Attaquons-nous à une nouvelle formule, il est question dans ce sujet de savoir quel est l'épisode le plus réussi entre l'original et sa suite, celui qu'il faut tester en priorité et quels sont les points marquants de chacun en quelques lignes.
En général, lorsqu'il s'agit d'hésiter entre l'original et sa suite, notre regard se pose mécaniquement sur le plus récent (inconsciemment, on se dit la réalisation sera superieure et le gameplay plus abouti)...
Revenons donc sur chacun des points - complétement - subjectifs :
1/ GRAPHISMES / AMBIANCE :
Si le (talentueux) studio Starbreeze reprend le moteur amélioré de Riddick pour construire un univers sombre, beigné dans l'obscurité aux textures réalistes, Digital Extremes opte pour le cel-shading à l'instar du FPS d'Ubisoft XIII.
Bien que la pertinence de cette technique démocratisée avec Jet Set Radio donne un ton plus "comic" à The Darkness, le choix de certaines couleurs (criades) laissent à désirer. Le premier opus avait un cachet particulièrement réussi et les effets de lumière sont (encore aujourd'hui) sompteux.
Préférence : THE DARKNESS
J'accroche bien plus à l'emballage graphique de l'original que de sa suite. Il suffit de relancer dans chaque jeu le niveau du métro (Canal Street) pour m'en convaincre.
2/ NARRATION / HISTOIRE :
Curieusement, la narration de THE DARKNESS II est plus aboutie, plus surprenante et bien plus rythmée que le premier épisode. A la différence d'une histoire classique de vengeance, le second épisode met en scéne une équipe (la confrérie) qui tente de récupérer les pouvoirs de Jackie (par tous les moyens). Moins immersif que l'original avec son lot de scénes cultes, la suite parvient à rompre le rythme frénétique de l'action avec de jolies séquences à la mise en scéne trés soignée (les temps avec votre amie, l'asile psychiatrique, etc.). Cela met bien plus en évidence la psyché de cet anti-héros obstiné, quitte à puiser dans la noirceur de son âme et devenir un "monstre", à user de tous les moyens dans sa quête de retrouver sa bien-aimée.
Préférence : THE DARKNESS II
Les séquences dans l'asile psychiatrique tranchent avec l'action frénétique et nourissent intelligement la narration
3/ GAMEPLAY :
Bien plus nerveux, le gameplay de la suite développée par Digital Extremes se veut plus tranché, l'action est radicalement plus frénétique dont les rares temps morts servent uniquement à développer l'histoire. Le jeu est, en revanche, bien plus linéaire.
Le choix de l'open world / hub était plus interessant dans le premier même si les allers/ retours étaient parfois agaçants, la durée de vie s'en ressent puisque THE DARKNESS II puise son principal défaut avec un "syndrôme couloir" qui se termine en une petite poignée d'heures.
Les darkling (les petites créatures qui vous accompagnent) sont gérés indépendamment de votre volonté et vous ne pouvez plus choisir leur spécialité (extincteur de lumière ou mitrailleur). Une touche de liberté en moins.
Malgré un gameplay moins subtil, j'ai apprécié dans THE DARKNESS II la "jouabilité à 4 gachettes", une arme dans chaque main et le fait de pouvoir contrôler séparemment les deux tentacules bien plus efficaces : l'une servant à attrapper vos ennemis ou à prendre et jeter divers objets sur ces derniers (portiéres de voiture, lampadaires, etc.), l'autre à balayer vos adversaires.
D'ailleurs, le style "cartoon" autorise une violence beaucoup plus crue : vous pourrez donéravant littéralement décapiter ou couper en deux vos ennemis (dans le sens de la longueur ou de la largeur).
Même si la libération de cette violence bien gore reste jouissive, j'ai regretté les séquences d'infiltration où l'on prenait le soin de détruire les lumières progressivement, et où il était possible d'approcher discrétement de vos ennemis via votre tentatule.
De plus, la gestion de l'ombre et de la lumière est à mon sens bien mieux exploitée dans le premier THE DARKNESS.
Enfin, le level design est bien moins ingénieux que le premier épisode et autorise moins de libertés.
Préférence : THE DARKNESS
Les ballades en métro dans le premier avait le mérite d'offrir une ambiance trés soignée et de casser le rythme des gunfights
4/ BANDE SON / MUSIQUE :
Les bruitages et les voix sont convaincants dans les deux épisodes. Toutefois, la partition de Gustaf Grefberg (Enclave, Riddick) est sublime et offre un vrai plaisir pour les oreilles, loin des musiques génériques du second opus (le théme du métro ou les musiques dynamiques qui ponctuent les combats et les séquences plus calmes).
Préférence : THE DARKNESS
La suite est nettement plus gore que le premier opus, désormais la gestion des dégâts permet de découper vos ennemis et les effusions de sang sont conséquentes
CONCLUSION :
Au final, le travail de Starbreeze a ma préférence, j'ai bien plus accroché au style réaliste des graphismes et à la jouabilité plus équilibrée et moins tranchée que la suite.
A réfléchir, on regretterait presque l'absence de Starbreeze sur sa suite mais, à l'instar de RAREWARE, l'équipe a beaucoup évolué et certains membres de l'équipe sont partis vers d'autres horizons (MACHINE GAMES notamment ce qui pourrait expliquer le moyen SYNDICATE). Ce qui revient à se demander si l'équipe suédoise aurait pu faire vraiment mieux que Digital Extremes ?
THE DARKNESS II offre aussi de trés bonnes séquences, intenses, dynamiques et gores à souhait avec une direction artistique et un gameplay qui a pleinement sa place dans la galaxie des FPS modernes.
Les commentaires et critiques sont les bienvenus, il se pourrait que je fasse un nouveau topic VERSUS sur une autre série.