Avant toute chose, pas la peine de venir m’expliquer en commentaire que le jeu est sorti 1988, la date mentionnée dans le titre est la date à laquelle je me suis essayé au jeu pour la première fois.
Sypnosis
Un bellâtre, tout de cuir vêtu et armé d’un fouet, s’infiltre dans un fort en ruines pour aller occire le prince des emos.
Bon, le pitch du jeu reste assez simple, comme de nombreux jeux à l’époque d’ailleurs. Pas besoin de justification métaphysique pour aller fouetter des proto-gothiques.
Notre vaillant héros à l’assaut de la masure
Gameplay et Technique
Castlevania est classé comme jeu d’action/plate-forme. Pour la version NES, on ne dispose donc que de 2 boutons : un pour sauter, un pour fouetter.
6 niveaux à traverser remplis d’ennemis qui se terminent pour chacun par un inévitable boss de fin de niveau. Les ennemis diffèrent selon les niveaux traversés mais on peut les retrouver, pour certains, sur plusieurs levels.
Le QG des gothiques de France et de Navarre
En plus de son fouet, le héros dispose de différentes armes secondaires (5 au total), chaque arme étant bien différente l’une de l’autre. L’utilisation de ces armes secondaires est limitée par le nombre de cœurs dont le joueur dispose. Chaque arme consomme plus ou moins de cœur, le joueur peut recharger son compteur en fouettant des chandelles… Le héros dispose de 2 items (très rares) qui permettent soit d’occire tous les ennemis présent à l’écran instantanément, soit d’obtenir une invincibilité temporaire.
En plus de bien maîtriser les coups de fouet, le joueur devra également être attentif au saut millimétré du jeu qui n’usurpe donc pas son appartenance au type plate-forme.
Techniquement, même au moment où le jeu est sorti, ce n’est pas la fête (clipping, ralentissement et autres joyeusetés). Certes, le jeu est plus joli que Mario Bros mais ça reste grasphiquement moyen.
Cependant, la DA est sans faille ! On se croirait réellement dans le château du Roi de la nuit ! Chaque niveau possède sa propre ambiance et son thème de qualité 8 bits !
À l’époque
NDLA : il existe un copain A qui interviendra sur d’autres jeux, dans d’autres articles.
Au printemps 1990, à l’heure des mamans (sortie de l’école à 16h30, mais c’est comme ça qu’on l’appelait en ce temps-là), copain A’ (le nom a volontairement été masqué pour préserver l’anonymat de celui-ci) vint me chercher pour m’expliquer qu’il fallait absolument que je vienne voir quelque chose lui. Oui, c’est vrai, en tant qu’enfant, on a toujours tendance à parler en absolu. Après avoir prévenu ma mère que j’allais me rendre chez mon copain A’ (j’étais un enfant plutôt sage), je me rendis donc chez mon compère, qui, harcelé de question sur le trajet (à genre 30m de chez moi), refusait catégoriquement de me dire pour quelle raison je devais définitivement me rendre chez lui.
Le début d’une épopée !
Avant d’écrire le paragraphe suivant, je dois vous avouer, cher lecteur, qu’à cet âge, je ne connais pas les jeux vidéo. La mode à l‘époque, du moins, dans mon quartier, ce sont les Game & Watch. Du moins, les modèles moins chers et moins évolués. Je ne le savais pas encore mais j’étais déjà mort près de prendre la plus grande claque de ma courte vie.
Une fois tous les étages grimpés pour atteindre l’appartement (3 étages + RdC, c’est beaucoup pour des petites jambes de 8 ans), une télé allumée m’attendait avec une musique démoniaque qui émanait du tube cathodique.
Ma première réaction à la vue du futur objet de mes désirs et convoitises (non non, rien de lubrique, je vous rassure) était : « Wouaaaaaaaaaaaaah, c’est quoi sur la télé ????? ». Mon copain A’, tout fier : « Mon père m’a ramené ça d’un voyage à Sète ! C’est la console Nintendo ! ». Mon copain A’ m’expliquait ensuite que ce que nous voyions à l’écran, était un jeu et que c’était quand même bien meilleur que nos Game & Watch (tu m’étonnes). Et donc, de m’apporter la preuve, manette en main, qu’en effet, c’était quand même « vachement mieux wouaaaah » que nos pov’ jeux électroniques. Jeux auxquels je tiens tout de même à rendre hommage pour nous avoir, mes copains et moi, bien diverti à l’époque malgré le prix prohibitifs des piles. Pile morte = poubelle à la fin des années 80, les considérations écologiques n’étaient malheureusement pas encore à la mode.
Après avoir assisté à un run plutôt court de mon copain qui était déjà bien avancé dans le jeu, il me proposa de tester à mon tour le jeu. Il me tendit alors la manette, m’expliqua brièvement le fonctionnement puis appuya sur le bouton Reset de la respectable Dame. Petit aparté : pour ceux qui désirerait cliquer sur le lien précédent, je dois avouer qu’il s’agit d’un des podcasts les plus intéressants qu’il m’ait été donné d’écouter sur la NES. Fin de l’aparté.
Et ce fut le début d’une des plus grandes histoires d’amour de ma vie. Mes petites mains fébriles tentaient tant bien que mal de mener le brave Simon à travers les hordes de monstres qui pullulaient dans l’antre du Prince des ténèbres mais mon absence d’expérience du jeu vidéo me faisait lamentablement échouer au cours du premier niveau (satané triton).
Pourtant, j’étais triton au cours de piscine de l’école !
Après quelques parties et beaucoup d’abnégation, je réussis néanmoins à atteindre le premier boss, la fameuse chauve-souris. Chauve-souris qui, bien sûr, me lamina en 2-3 mouvements malgré ses patterns très simples.
Vampirella !
Après avoir échoué à passer ce premier niveau malgré mes efforts répétés et la patience de mon copain (« t’es nul comme même »), je rentrais chez moi des images plein la tête et, bien sûr, une très forte envie de continuer l’aventure.
Le lendemain de ce premier contact avec les jeux vidéo, je narrais à mes compagnons de récré ce que j’avais expérimenté la veille chez copain A’. Mes récits suscitaient évidemment la curiosité et ils piaffaient alors d’impatience de s’essayer également à ce nouveau type de jeu. Nous réussîmes à organiser une session de jeu un mercredi après-midi pluvieux, après-midi au cours duquel nous étions fascinés devant ces fresques ludo-numériques (Aruno ©).
Dans les premiers temps, ma progression sur ce bijou se fit de manière collective (« pass pass le ionj la manette), il m’était impossible de conserver le joypad trop longtemps sous peine de me faire houspiller par mes camarades de jeu.
Je dois confesser que nous avions, malgré nos efforts collectifs, beaucoup de mal à progresser dans le jeu. Faute à un manque de « skill » probablement (une bande de gamins de +/- 10 ans, des noobs quoi) mais un jeu retors également je dois admettre.
Ennemi récurrent de la série que je hais particulièrement !
Malheureusement, contrairement à de nombreux copains, je ne fus pas béni par l’obtention d’une NES sous le sapin de Noël de cette année-là, je devais donc me résoudre à patienter de passer quelques moments chez copain A’ pour poursuivre ma croisade contre Dracula (le jeu n’avait pas été acquis par d’autres heureux possesseurs de NES, un certain TMNT était plus en vogue…)
Une vue de la piaule du maître des lieux avant un combat bien relou
Ma progression se limitera alors à perdre constamment contre des momies lanceuses de bandelettes (!) avant que, bien des années plus tard sur un autre format, je progresse plus dans le jeu avant de buter sur un autre ennemi emblématique de la série…
Et maintenant ?
Castlevania NES fait partie des jeux que je relance régulièrement (je sens que je vais ressortir cette phrase dans beaucoup de mes posts…et hop auto-promo). En dépit de sa technique nécessairement surannée, le jeu jouit d’un gameplay sans faille. Simon répond au doigt et à l’œil et le challenge est suffisamment relevé, même de nos jours, pour maintenir le joueur alerte.
Des bonnes crises de nerfs en perspective
Challenge relevé ? Je vais oser : il s’agit, à mon humble avis, d’un des premiers Die & Retry de l'histoire vidéo-ludique. Je m’explique : l’apparition des ennemis se fait toujours au même moment et ils obéissent toujours au même pattern, peu importe la partie. Il en est de même pour les boss. Le challenge est relevé et, au fur et à mesure de l’avancée, les pertes d’énergie subie par notre héros se font de plus en plus importante et les sauts de plus en plus retors. Le jeu n’est cependant pas un tortionnaire (présence de checkpoint et continues infinis) et permet de progresser régulièrement, pour peu que le joueur s’investisse un minimum dans cette perle.
Ennemi récurrent de la série que je hais particulièrement ! Oui encore !
Précurseur d’une série de jeux à l’aura mythique auprès de nombreux joueurs, je recommande chaudement Castlevania NES aux joueurs n’ayant jamais eu l’occasion de s’y frotter.
This is the end my friend
Pour ceux suffisamment motivés pour m’avoir lu jusqu’au bout, n’hésitez à partager vos impressions sur ce jeu ou alors n’importe quel jeu NES qui vous aurait marqué dans les commentaires.
À bientôt !