Synopsis: Lorsque Jimmy Keene, ancien champion de football américain au lycée et fils d’un policier décoré, est condamné pour trafic de drogues à une peine de 10 ans de prison, il se voit offrir le choix de sa vie : intégrer une prison de sécurité maximale pour criminels aliénés et se lier d’amitié avec le tueur en série présumé Larry Hall, ou rester où il est et purger l’intégralité de sa peine sans possibilité de libération conditionnelle.
Créateur: Dennis Lehane
Distribution:
Taron Egerton : James Keene
Paul Walter Hauser : Larry Hall
Sepideh Moafi : Lauren McCauley
Greg Kinnear : Brian Miller
Ray Liotta : James "Big Jim" Keene
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Basé sur le roman du véritable James Keene (« Avec le Diable ») on suit dans ces épisodes le parcours rédempteur d’un trafiquant de drogue qui pour retrouver la liberté devra se lier d’amitié avec un vrai cinglé emprisonné dans une prison pour fous dangereux. Sa mission sera de prouver qu’il est bel et bien l’auteur d’une série de disparition de jeune fille dans divers États alentour.
Le piège étant que Larry Hall a déjà avoué les meurtres… mais que sans preuve tangible il sortira très prochainement de sa cellule pour retrouver la liberté. Car Larry est un drôle de type c’est le moins que l’on puisse dire… Et qu’il est surtout en manque de reconnaissance, et que par conséquent il est devenu un ‘avoueur compulsif’, prêt à s’attribuer tous les crimes des environs pour qu’enfin on parle de lui. Mais au milieu de tous ses mensonges se pourrait-il qu’il dissimule quelques meurtres bien véritables ?
Pas facile de résumer l’intrigue un brin complexe de cette mini-série en six épisodes assez denses. D’un côté les enquêteurs qui tentent de trouver des preuves quasi impossible à dénicher et de l’autre les scènes en prison où Jimmy tente de tirer les vers du nez à un Larry ô combien lunatique. Jimmy qui devra également se préserver des menaces provenant des gardiens et des autres incarcérés car en tant qu’indic’ envoyé derrière les barreaux sa position se doit de rester aussi secrète que possible. Sous peine de passer un très mauvais quart d’heure…
La force première de Black Bird tient dans la prestation de ses acteurs, Taron Egerton et Paul Walter Hauser en tête. Egerton tout d’abord qui retrouve un rôle de beau gosse trop sûr de lui qui verra ses convictions profondes chamboulées et qui face à la vraie folie se remettra en question (mais jusqu’à quel point ?). Cependant celui qui marque véritablement les spectateurs, c’est Walter Hauser qui impressionne par sa nonchalance et son air sans cesse ahuri. À la limite du benêt, il n’a pas une scène où il ne se met à bailler par ennui. Toutefois derrière son regard bleu se cache une lueur de malice qui laisse transparaitre sa nature profonde : il se moque constamment de celui à qui il s’adresse et se croit bien plus malin que tout le monde. La relation ambiguë qui s’installera entre ces deux protagonistes est véritablement captivante, car tout les oppose et leur manière d’appréhender le monde sont on ne peut plus aux antipodes l’une de l’autre.
À leurs côtés on retrouve dans des rôles secondaires le toujours classe Greg Kinnear accompagné de la tout aussi classe Sepideh Moafi, qui tente en binôme de résoudre l’affaire en parcourant des heures durant la campagne à la recherche d’un quelconque indice qui pourrait confondre Larry Hall. Petit focus également sur Jake Mclaughlin dans la peau du jumeau de Larry, Gary. Un jumeau très différent qui a eu pour lui tous les meilleurs gênes là où Larry s’est coltiné les plus mauvais. Une raison parmi d’autres qui expliqueront le caractère du suspect.
Et comment ne pas évoquer également dans l’un de ses derniers rôles Ray Liotta qui interprète le père de notre héros. Visage marqué, regard pénétrant, voix puissante malgré la douleur évidente, sa présence confère une aura de respectabilité à cette production fort peu mise en avant (la campagne de publicité fut au strict minimum). Toutefois cela est assez fréquent de la part d’Apple+ (la série a été diffusée du 8 juillet au 5 août dans une certaine indifférence médiatique que je ne m’explique pas), un service de streaming qui possède malgré sa discrétion de superbes pépites sur sa plateforme (Severance en tête).
Un dernier mot pour dire qu’on retrouve un peu dans ce show l’ambiance qu’on trouvait dans la mythique ‘True Detective’ - vraiment un peu mais c’est là. Si vous aimiez bien le feuilleton d’HBO vous devriez apprécier Black Bird. On n’est certes pas au même niveau de qualité mais on est tout de même dans le même sillon. À noter l’épisode 5 nommé « l’endroit où je suis » qui est à mon sens un véritable petit chef-d’œuvre qui mérite à lui seul de visionner l’ensemble de la série.
L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:
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