On me demande assez souvent pourquoi je suis autant fan de jeux retro alors que je ne suis pas spécialement de la "vraie" génération de retrogamers, qui a au moins la trentaine bien tassée. Cela vient surtout du fait que je ne me fie pas vraiment au côté graphique (ou du moins, je n'accroche pas à l'idée que l'on se fait communément d'un "beau jeu"), mais aussi que j'adore fouiller dans les ludothèques des vieilles consoles pour trouver des joyaux oubliés qui ne demandent qu'à être rejoués. Le souci, c'est que pour un classique sorti des limbes comme Seiken Densetsu 3 ou Panzer Dragoon Saga (c'est bon, j'ai placé mon quota!), il y a un bon paquet de titres qui eux feraient mieux d'y rester... et c'est de ces découvertes peu reluisantes dont je vais parler ici.

 

NUMÉRO 1!

 

Je sens que je ne vais pas me faire que des amis en parlant du plus grand FPS de tous les temps de la sorte... Pourtant, adapter un tel jeu sur les consoles de l'époque partait d'un bon sentiment, et relevait de l'exploit! Dans le cas de la Super Nintendo, Ocean a dû utiliser le Super FX2, version évoluée de la puce graphique intégrée aux cartouches ayant permis la création de Starfox, notamment. Sega aussi devra passer par une évolution technique pour adapter Doom, en sortant le jeu sur 32X, un add-on de la Megadrive.

Sauf que Doom pose un léger problème : de tous les jeux qui utilisent le super FX, il est le seul à être une adaptation de jeu PC (pour ceux qui se poseraient la question, Wolfenstein 3D aussi à été adapté, mais sans utiliser la puce). Si je devais résumer une séance sur ce jeu, ça donnerait à peu près ça :

"BIIIP DE JEU DE BIIIP QUI M'ARRACHE LES YEUX A LA PINCE ROUILLÉE AVEC CE MARINE DE BIIIP TELLEMENT INJOUABLE QU'IL POURRAIT FINIR DANS UN JEU INFOBIIIIIIIIIP!"

Autant je digère plutôt bien les vieux jeux et les longues séances, mais mes yeux et mon crâne ne supportent pas plus de quelques minutes sur ce jeu, et la migraine qui s'en suit me fait payer ce genre de folie au prix fort. C'est moche, ça saccade à mort, et le rendu des textures quand vous bougez va littéralement vous fumer le cerveau. Et pour ceux qui penserait que c'est jouable manette en main (vu qu'il n'y a pas de visée verticale dans Doom, ça facilite les choses par rapport au combo clavier/souris), la demi-seconde de lag permanente et les mouvements foireux (impossible de tourner et de strafer en même temps, notamment) rendent le jeu atroce sur les derniers niveaux, là où les réflexes du joueur deviennent son unique assurance-vie.

Seuls points forts du jeu, les musiques sont très bonnes... et c'est tout. Mais même avec toutes ces limitations, cette version "révolutionnaire" de Doom reste un de mes premiers jeux et l'un des plus marquants. Peut-être pas pour les bonnes raisons, je dois l'avouer... allez, (presque) sans rancune!

 

 

NUMÉRO 2!

 

Hop la, si je me fais pas lyncher après avoir parlé de Doom comme ça, voilà une chance supplémentaire! Déjà, je dois faire un aveu : je n'ai pas commencé chez Nintendo mais chez Sega, donc pour moi, l'incarnation du Beat'Em All, c'est Streets of Rage. Voilà, y'a pas à chier, le gameplay est génial, le design est génial, les musiques de Yuzo Koshiro sont géniales (je vous renvoie au "Pourquoi il faut y rejouer!" #1 sur Shinobi pour vous le prouver), donc achetez-en, bouffez-en même!

Sauf qu'au moment de passer chez Nintendo, j'ai fait la connaissance de jeux inoubliables comme F-Zero, Street Fighter 2 ou Le Temple du Soleil (oui, moi aussi on m'a offert un jeu Tintin, quinze ans après c'est encore douloureux...), et aussi de cette merveilleuse adaptation Super Nes de Final Fight. Et franchement, je DETESTE ce jeu. Déjà parce que Capcom n'a pas compris qu'un jeu sur console doit être moins dur qu'un jeu d'arcade, vu que le public qui y jouera sur console est globalement plus jeune et moins patient sur un titre difficile. Et aussi pour un détail qui a son importance : dans les années fin 80 - début 90, on ne fait PAS de héros avec une MOUSTACHE! Pour une simple raison que voilà :

 

(MOUSTACHE = SADDAM = PAS GENTIL! C'est mathématique, merde!)

 Après tout ça, il faut quand même concéder que pour une adaptation de jeu d'arcade, ce Final Fight tient franchement bien la route techniquement, malgré la disparition de Guy (qu'on voit sur la jaquette en plus, ils sont sympas chez Capcom!) et du niveau 4. Mais le gameplay déja rigide pour l'époque et la difficulté monstrueuse ont vite eu raison de ma patience. Surtout quand quelques mois après sort un TMNT : Turtles in Time de toute beauté qui l'enterre d'un coup de pelle. Bref, si vous voulez savoir pourquoi le jeu vidéo ce n'était pas forcément mieux avant, essayez ce jeu, mais je me désolidarise totalement de tout vol plané incontrôlé de manette ou autre fracassage de console : elles méritent mieux que ça (sauf une Jaguar ou autre CD-I, à ce moment-là y'a prescription).

 

NUMÉRO 3!

 

Ce jeu ne va très certainement rien vous dire, et ce sera normal. L'un des grands mérites de la Playstation est d'avoir permis la sortie de beaucoup de jeux sans grands budgets ni prétentions, et ce soft édité par JVC (le constructeur de caméscopes... ça n'a rien à voir avec le jeu vidéo, c'est pas grave!) en est un bon exemple. Le principe? Mixer des combats aériens, un côté custom façon Gran Turismo avant l'heure, et une compétition sportive! Dans les faits, on se retrouve à affronter différentes équipes à 4 contre 4 en deathmatch, en devant gérer l'état de son équipe pendant et entre les affrontements. Et à l'époque, la curiosité m'avait convaincu d'y jouer...

Le gros problème, comme celui de beaucoup de titres des débuts de la PS1 (il "serait" sorti en 1996, je n'ai trouvé aucune source pour le prouver), sa réalisation technique à terriblement mal vieilli. Le design cubique accompagné de quelques tronches façon manga du pauvre fait mal, l'ambiance sonore est complètement bordélique et franchement énervante, et le mode Tournoi principal devient vite saoulant au bout de quelques heures, à force d'enchainer le même mini-tournoi avec les mêmes ennemis à affronter (seule la map et quelques conditions météo changent, sans grande incidence). L'idée de base est pourtant tellement originale et sympa que certains studios devraient s'en inspirer...

C'est plus le regret de voir aussi mal exploité un concept aussi intéressant, plutôt qu'un véritable gangbang vidéoludique (essayez le premier Ace Combat pour une ambiance "Fistinière Seal of Approval" avec un jeu d'avion) qui m'amène à en parler ici. Le genre de jeu dont je me plais à parler, mais sans jamais savoir si ce doit être en bien ou en mal. Si VRAIMENT vous êtes courageux et fans de dogfights, essayez le au moins un peu. Pour me faire plaisir, et si ma description de Doom et Final Fight ne vous a pas persuadé de ma folie latente!

 

 

C'est fini pour cette première sélection du Mal, et j'en profite pour vous remercier de tout coeur pour votre fidélité et votre affluence, puisque le blog à récemment atteint les 6000 vues! Votre soutien me pousse à aller toujours plus de l'avant, et j'espère que les prochaines évolutions dans mes travaux vous donneront autant envie qu'à moi de rebrancher vos vieilles consoles pour vous refaire une tranche d'awesomeness sauce old school!

Le Pixel gagnera sa bataille, et ça c'est grâce à vous. MERCI!

Cormag.