C’est entre 1997 et 2000 que sorti sur Nintendo 64 les trois opus mettant en scène Turok qui voyait donc un indien coincé dans une espèce de ‘monde-poubelle’ où toutes les époques et toutes les espèces vivantes de la Galaxie se retrouvaient piégé, pour une cohabitation bien difficile. C’est ainsi que l’on pouvait y croiser aussi bien des vaisseaux spatiaux garnis de leur extra-terrestres afférant que des insectes géants doués d’intelligence ou encore des robots-tueurs aux cliquetis rigolos. Et aussi des dinosaures. Et surtout des dinosaures. Parce que c’est cool des dinosaures. Et donc notre fier guerrier de la nation Saquin de combattre l’oppression et les forces du mal de cet étrange endroit à coup de flèches, fusil à pompe et bombes nucléaire.
Parce oui quand on créé un univers sans limite à l’imagination, très vite on tombe dans du délire No Limit, et on fini par croiser des raptors avec des jetpacks qui tirent des rayons lasers. Et nom d’une plume d’aigle, qu’est ce que ça envoie !

SUR LA PISTE DU FILS DU ROC

J’ai déjà eu l’occasion de revenir sur la saga vidéoludique consacré à l’amérindien protecteur dans cet article parlant d ‘Evolution’ (une préquelle qui explique les débuts du Turok Tal’Set) ainsi que dans celui-ci, sur le dernier épisode en date simplement nommé ‘Turok’ et qui lui tente le reboot futuro-militaro-cinématographique (on ne m’ôtera pas de l’idée que c’était un projet pour grand écran à la base). J’évoque aussi ma découverte du jeu dans ce billet, qui revient de manière générale sur mon ‘expérience’ N64.

Toute la saga ou quasiment. Evolution est une préquelle - qui aurait dû connaitre une suite se terminant peu avant Dinosaur Hunter - et 'Turok' tout court un reboot un peu à coté de la plaque - qui lui aussi à failli avoir une suite, dont les visuels laissent songeur d'admiration

Un peu d’histoire. Le personnage né dans un comics en 1954 dans un recueil du nom de Four Color, dans le 596ème numéro pour être exact. Deux ans plus tard il gagne pour sa troisième aventure sa propre revue qui se poursuivra excusez du peu jusqu’en 1982 grâce à divers éditeurs. 11 ans plus tard Valiant Comics relance le concept dans une parution qui courra de 1993 à 1996 pour 51 numéros. C’est de cette version que s’inspire principalement le jeu d’Acclaim qui sortira l’année suivante. Depuis lors le parcours éditorial de l’amérindien est un peu plus clairsemé, avec quelques numéros qui adaptèrent les jeux au moment de leur sortie (1997-2002) parues chez Acclaim Comics évidemment puis des tentatives de renouvellement en 2010 (Dark Horse) puis en 2014,2017 et 2019 chez Dynamite mais loin d’être couronné de succès.

Des comics de différentes périodes: la classique qui voit Turok kidnappé un bébé T-Rex tandis qu'Andar sert de diversion/appât. Un récit annexe à Turok 2 64 qui se focalise sur Adon (la femme alien). L'adaptation du 3 à la couverture très typé 90's et la dernière tentative de redémarage de la licence en 2019, une sorte de Rahan méga-hardcore...

J’en profite également pour signifier que le terme ‘Turok’ n’est pas un nom mais un statut. Celui du Protecteur des Terres Perdues. Son rôle fut dans l’histoire principalement tenu par des Indiens (bien avant qu’on ne les appelle comme cela d’ailleurs) d’Amérique du Nord de la tribu Saquin qui d’une génération à l’autre se transmettent cette charge importante pour le maintien de l’Univers (si les Terres Perdues s’effondrent, cela provoquera un cataclysme spatio-temporel immense qui instaurera rien de moins que le Chaos). Dans les comics, le principal héros est Tal’Set et il à pour acolyte Andar, un jeune appelé à devenir le futur Turok (les différentes versions on chacune leur variante scénaristique du lien entre les deux protagonistes). Dans les jeux (et leurs adaptations papier) Andar est ‘remplacé’ par Joshua Fireseed, un descendant de Tal’Set. Le jeune homme fait partie d’une fratrie : Danielle est sa sœur ainée et Joseph son cadet.

J'ai une vraie admiration pour les couvertures d'antan que je trouve bien souvent magnifique, comme celle ci-dessus à gauche, de toute beauté. Autre incarnation de Tal'Set dans un dessin animé sorti en 2008 (pas une grosse production) que je n'ai pas vu mais que je vais tenter 'de choper'. Et un autre 'Turok', Joseph de son prénom dans le reboot vidéoludique, lui aussi de 2008, basé sur un script qui je pense a été écrit pour le cinéma (pas de preuve mais forte suspicion)

Un petit point traduction maintenant. Turok est un mot qui en Saquin signifirait ‘Son of Stone’ dans la langue de Robert Pattinson - d’où le sous-titre de la licence. Soit en traduction littéral dans notre français à nous ‘Fils de la Pierre’, où en traduction plus proche de l’idée originale ‘Fils de la Terre’. C’est donc avec une grande maestria que le traducteur francophone d’origine (impossible de retrouver son nom) traduisit par ‘Fils du Roc’ dont la consonance toute proche conserve également son sens métaphorique. Un très bel exemple de traduction réussie et pertinente.
Après cette introduction un peu longuette, il est grand temps d’en venir à la dites trilogie.

Deux cases du vieux comics

TUROK : DINOSAUR HUNTER (1997)

Haaa…Turok ! Mon premier jeu à utiliser un joystick analogique qui nous valu un temps d’adaptation nécessaire pour apprivoiser ce nouveau système. Nous y firent nos premières armes dans le domaine du FPS 64 avant de connaître le révolutionnaire Goldeneye et l’avènement d’un genre avec Perfect Dark (sur lequel je répète à l’envie qu’il reste à ce jour totalement inégalé dans le genre du First Person Shooter).
Nous découvrons donc aux commandes de Tal’Set un monde ô combien étrange où mercenaires bas du front côtoient dinosaures, créatures élémentaires et droïdes surarmés. Pour affronter ce bestiaire éclectique nous sommes équipé d’un arsenal qui va de l’arc traditionnel au lance-bombe atomique en passant par une sulfateuse, un lance-roquette et un pisto-laser alien, entre autres joyeusetés.

Des Vélociraptors au pied d'un temple Maya qui vont se faire pulvériser par un plasma-Gun extra-terrestre. C'est ça Turok!

Doom-like assez classique dans la forme qui demandera au cours de ses huit interminables niveaux de retrouver et la sortie et différentes pièces manquantes de l’arme ultime du jeu, le célèbre Chronosceptre. Il faudra aussi mettre la main sur les différentes clés, dont certaines particulièrement bien planquées, qui serviront pour activer les portails quantiques afin d’accéder aux stages suivants. Le tout sous les assauts permanents des forces rivales qui veulent vous réduire en charpie.
La jouabilité est assez fluide même si l’indien n’est pas un cabri pour autant. Il reste parfaitement maniable et efficace dans toutes les situations, à l’exception de la saisie des surfaces verticales grimpantes, où il arrive justement qu’il ne parvienne pas à s’accrocher - ce qui cause parfois une mort un peu bête et un poil rageante. Ajoutez à cela des phases de plateformes assez ardues et vous obtenez une aventure remplie d’actions trépidantes dans des environnements toujours plus surprenants.

Le Club des amis du Baron Samedi en veut à Turok, mais il ne se laisse pas faire

Car oui les huit chapitres qui composent ce premier Turok sont  - c’est le moins que l’on puisse dire ! - gigantesques et voir le bout de chacun d’entre eux se révèle être un sacré challenge. De plus les différents checkpoints sont assez rares et ils font donc revenir loin en arrière quand on trépasse sous les balles, les crocs ou dans les puits sans fond. Nous explorerons jungles, grottes et ruines anciennes infestés de vilains pas beaux en tout genre avec une dextérité qui ne devra pas faiblir. Car en effet il faudra maîtriser le saut très particulier de l’indien pour atterrir sur des plateformes qu’on jurerait impossible à atteindre (il saute en fait depuis le coté de sa plateforme de départ, pas depuis le dessus…c’est vraiment un coup à prendre !)

Une petite astuce pour ceux qui voudrait se frotter à la saga Turok: le jeu ne propose pas de 'point de mire' mais en activant la carte la flèche jaune symbolisant notre personnage peut faire office d'aide à la visée. Très pratique surtout en ce qui concerne l'arc...

Ce jeu est celui qui m’a évidemment le plus marqué, étant celui que je possédais à l’époque et sur lequel je passais pas mal de temps (mais moins que mon frère qui l’a fini ‘dans les règles’, là ou moi j’abusai des cheats codes). Sachez d’ailleurs qu’il est tout à fait possible de débloquer les vies infinies de manière tout à fait légitime, il faut pour cela collecter 1000 ‘triangles dorés’ (sachant qu’une vie nous est octroyé toutes les centaines accumulés). Je me souviens avec nostalgie du fabuleux thème aquatique, des Pur-Lins qui sont parmi mes ennemis préférés du jeu vidéo, des cafards agaçants à découper au couteau et des Leapers sautillants dans les grottes. Je me rappelle l’apparition saisissante de ce tricératops-tank sortant du brouillard semblant survenir directement de Dino-Riders (pour les rares qui conservent ce méconnu dessin animé en mémoire), de ces décors tout en verticalité dans des zones montagneuses exigeantes remplies de sauts impitoyables, de cette ambiance oppressante aussi bien les sous-sols de temples obscurs que dans les couloirs d’un immense bâtiment  délabré du futur. Du Campagner aussi, ce boss final infernal qui ne tient pas en place tout en poussant son rire démoniaque de rigueur (et qui est encore plus machiavélique en mode ‘minus’). Et bien sur de ce T-Rex Robotique avec son œil laser, devenu un boss culte parmi les boss cultes.

L'histoire ne va pas chercher bien loin:  un gros méchant veut reconstruire le Chronosceptre pour dominer les Terres Perdues. Turok s'y oppose et récupérera les pièces de cette arme absolue en devancant le tyran avant de l'affronter. Voilà.
Je vous propose en vidéo un combat dantesque entre un Tal'Set Invincible et un Campagner en mode 'petite teigne'. Le genre de délire que j'adore faire dans ce jeu.

Une petite bizarrerie pour terminer sur laquelle j’aime souvent revenir. La jaquette du jeu présente en fait le protagoniste de la suite, Joshua et absolument pas Tal’Set que l’on incarne pourtant. Cela viendrait du fait que cette apparence serait un concept-art qui aurait franchi les différentes étapes de validation avant d’être remplacé au dernier moment, ce qui n’aurait pas permis de modifier les différents visuels déjà imprimés. Ce même concept aurait ensuite été utilisé pour Joshua et entre temps les visuels de Dinosaur Hunter furent remplacés. Il existe donc du matériel promotionnel en double pour ‘Dinosaur Hunter’, avec Joshua et Tal’Set en tant que tête d’affiche. Mais qu’on soit clair et sans ambigüité : Joshua n’apparaît pas la moindre seconde dans ce premier jeu (cependant il est présent dans le petit comics du livret).

TUROK 2 : SEEDS OF EVIL (1998)

Nouveau jeu, nouveau protagoniste. Joshua Fireseed donc, qui des décennies après Tal’Set est le nouveau Turok en charge. Sa mission sera d’éradiquer le Primagen, un alien qui ne rêve que de destruction. Pour le reste on se retrouve en terrain connu en terme de gameplay, tout en sachant qu’il est tout de même bien amélioré sur de nombreux points. Nouveau protagoniste, nouvelle ambiance aussi ! Car cette fois on délaisse le coté ‘villages et temples anciens’ pour des environnements plus… ‘contemporain’ si j’ose dire. Dans le sens de villes fortifiées ou de cités souterraines encore habitées (là où dans Dinosaur Hunter il n’y avait que ruines…).

Les décors sont ici bien plus fins et surtout encore debout. Petite précision utile: contrairement au premier je n’ai découvert Turok 2 et 3 que récemment.

Constitué de 6 niveaux, soit deux en moins que son ainé (les calculs simples j’y arrive)  il n’en est pas pour autant plus court, notamment dû à des levels que l’on croirait tout simplement sans fin. En conclusion à chacun d’eux, il faut protéger un ‘totem de pouvoir’ d’un assaut adverse, un Tower Defense en très soft mais franchement dispensable. Le bestiaire est, justement c’est le bon mot, plus bestial. Peu d’humains à occire ici mais quasiment que des créatures tendances reptiliennes (en grande partie). On retrouve à leurs cotés les monstres et insectoïdes habituels.

Des créatures féroces s'opposeront tout le long à vous. Ce sera à qui jouera le plus bourrin.

L’exploration à été accrue, avec bien plus d’objets à dénicher dans les stages. Dont le plus notable reste les Plumes, qui donnent des capacités à Turok qui lui seront bien utiles, comme de pouvoir marcher sur la lave ou effectuer des ‘super sauts’ (à des endroits spécifiques). Il à aussi plus de matériel, je citerai en exemple le ‘scooter des mers’ qui lui permet de se déplacer bien plus rapidement sous l’eau mais il y a bien d’autre trucs dans le même genre. Du coté de l’arsenal, même si il est plus timoré que celui de son ancêtre il possède tout de même de belles pièces, comme le ‘Disque-tronçonneuse-boomerang’ ou le ‘perce-cerveau’. Ma préférence va toutefois à la Gatling, d’une redoutable efficacité.

Le passage à dos de Tricératops-Tank est vraiment cool. Tendu mais cool.

Bien plus complet, bien mieux agencé et peut être même mieux écrit (ça reste au ras des paquerettes faut pas rêver non plus) Seeds of Evil est cependant bien plus prise de tête que Dinosaur Hunter, car avec leur expérience acquise les développeurs se sont permis d’être bien plus vicelard dans la construction de leur niveau, à un degré que je ne peux que qualifier de sadique. Je voue à ce titre une véritable détestation pour le niveau 4 ‘Lair of the Blind Ones’ qui nous voit explorer les bas-fonds volcaniques d’une tribu de cyclopes pas très amicaux. Suite interminable de tunnels, passerelles, renfoncements sans issue, espaces plus ouverts qui se ressemblent tous ; j’ai fini par en avoir le tournis. Quel horrible niveau ! Tous calqué sur ce moule labyrinthique à en perdre la boule j’ai vraiment fini par être blasé à force d’être totalement perdu sans ne plus savoir ni quoi faire ni où aller. Ce n’est pas pour rien que le Remaster place des marqueurs in-game pour aider un tant soi peu le joueur dans son cheminement…

Le niveau dans les grottes aura presque eu raison du peu de raison qu'il me reste... Horrible !

Là aussi avant de passer à la suite il convient de préciser que Turok 2 possède 2 boss de fin. Le premier placé classiquement à la fin du jeu et le second lui se débloque une fois toutes les clés de son stage dégotées - et faut s’accrocher pour cela ! Bon après les boss je les ai trouvé moins marquant que ceux du 1, car ne ressemblant à rien ou presque. À la limite le tout dernier fait un peu penser à un Alien (les xénomorphes) tandis que le tout premier aurait plus sa place dans un Zelda que dans un Turok (un énorme œil pendu au plafond).

"Non mais reste là ! Ne me fait pas courir après toi ! J'ai même pas le temps de regarder les beaux décors !"

Je comprends tout à fait pourquoi le 2 est considéré comme meilleur que le 1 et que beaucoup le préfère, mais moi je n’ai pas du tout aimé ce deuxième épisode de Turok 64. Trop casse-bonbon sur bien des aspects, trop long à en devenir dingue et pas assez explicite dans ses différents objectifs ou route à suivre… J’ai vraiment galéré un maximum sur ce Seeds of Evil.
Et puis aussi je le trouve moins ‘farfelu’ que Dinosaur Hunter, qui était vraiment un patchwork d’idées folles où l’on pouvait croiser aussi bien des Jeeps de l’armée US que des guerriers vaudous armés de leur sarbacanes, ou encore des extra-terrestres cartilagineux au milieu des biches et des raptors…

TUROK 3 : SHADOW OF OBLIVION (2000)

On retrouve cette fois Joshua mais juste le temps de la cinématique d’introduction car très vite nous est proposé le choix d’incarner soit Danielle soit Joseph (sa grande sœur ou son petit frère). J’ai choisi Danielle car c’est la seule fois de toute la franchise qu’il est possible d’incarner Une ‘Turok’. Visiblement sa maniabilité diffère de celle de Joseph et leur parcours au sein des niveaux varient quelque peu mais je ne saurais en dire plus n’ayant pas testé une partie avec le jeune frangin. Elle possède le grappin là ou lui aurait les lunettes à vision nocturne, ce qui leur donne des opportunités différentes au sein des stages.

On retrouve Adon, qui as changé d'apparence entre le 2 et le 3, qui guidera Danielle et Joseph dans leur quête

5 niveaux constituent l’aventure, et autant ne pas y aller par quatre chemins, ceux-ci sont extrêmement courts (surtout en relativisant avec ceux des opus précédents). C’est bien simple et même s’il m’est impossible de le calculer avec certitude, je suis quasiment sur que ‘Tout Turok 3’ ne fait pas la taille d’un grand niveau de Turok 2 (le deuxième en l’occurrence). Vous allez me dire : « Mais alors ?! C’est nul ! ». Et bien oui et non… il y a 22 ans je vous aurais dis que oui c’est à la limite honteux mais aujourd’hui un titre certes court mais intense, c’est exactement ce qu’il faut à un usager vidéoludique comme moi. Les jeux qui durent des plombes je ne supporte plus. Sans parler du fait que le FPS n’est plus trop vraiment ma came…

Shadow of Oblivion commence dans le futur de notre Terre à nous, dans une ambiance qui tranche avec la jungle remplie de dinosaures...

5 niveaux donc mais chacun avec son ambiance singulière qui le démarque des autres. Le premier instaure une atmosphère proche de Raccoon City lors de son grand soir. Le deuxième évoque Half-Life et Goldeneye et prends place dans une base militaire. Le troisième quand à lui fait plus ‘île mystérieuse’ avec ses avions écrasés, son barrage à moitié inactif et son culte satanique flanqué de son démon à la cave. On en arrive au quatrième qui rappelle…Turok premier du nom, et pour cause. Et enfin le cinquième se déroulant dans une mine industrielle et qui se rapproche plus d’un Perfect Dark (la Zone 51 notamment). Pas les pires références, n’est ce pas ?

Un peu de Resident Evil, de Perfect Dark, de Half-Life ou de Goldeneye...Turok 3 puise ses inspirations partout où il le peut...
Notez l'étrangeté du second screenshot qui présente une croix de santé en bas à gauche de son écran... certainement une image venant des versions bêta ou un truc du genre, et qui prouverait que le jeu à bien été 'downgradé' pour sa sortie...

Les Guns eux se font moins excentriques - à l’exception de l’arme vivante dont je n’ai pas beaucoup eu l’usage. On retrouve tout de même le disque, un magnum ultra puissant, des fusils à pompe et tout le tintouin habituel. Notez que Danielle et Joseph ne possèdent pas les mêmes améliorations pour leurs instruments de combat.
À l’image de cette besace plus basique le titre se veut lui aussi plus terre-à-terre (si l’on peut dire) et continue sur la lancée plus sérieuse de la franchise, où le coté ‘fourre-tout’ est occulté au profit d’un premier degré pas toujours de bon aloi.

Un cyclope sorcier des enfers des Terres Perdues. Tout un CV...

C’est pourtant bien en étant moins grand, moins ambitieux et moins développé que ce Turok 3 fonctionne et fait mouche, car il tape dans le vif sans fioritures. Oui il est sommaire, y compris dans son interface (les barre de vie et de munitions réduitent à leur plus simple expression). Oui il est court, voir très court (un peu moins de 4 heures ma partie). Oui il est moins beau que le 2 et moins inspiré (surtout dans la dégaine des ennemis de l’Oblivion…). Tout cela ne m’a pourtant pas empêché de grandement apprécier ce troisième épisode correspondant plus à mes attentes de joueur quarantenaire.
Et surtout il n’est pas prise de tête. Les niveaux se traversent avec logique, sont cohérents et bien agencés. On y cherche certes toujours des clés mais c’est fait cette fois-ci avec un certain bon sens. Pas de pierre magique mais des badges magnétiques ou bien de ‘vraies’ clés pour de ‘vraies’ portes. Nous ne sommes jamais perdu, jamais en train de chercher ce qu’il faut faire et comment le faire et jamais largué dans un décor qui semble être toujours le même. Des trois jeux c’est certainement celui que je referai avec le plus de plaisir. Comme quoi.

Un boss 'normal' (pas un Streumon) pas si évident à tuer. Prêtez attention à l'interface plutôt chiche

Une idée pas bête du tout avec ce système ce codes de triche avec des symboles d'animaux. J'aime beaucoup.

 

***

Cela n’aura pas été une mince affaire mais j’aurai fait peu ou prou toute la trilogie Turok sur Nintendo 64 en quelques semaines, et même toute la saga vidéoludique sur une année. La chose importante à dire c’est que chacun d’entre eux se démarque de par son style, son ambiance, son héros (seul Tal’Set apparaît dans deux épisodes en tant que protagoniste). Pour les titres 64, j’en ressors qu’il s’agit là d’une trilogie FPS singulière, qui n’a pas hésité à se remettre en cause à chaque épisode, pour le pire et le meilleur. Malheureusement très vite la saga n’a pas su pérenniser son succès et est devenue l’ombre d’elle-même.
Paradoxalement c’est l’opus le plus décrié qui à le plus suscité mon adhésion et celui le plus apprécié que j’ai le moins aimé. Le truc c’est que si j’avais découvert les trois jeux à l’époque mon ressenti serait certainement le même que celui du plus grand nombre mais mes attentes de gamer boomer de 2021 correspondent désormais plus à des propositions vidéoludiques qui était mal vu il y à deux décennies de cela. Comme quoi il ne faut jamais juger trop vite…

GRAAOU BoUiNG BzOOut ! FFFFFUUMMMMMMMmmmmmmmmm

PS : Oui je sais il existe un quatrième jeu sur N64 - Rage Wars - sorti entre le 2 et le 3 en 1999. Mais celui-ci étant entièrement orienté multi-joueurs, il ne m’intéresse nullement et je n’ai donc strictement rien à en dire (je ne l’ai même jamais vu tourné).

Bonus : en farfouillant l’historique des jeux Turok, j’ai découvert stupéfait ‘Escape from Lost Valley’, sorti uniquement sur PC en 2019. Jamais entendu parler. Et au visionnage d’une vidéo de gameplay c’est la pire des douches froides. Adieu le coté sauvage et sanguinolent du personnage, place à du kawaï tendance pastel dans un jeu de toute évidence conçu pour mobiles. Voici donc où en est rendue la licence Turok de nos jours. Une grande tristesse s’empare de moi…

Pour rester poli, je vais dire que je suis circonspect face au tournant qu'a pris la licence vidéoludique.
On remarquera toutefois qu'il s'agit de la première apparition d'Andar en jeu vidéo

Les photos de cet article proviennent pour la plupart des versions PC et Remaster