Des animaux étranges

 

Ménagerieest une installation interactive dont les auteurs sont Michael Girard et Susan Amkraut. L'œuvre fut visible au centre Georges Pompidou durant l'année 1993.

 

Comment pourrait-on définir cette installation ? Le spectateur/acteur se voit doté de jumelles stéréoscopiques montées sur un bras artificiel. Grâce à cet objet, il pourra pénétrer dans un monde virtuel peuplé d'animaux réagissant à sa présence. Autrement dit, ils fuiront ou resteront à leur place, vous regardant.

 

 

 

 

 

 

 

Le but de l'opération est, tout d'abord, de créer un monde virtuel peuplé d'êtres tout aussi virtuels et d'y plonger le spectateur pour qu'ils puissent interagir avec. Pas simplement regarder ce petit monde factice sans intervenir, comme on regarde une photo. Le maître mot, comme souvent, est interaction.

 

Les animaux se baladent tranquillement, prennent des portails pour entrer ou sortir du lieu. Chacun bouge indépendamment des autres afin de créer un monde virtuel réaliste et immersif. C'est pour cela qu'un groupe d'oiseaux pourra s'envoler si on se rapproche un peu trop tandis qu'une girafe elle restera immobile. Les réactions sont multiples et propres à chaque animal.

 

 

 

 

 

 

Des moutons ?

 

Il est également possible d'entendre les animaux et ainsi d'avoir la sensation, par exemple, d'être suivi par un groupe de mammifères. La fameuse immersion réaliste passe par cet appel des sens. La vue, bien entendu, mais également l'ouïe. C'est en faisant travailler ces sens que l'idée d'un monde parallèle crédible pourra se faire dans l'esprit du spectateur.

 

Une telle installation fait forcément penser, dans le monde des jeux vidéo, aux jeux de vie animalière. Non pas les œuvres proposant de gérer un élevage mais ceux nous plongeant dans des mondes virtuels peuplés de créatures, existant dans la réalité ou purement fictives.

 

Endless Ocean sur Wii proposait au joueur une plongée, sans mauvais jeu de mot, dans le monde sous-marin. Notre personnage parcourait des lagons, photographiant, touchant des espèces plus ou moins craintives, hostiles. Chaque voyage était unique puisque plusieurs facteurs influaient sur la vision ou non de certaines espèces (le cycle jour/nuit....).

 

 

Endless Ocean sur Wii

 

Le jeu Safari sur PS3 installait son terrain de jeu en Afrique. Comme son nom l'indique, il s'agissait tout simplement d'un safari photo, on ne peut plus classique, dans la savane africaine. L'intérêt majeur du soft était la qualité de sa réalisation.

 

 

Safari, sur PS3

 

Enfin, pour aller du côté de la fiction, on ne peut pas oublier de citer des jeux comme Pokemon Snap sur Nintendo 64. Le joueur, installé dans un wagon déambulant sur un rail, devait prendre en photo des pokemons vivant librement dans une sorte de réserve. Il s'agissait certes de contempler mais également de faire preuve de réflexes tant certaines créatures n'étaient photographiables que durant un laps de temps très court.

 

 

Pokemon Snap, sur Nintendo 64

Ainsi, le jeu vidéo, prolongeant l'idée de Ménagerie, développe son propre point de vue de la contemplation animalière. Du cadre réaliste africain ou sous-marin jusqu'aux mondes imaginaires type Pokemon Snap, le média interactif a su développer et complexifier cette idée toute simple que proposait pour l'art numérique Michael Girard et Susan Amkraut.

L'article d'origine : https://levelfive.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=135:art-numerique-menagerie-michael-girard-et-susan-amkraut&catid=48:art-numerique&Itemid=56