Comme certains ont pu le remarquer, le blog a déjà testé deux jeux de Studio StoryBird, PixelHeart, No Gravity Games et Just For Games. Il est donc naturel de poursuivre sur cette lancée et de nous attaquer cette fois-ci à Wallachia : Reign Of Dracula, réalisé cette fois par le studio Migami Games, qui s'est fait connaitre avec des fan-games inspirés de Castlevania (Castlevania The Lecard Chronicles 1 &2). Quoi de plus logique donc de les retrouver aux commandes de ce jeu fortement inspiré par la saga de Konami ? Mais pas question ici d'un simple plagiat, mais d'une relecture version jeu d'arcade, genre de jeu visiblement cher aux éditeurs de Tanuki Justice ou Golden Force.
Beware ! beware !
Contrairement aux deux jeux cités plus haut, Wallachia : Reign Of Dracula propose une narration plus évoluée. On y dirige donc Elcin Floarea, une archère de talent, recueillie à la mort de ses parents par Christian Rosenkreuz, un vieil homme apparemment bien informé de la situation. Les troupes du prince Vlad l'empaleur (plus connu sous le nom de Dracula) font regner le chaos sur les terres de Valachie (Wallachia). Six ans plus tard, à la cour du roi Mehmed II, notre archère est choisie non sans mal pour accompagner le prince Radu pour se débarrasser de son frère sanglant. Voilà qui tombe bien, ce sera l'occasion d'assouvir sa vengeance et de rechercher son frère disparu par la même occasion. Toute cette mise en situation (ainsi que d'autres cut-scenes plus loin dans le jeu) sont racontées via de sublimes artworks typés manga avec des textes traduits en français correcte (même si on retrouve quelques erreurs de traduction) et doublés en anglais. Le coeur du jeu n'est pas là, mais voir un tel soin fait déjà plaisir à voir. Le jeu est structuré simplement par une succession de sept niveaux. Une fois un niveau atteint dans un niveau de difficulté, on peut y accéder directement sans avoir à tout refaire du début. Pratique pour terminer le jeu et se familiariser avec les niveaux, un peu moins pour scorer. Attention, ceci n'est pas un gros mot, mais un reliquat du passé incitant à améliorer son score pour épater ses amis, mais aussi et surtout se dépasser soi-même.
Dracula n'a qu'à bien se tenir
Wallachia Reign Of Dracula se présente donc comme un (magnifique) run & Gun traditionnel en 2D vue de profil. Pas de nouveaux pouvoirs à dénicher, de levelling et autre backtracking, on est sur une expérience linéaire dans la tradition de l'arcade. Les commandes de bases sont plutôt simples et expliquées en début de jeu via un tutoriel non interactif qui rappellera des souvenirs aux joueurs de NeoGeo. Un bouton pour sauter (ou double sauter), un pour frapper avec son épée, un (à spammer) pour tirer des flèches et un pour utiliser une attaque spéciale. Les boutons de tranches servent à bloquer le tir, changer de type de flèches ou d'attaque spéciale. Une petite pression sur le bouton de saut en appuyant sur le bas permet aussi d'effectuer une petite glissade parfois salvatrice. Enfin, laisser appuyer sur le bouton de tir permet de rendre plus puissant la prochaine flèche si la charge est assez longue. Vu la vitesse à laquelle il est possible de mitrailler les flèches (sachant que la plupart des ennemis se tuent en un seul coup) il est rapidement tentant de foncer tête baissée comme dans un Metal Slug. Monumentale erreur ! Les points de vie sont rares et précieux, et les flèches ennemies (entre autres) fusent de toute part. Mieux vaut avancez prudemment et surtout apprendre par coeur l'emplacement des ennemis et trouver comment y faire face au mieux. Surtout que foncer dans le tas signifie généralement rater les multiples oiseaux volant au-dessus de nos têtes et larguant de précieux bonus quand ils sont tués.
L'humilité tu apprendras
Après avoir lancé le jeu en normal, on remarque rapidement que le jeu est sans pitié. Quelques pas dans la forêt et hop ! déjà un petit Game Over. On ravale notre fierté et on recommence. On arrive un peu plus loin, et rebelotte. Du fil en aiguille on arrive à terminer un stage, puis un autre, jusqu'au moment où on craque. On passe le jeu en facile (ou plutôt "Facil" vu la faute d'orthographe du jeu). Dans la foulée on enchaine alors les niveaux jusqu'à se rendre compte que le jeu s'arrête alors après le 5ème stage. Pas de gruge dans le jeu on doit retourner en normal et mouiller le maillot. On en bave, on peste contre les collisions parfois un peu litigieuses, on arrive tant bien que mal à arriver au 6ème niveau. Là on craque, on ragequit devant la perversité des positionnements d'ennemis et surtout devant la longueur du stage qui demande une endurance sans faille. Une bonne nuit de sommeil s'impose pour se ressaisir. On ne va pas se laisser faire par un jeu quand même ? On tente le lendemain à tête reposée, on procède méthodiquement et on retente encore et encore jusqu'à ce que ça passe... et ça finit par passer. Dernier niveau encore plus fourbe, puis crédits de fin du jeu. Soupirs de soulagement... Mais tout ne s'arrête pas ici. Pour débloquer tous les succès intégrés au jeu, il va falloir non seulement passer au mode difficile (gloups), mais également participer à un certain nombre de stages "challenge" spéciaux consistant par exemple à survivre le plus longtemps possible sur un pont en éviter les rochers qui tombent du ciel et en détruisant le maximum pour éviter qu'ils ne détruisent le plancher des vaches salutaire. En plus terminer le jeu permet également de débloquer quelques bonus comme un costume inspiré de Bloodstained Ritual of the Night, et surtout d'un mode sound test permettant d'écouter l'excellente soundtrack de plus de 50 morceaux. plutôt Rock, avec des inspirations de la saga de Konami, mais aussi des jeux Donjons & Dragons de Capcom par exemple, elle mérite le coup d'oreille.
Mon avis à moi
Wallachia : Reign Of Dracula est clairement dans la même veine que Tanuki Justice ou Golden Force. C'est un jeu d'arcade à l'ancienne sans concession qui impose d'en maitriser les rouages pour être pleinement apprécié. On le boude un peu au début, mais on finit par l'apprécier à force de batailles perdues à ses côtés. Il devient comme un frère d'arme à qui on pardonne vite ses petites maladresses car ce qu'on a vécu avec lui, c'était fort.
A qui s'adresse Wallachia : Reign Of Dracula ?
- A ceux qui aiment apprendre par coeur les placements des ennemis
- Aux amateurs de run & gun réfléchis
- Aux amoureux des pixels
A qui ne s'adresse pas Wallachia : Reign Of Dracula ?
- A ceux qui ragequit rapidement
- A ceux veulent bourriner
- A ceux qui aiment faire leurs jeux en mode facile
Johann Barnaud alias Kelanflyter