La période de transition technologique est toujours prétexte au bilan de fin de parcours. Sony n'y échappe pas. Dresser l'inventaire des actes manqués et des nouvelles résolutions devient maintenant un exercice de communication voire une opération de séduction destinée aux développeurs malmenés durant ce cycle. L'heure est à la réconciliation. C'est ce à quoi s'est plié Adam Boyes, vice-président des relations éditeurs au sein de Sony dans le colonnes de VentureBeat. Un grand moment de bouffonnerie.
 
"Le temps où l'éditeur devait soumettre un patch à un processus de contrôle coûteux et long est révolu maintenant ils peuvent effectuer gratuitement ces opérations" fanfaronne Boyes. La politique d'édition de SCE aurait évolué au diapason des tendances lourdes qui rythment l'industrie assure le vice-président. Celle-ci commande aux constructeurs d'alléger leur mainmise sur les contrôles qualité, Sony l'appliquerait avec zèle à entendre Boyes : "nous avions une haute exigence de l'édition [...] nous l'avons assouplie en direction des développeurs [...] nous évoluons ainsi parce que l'industrie nous commande le faire."
 
Mieux, cette manière de donner plus de liberté de travail aux développeurs est inscrite dans l'ADN de la marque PlayStation, depuis l'ère des 32bits : "les gens ont tendance à oublier que c'est grâce à notre première console que les professionnels ont gagné plus d'autonomie dans leur travail." A chaque cycle, les consoles PlayStation sont devenues "des plates-formes plus ouvertes" plus proches des préoccupations des développeurs notamment afin de leur permettre "d'être en relation directe avec le joueur."
 
Les spécialistes du développement et de l'édition ne sont dupes de rien. Sony comme ses concurrents (Nintendo supporte mal ce grand écart) font traditionnellement les yeux doux à cette communauté afin de s'assurer d'avoir un catalogue de lancement fourni avant que leurs relations ne se dégradent deux ans plus tard. Business as usual !