Les mauvaises langues ont coutume de dire que le jeu vidéo rend violent, meurtrier, paranoïaque... Je ne vais pas revenir sur un débat aussi stérile et débile que les gens les plus rapides à se saisir du sujet. Mais il faut avouer que par moments, certaines éléments parfois anodins d'un jeu peuvent insuffler en vous une rage apocalyptique, au point de vouloir massacrer ses développeurs, déclencher la Quatrième Guerre Mondiale (la Troisième arrive bientôt, mais ce n'est pas le sujet), ou encore pire, de rendre triste des bébés chatons avec l'intégrale de Rémi Sans Famille. En somme, une minute "Envie de meurtre", comme j'aime les appeler.

 

3ème place : l'option inutile et complètement dispensable!

Oui, inutile de vous frotter les yeux, vous avez bien vu. Le premier à prendre sa place sur le banc des accusés, c'est Wipeout! C'est pourtant une des séries que j'affectionne le plus, et le premier opus est un de mes meilleurs souvenirs d'enfance avec F-Zero. Mais pour se remettre dans le contexte de l'époque, il y a deux choses à savoir : la première, c'est que ces jeux-là étaient intégralement en anglais, ce qui sur le papier ne gêne pas trop. La seconde, c'est que je n'étais encore qu'un gamin en culottes courtes au moment d'y jouer, donc sans connaissance de la langue des gars de Psygnosis, ni de l'informatique. Et c'est du combo des deux que vient le drame. Un drame à retardement, en plus.

Pour la peine, allons voir la définition du mot "formatage" sur Wikipédia, parce que j'aime le copier/coller facile :

Le formatage peut rendre impossible l'accès aux données précédemment présentes sur le disque. En effet, si le formatage est un formatage à zéro, chaque bit de donnée est remplacé par un zéro, et les données sont perdues. Par contre, si le formatage est une simple réécriture de l'index, alors il est possible (quoique difficile et souvent aléatoire) de retrouver tout ou une partie des données.

 

Bref, vous l'aurez compris, formater, ça peut être pratique, mais en général, on sauvegarde ses données ailleurs avant de le faire. Alors POURQUOI un jeu Playstation proposerait t-il de formater votre carte mémoire, alors que ça ne sert tellement à RIEN que la console elle-même ne vous propose pas cette option? Pour WipeOut, la réponse est claire comme de l'eau de roche : "Pourquoi pas? Par contre, j'espère que vous savez que ça supprime toutes les données sur la carte. Ce serait balaud de perdre des centaines d'heures sur FF8 ou Gran Turismo en appuyant sur un simple bouton, quand même...". Alors par pitié, ne faites jamais comme moi, et devant cet écran, n'ayez qu'une seule réponse :

("NON!")

PS : j'étais tellement id- heu... innocent étant plus jeune que j'ai commis l'irréparable deux fois. Je vous laisse imaginer la souffrance.

 2nde place : Prenez un ticket pour le Rage Express!

1998. En cette belle année, la France gagnait la Coupe du Monde, le Tatoo était encore au sommet de sa gloire, et je snobais royalement la Playstation pour me délecter avec innocence de Secret of Mana. Bref, une vie d'amour et d'eau fraiche (et de bons jeux) jusqu'à l'arrivée de fêtes de fin d'année, ce moment où les parents un peu paumés vous font jouer à la roulette russe du jeu vidéo plutôt que de simplement vous demander votre avis. Et pour moi, 1998 fut une année "un sur deux". Parce que j'ai découvert en même temps Medievil, qui reste encore un bon souvenir avec son ambiance originale et un gameplay bien ficelé, mais aussi l'infâme purge qu'est ce Tomb Raider 3.

(Chez Playstation Magazine en 1999, on pensait déjà que c'était un étron...)

Je vous vois venir : des jeux réputés pour être (très) énervants, ça existait déjà avant Tomb Raider et certains ont même traversé les époques pour cette raison (au pif, Tortues Ninja sur NES?). Sauf que les autres ont quand même la décence d'offrir un début de partie abordable, au moins de quoi entretenir l'espoir quelques minutes. Mais ici, l'énervement arrive tel un TGV à pleine vitesse : soit au moins 300 kmh, et sans aucune intention de freiner pour vous épargner.

Si je vous dis "première minute de jeu", vous devriez penser à un truc cool, ou du moins, rien qui ne vous mette en difficulté. Mais dans Tomb raider 3, ça correspond à 200 mètres en glissant. Où vous pouvez à peine contrôler Lara. Avec des pics mortels et des sauts millimétrés pour les éviter, et uniquement des passages secrets pour souffler. Bref, une atrocité que j'ai du faire une bonne vingtaine de fois rien que pour atteindre la première moitié. Croyez-moi, même Dark Souls est moins vicieux! Et n'allez pas croire que la suite est plus clémente, les pièges mortels tous les cinq mètres et les boss intuables vous remettront à votre place à chaque fois.

On à tendance à croire que la série est morte avec le magnifique "L'Ange des ténèbres" sur PS2. Mais cet opus était déjà le début de la fin pour Miss Croft, malgré le fait que la série devienne populaire à la fin des années 90. La formule proposée par Tomb Raider était déjà dépassée par des titres bien plus agréables et originaux, notamment par Soul Reaver dès 99. Ironie de l'histoire, c'est à Crystal Dynamics, le studio à la base de Soul Reaver, que reviendra la charge de ressuciter la série avec l'épisode Legend en 2006. Toute une histoire...

 

1ère place : t'as plus de temps, sablier!

 

 S'il y a bien un élément que je trouve peu utile voire débile dans un jeu vidéo : c'est bien les timers. Je peux comprendre la démarche purement financière sur une borne d'arcade ou dans certains types de jeux, mais pour le reste, ils sont soit inutiles, soit injustes. Quelle idée de mettre un temps  limité sur un Mario Bros ou un Ghost'n Goblins! Mais dans le cas de Street Fighter 2010, on en est à un tout autre niveau. J'avais déjà fait la review de ce jeu en des temps reculés (que vous pouvez retrouver ici), ou j'avais critiqué son gameplay horripilant et ses bonnes idées bien trop mal exploitées pour le sauver de l'oubli. Mais c'est surtout un jeu dont les timers ont été programmés par un sadique de classe internationale.

Et encore, s'il ne s'agissait que de ça... Non seulement vous n'avez jamais le temps de vous reposer, mais en plus, vous avez constamment besoin de power-ups et de vie, qui se trouvent aléatoirement dans des conteneurs à détruire. Mais bien sûr, vous n'avez pas le temps de fouiller les stages! Il faut donc faire un choix entre se battre quasiment à poil, ce qui vous surtout le temps de mourir devant la difficulté, et chercher d'hypothétiques bonus sous peine de mourir sur l'autel du timer. Mort qui vous enlève toute votre récolte, bien évidemment!

Enfin, si jamais vous arrivez au dernier niveau, vous aurez droit à la totale : un stage immense avec trois boss intermédiaires plus celui de fin, accompagnés d'ennemis à chaque coin de salle. Le tout avec UN SEUL timer qui ne se recharge jamais! Résultat, on se retrouve avec un champion toute catégorie du stage de fin impossible. Et pour l'avoir essayé, heureusement que j'ai suffisamment de self-control (ou de radinerie, question de point de vue) pour ne pas envoyer ma manette sur le mur le plus proche...

 

Et voila, c'est tout pour ce petit billet "vidage de sac", et si vous avez vos petits trucs rageants à vous, n'hésitez pas à les balancer en commentaire! Sur ce, je pars préparer la suite, notamment des bricoles à propos de GG Shinobi et une possible prochain review Retro. Restez à l'écoute!