité des textures. Pour le reste je me souviens qu'on imaginait pas pouvoir faire de tels effets de lumière dynamique autre part que sur Xbox. Et bien avec quelques compromis Ubisoft à réussi son coup malgré des ressources technique plus limitées que sur la console la plus puissante à l'époque. D'ailleurs ces inferiors versions profitaient même de plus belles cinématiques en synthèse. Ca ne vaut pas la beauté de l'original mais c'est toujours ça!

D'ailleurs sur les quatre épisodes de la série (je laisse volontairement Conviction et l'épisode PSP de côté pour l'instant) on avait à chaque fois droit à des jeux très beaux, voir une baffe technique par épisode. Je dirait même que Splinter Cell Chaos Theory est probablement le plus beau jeu de sa génération avec Oddworld: La Fureur de l'Etranger. Au delà de cette aspect purement visuel, ce qui m'a vraiment fait adorer cette série et qui fait qu'aujourd'hui je pose ex-æquo le premier volet, Splinter Cell et le troisième Splinter Cell Chaos Theory c'est le gameplay absolument génial qui a toujours été une marque de fabrique de cette série.

Parce qu'à l'époque de sa sortie, Splinter Cell avait un autre nom. On l'appelait le Metal Gear Killer (ça fait quand même un peu sourire avec le recul)...Pour faire simple, on se souvient tous plus ou moins du désert de concurrence en infiltration face au grandiose Metal Gear Solid 2 qui avait mis tout le monde d'accord (ou presque il y a toujours des rebelles). Par conséquent quand je l'ai vu venir ce Sam Fisher, avec ses trois loupiottes vertes sur la bobine, je me suis dis, il repassera, Snake va lui briser la nuque. Sauf que s'il y a un point ou l'agent d'Echelon 3 est un maître, c'est là ou Snake à tendance à pêcher. Splinter Cell est arrivé avec un gameplay...mais un gameplay mes aïeux! Léché de bout en bout. Misant sur l'avancée visuelle de ses fameux effets de lumières dynamique, Ubisoft a eu le coup de génie de faire de l'ombre et de la lumière le point central du gameplay du jeu. Avec sa petite jauge de luminosité (qui s'est vue enrichire d'une jauge de son dans Pandora Tomorow) on parvenait ainsi en permanence à déterminer si l'ennemi nous voyait ou pas. Pas question ici de cône de vision. Splinter Cell premier du nom à donné un côté vraiment réaliste à son infiltration. Bien sûr cela reste de l'ordre vidéoludique. Qui ne s'est pas demander ce que foutait Fisher à faire le grand écart entre deux murs? De plus le héros avait une palette de mouvement super impressionnante qui permettait d'envisager les situation toujours d'un point de vu en hauteur. Parce que la grimpette ça lui fait pas peur à Sam Fisher. Finalement, ce qui rendait le tout aussi jouissif à jouer, c'était l'aisance de la prise en main et les nouveautés (à l'époque) comme la caméra à l'épaule qui facilitait le travail tout en donnant un champ d'action large mais surtout une aisance qui ne sacrifiait pas la difficulté.

 

Pas la peine de maintenir trois touche et un joystick orienté pour faire ça...Snake si tu me lis.

Déjà dans le premier épisode, Le corps à corps du héros se limitait au très inefficace coup de coude dans les chicots. Du coup quand on se faisait gauler, le temps de courir et de mettre les trois coups de coude (de face) qu'il fallait pour estourbir l'ennemi, on avait le temps de crever dix fois, d'autant que l'IA était loin d'être une tanche...Splinter Cell était beaucoup plus exigent sur l'infiltration, et la moindre faute se payait par un rechargement de la partie qu'on avait foiré. Pour ma part j'ai adoré le premier épisode pour cette exigence qui forçait à prendre des risques pour passer incognito. «Bon aller te retourne pas je ne fais que passer...ça passe, ça passe, ça ET MERDE GRILLE! Bon bah je charge, pas question de vider le chargeur». Et encore une fois, sur cette aspect Sam Fisher avait une vie bien plus dure que Snake. Alors je balance deux trois piques à la série de Kojima, mais c'est de bonne guerre. Les deux série sont bien différentes et à mon sens la pseudo guerre des fans est assez stupide. On peut les comparer, mais au final l'expérience n'a rien à voir (je vous reporte à mon article sur le 2 et le 3). Metal Gear n'est clairement pas exempt de défaut de prise en main, même si on est archi loin d'un quelconque calvaire quand on y joue, alors que Splinter Cell au contraire met une baffe autant technique qu'au niveau de la jouabilité fluide et accessible tout en étant profonde.

A l'inverse je ne vais pas épargner le gros défaut récurrent (quoique) à cette série que j'aime tant; sa narration. Splinter Cell a été du premier au troisième un jeu ultra saoulant à suivre. L'histoire mêlant anticipation et complexité géopolitique, il est très rare que quelqu'un ayant joué à ce jeu se rappel de l'histoire. La faute à qui? A Tom Clancy bien sûr. Je vous renvoie à Wikipedia pour voir un peu ce qu'à fait le type. Tout ça pour dire qu'il est peut être super bon pour les thrillers géopolitiques, mais pour pondre une histoire de jeu vidéo intéressante à suivre et avec des personnages charismatiques, il a vraiment du chemin à faire. Pour tout dire, du premier épisode, je me rappel du nom de Nicolatze qui est probablement le bad ass de l'histoire. Mais au final à part Irving Lambert et Sam Fisher, on ne retient aucun nom des jeux Splinter Cell (encore une fois pour les trois premiers). J'ai aussi vaguement le souvenir du nom de Otomo, il me semble un général japonais (ou coréen) de mon opus préféré, Chaos Theory. Bref c'est souvent super flou, mais en fait on s'en fout. Parce qu'on prend le jeu mission par mission et qu'à chaque fois c'est un putain de régal.

Le premier épisode a donc posé des bases fortes. Une technique juste irréprochable, un gameplay quasiment parfait et si je vais le mettre, un héros charismatique et cynique avec la voix française de Schwarzenegger. Un ninja moderne tout simplement, souple et vétéran de l'armée...que demande le peuple (comment ça un bandana?). Sa suite Pandora Tomorow est très bonne, mais pour moi reste l'épisode que j'ai le moins apprécié. Par contre le troisième volet est à mon sens le meilleur. C'est celui là que j'aligne en face du premier dans ce Top.

 

Au fil de ses deux suites, Splinter Cell n'a pas touché fondamentalement le gameplay. Malgré tout quelques petites touches sont apparues. Chaos Theory était censé être un épisode avec un Sam Fisher plus dur. Je me souviens qu'Ubi avait pas mal communiqué la dessus. Au final on voit juste une toute petite orientation, un chouilla plus action avec notamment la possibilité de tuer au couteau en un coup, de faire passer un ennemi par une fenêtre ou par dessus une rambarde ou encore de briser la nuque par dessus en étant suspendu à un tuyau. Pas de quoi en toucher une pour faire trembler l'autre. Au final Splinter Cell Chaos Theory est juste la crème de la crème du premier épisode, avec le même gameplay mais avec un level design du feu de Dieu. Je pense notamment à la mission du braquage de banque qui est probablement le meilleur moment d'infiltration que jamais vu dans un jeu. De plus c'est le premier épisode sur lequel j'ai pue prendre part au réjouissance de l'infiltration à deux. Et il y a pas à dire qu'est-ce que c'est classe! On a beaucoup parlé du mode de jeu en deux contre deux de Pandora Tomorow que je n'ai malheureusement jamais put essayer, mais pour moi le coop de Splinter Cell Chaos Theory est l'une des toutes meilleurs expérience en ligne que j'ai connu...

Alors bien entendu comme pour Splinter Cell et sa première suite Pandora Tomorow, Chaos Theory était comme je l'ai dit plus haut une baffe technique avec ici un niveau qu'aucun autre jeu n'a égalé sur cette génération. En poussant un peu le trait, il serait limite du niveau des premiers jeux Xbox360...bien sûre comme pour les deux autres je parle de la version Xbox.

Comme je ne compte pas faire quinze article sur cette série que je chéri vous l'aurez compris (à part le test prochain de Splinter Cell Conviction) et même si je ne le compte pas dans ce Top, je vais dire un mot (ou carrément plus) sur Double Agent. Je ne parle pas de sa suite direct sur PSP (qui bizarrement est sortie avant) car je n'y ai pas joué et que semble-t-il c'est une bouse. Quoi qu'il en soit Double Agent est un cas super intéressant. C'est le premier Splinter Cell sur console HD. Cependant, la Xbox360 étant vraiment minoritaire au moment de la sortie du titre le 19 Octobre 2006 (les versions PlayStation3 et Wii sont sorties plus tard), Ubi Soft a eu la bonne idée de le sortir le jeu sur Xbox, PS2, GameCube et comme d'habitude PC. Cependant, peu de personnes savent qu'en réalité il y a deux versions distinctes et très différentes de la même histoire.

Splinter Cell Double Agent, version Ubisoft Shanghai est la version next gen. Celle ci propose beaucoup de nouveauté qui font de cette épisode une vraie avancée pour la série qui s'inscrit en même temps dans la continuité. Tout d'abord, on a le droit à un scénario plus étoffé et plus intéressant que les épisodes précédents. Il s'agit toujours d'une intrigue très réaliste, cependant on en comprends enfin les tenant et les aboutissant et pour cause, on est en plein milieu et on y participe. Sam apprend au retour d'une première mission qui tourne mal, que sa fille est décédé renversée par un chauffard. Son seul point d'ancrage dans la normalité disparu, le vétéran perd pied et se met à la bouteille, provoque des rixes, ne tient plus le rythme de ses missions. Irving Lambert son patron et meilleur ami décide alors de lui confier sa mission la plus dangereuse pour l'obliger à reprendre sa vie. Sam Fisher se fait incarcérer dans le but de sympathiser et de gagner la confiance d'un membre d'un groupuscule terroriste (la John Brown's Army ou JBA)  qu'il devrait ensuite espionner de l'intérieur. Et le jeu qui en découle est juste fantastique. Je le mettrais en fait en premier en terme de qualité, même si en terme d'affect il est un peu devancé par le premier et le troisième. Déjà l'infiltration ne se limite plus à de l'ombre, on est parfois en plein jour notamment dans la superbe mission de Kinshasa. De plus on passe sans cesse entre deux mission au QG de la JBA où l'on pose des mouchards, fouille les chambres, épluche les dossiers dans le but de renseigner la NSA et Echelon 3 sur les activités du groupe.

Cet alternance est juste brillante, je trouve. On a une constante pression de griller sa couverture que se soit en se plantant en mission, ou en se faisant prendre la main dans le sac au QG. Les personnages sont du coup plus vivants et plus intéressant à suivre. Bon on atteint pas le taux de culte de la concurrence, mais honnêtement ça se suit avec grand plaisir. Et de plus cela installe des choix qu'il faut accomplir souvent dans le feu de l'action. Tuer ou nom une taupe démasqué par le chef de la JBA, Emile Dufreisne et se mettre la NSA à dos, ou préféré suivre les directive du patron gouvernemental. A mon sens c'est l'épisode le plus immersif et en tout cas c'est le plus dur et le plus exigent de tous! En difficile l'IA est une vraie chienne, je vous le dis. Et encore une fois il est sacrément beau (regardez le visage de Fisher de près vous allez kiffer)!

 

Sauf que cela ne concerne que la version next gen. L'autre version, développée pour la PlayStation2, la GameCube et la Xbox première du nom par Ubisoft Montréal est en réalité un Splinter Cell beaucoup plus classique (moins action). Je ne l'ai fait qu'une fois il y a 4 ans, donc je ne m'en souviens pas en détails. Seulement si l'histoire reste la même, le déroulement n'a juste rien à voir. Ici il s'agit plus d'un Splinter Cell 3.5 que d'un véritable quatrième opus. Les missions se déroule sans passage par la JBA (qui pour moi apporte beaucoup) et certains événement se passent en direct au lieu de passer par une cut-scene et inversement. Le jeu est de mémoire un tout petit peu en deçà de Chaos Theory, mais dans l'ensemble il a toutes les qualité des autres épisodes et se savoure avec autant de plaisir. Du coup il existe bien cinq «vrais» Splinter Cell, et tous des grands jeux.

Un même titre, deux jeux bien distincts...

 

Pour ce qui est du petit dernier, j'en reparle bientôt dans mon test. Pour l'heure j'en ai finis avec Splinter Cell. Série pour moi mythique et qui pour au moins deux épisodes, le premier et le troisième donc, a sue se placer à la troisième marche de mon Top 10 des meilleurs jeux de la décennie. Vous l'aurez peut-être remarqué il est devant Metal Gear Solid 2 et 3. Je ne saurais expliquer ce choix, car en pensant un peu rationnellement, je me rend compte que MGS est tellement plus mythique. Seulement voilà, le plaisir de jeu prend parfois le dessus sur le plaisir de l'univers. Ici c'est le cas. Et puis zut, je ne me justifie plus, c'est mon Top et Sam Fisher à gagné la baston de l'infiltration!