La PSP a été annoncée à l'E3 en
2003 et a été qualifiée par son concepteur, Ken Kutaragi, de « Walkman
du 21ème siècle ». En fait, ce dernier avait même parlé du concept de la PSP dès 1996[1] à
Caféine (journaliste à Joystick et Gameblog, entre autres). Il lui avoua alors
que son rêve était de faire une Playstation que tout le monde pourrait emporter
avec soi. La première console portable de Sony sort en décembre 2004 au Japon,
en mars 2005 aux USA et le 1er septembre 2005 en Europe. La console
démarre sur les chapeaux de roue et se vend même mieux que la Nintendo DS durant leur
première année de concurrence. Fin 2005, la DS s'est vendue à 10 millions d'exemplaires alors
que la PSP en a
écoulé 5 de plus[2].
Le coup de massue de Nintendo fut la sortie de DS Lite. À partir de ce moment-là, au milieu de l'année
2006, la DS a pris
les devants et la PSP
ne réussira jamais à la rattraper. Il faut cependant reconnaître une chose à
Sony, c'est que la PSP
n'est pas un échec comme on a pu l'entendre dire. Avec un cumul de plus de 68
millions de ventes à la fin juin 2011, beaucoup de constructeurs aimeraient
avoir de tels échecs. La concurrence de la DS et de ses 148 millions d'exemplaires vendus
rend cette dernière intouchable. Mais c'est la première fois qu'une console
portable parvient à tenir tête à Nintendo à ce point.
Après
les consoles portables de Nintendo et Sony, c'est la Gamegear de SEGA qui
termine le podium des constructeurs, mais avec seulement 11 millions de ventes. La PSP est la 7èmeconsole la plus vendue de tous les temps, devant la NES, la SNES, la Xbox 360 ou la PS3. Par contre, au niveau des
ventes de jeux, l'histoire n'est pas aussi rose. Si l'on en croit les chiffres
de VGCHARTZ, le cumul des ventes de jeux sur PSP se monte à 257
millions d'unités. C'est 3 fois moins que la DS (758 millions) alors qu'il n'y a que le rapport
des ventes des deux machines n'est que de 2. Pour comparer avec les consoles de
salon aux chiffres de vente similaires, le même cumul se monte à 500 millions
pour la NES et à 506 millions pour la Xbox
360. Certains disent que c'est à cause de la facilité de piratage de la PSP mais c'est aussi le cas
pour la Xbox 360
et encore plus pour la DS. Mais tous ces chiffres sont ridicules devant le milliard et demi de jeux vendus sur PS2.
Lors
de mon achat de la DS
en 2005, j'avais demandé au vendeur du magasin si je pouvais essayer la PSP. Comme beaucoup de gens, la qualité et
la taille de l'écran m'avaient époustouflé. Les couleurs étaient vives et
contrastées, l'écran était lisse et brillant, sa robe élancée et nacrée. Ce fut
un véritable « Wow effect » alors que ce n'était que la première
révision de la console. J'ai tout de même attendu avril 2010 pour me procurer
une PSP 2000 d'occasion pour 180€avec 11 jeux, 5 films et 16Go de cartes mémoire. Très difficile de refuser. C'est
ainsi que je pus me rendre compte sur la durée de la qualité de l'écran mais
par contre, quelle idée de placer le bouton Power à cet endroit ??!! Le
résultat est que, plusieurs fois déjà, j'ai mis en veille ou carrément éteint
la console simplement en jouant ! C'est très frustrant. Le stick
analogique est aussi placé trop bas pour mes grosses mains mais je m'y fais.
Par contre, les temps de chargement ne me dérangent pas trop. Je vois deux
raisons à cela, tout d'abord, je joue surtout à des jeux sur carte mémoire et
les développeurs, aidés par les ingénieurs Sony, ont bien travaillé pour
optimiser les temps de chargement. Par exemple, Silent Hill : Shattered
Memories se lance en 20 à 30s entre le moment où on valide le jeu et celui où
on prend effectivement contrôle du personnage.
Je
pense surtout que le principal argument de Sony pour sa PSP s'est retourné
contre elle. Avec cette console portable, on a véritablement une PS2 dans la
main. Cette prouesse technique est impressionnante mais les éditeurs de jeux
l'ont pris au pied de la lettre. Par conséquent, la ludothèque de la console
est composée pour une large part de jeux directement portés depuis la PS2 et, les ventes parfois décevantes
aidant, certains jeux PSP se retrouvent également sur PS2. Personnellement, je
n'ai pas trop envie d'acheter des jeux sur console portable alors que je
peux les avoir sur un grand écran !
Je
râle, mais je l'ai quand même achetée et je ne suis pas (trop) masochiste, il y
a donc forcément des choses qui m'ont plu dans cette console. Ses capacités
multimédia sont très intéressantes, les films sur UMD sont magnifiques même
s'ils furent peu nombreux et que le format a périclité assez rapidement. Enfin,
elle peut faire office de lecteur de MP3 d'appoint (elle reste un peu grosse
pour être le principal lecteur à mon goût). Mais qu'en est-il au niveau des
jeux ?
J'ai
retrouvé avec plaisir Mega Man dans sa version Powered Up de 2006, remake du 1eropus, même s'il garde une difficulté très élevée. Dans les autres séries de
jeux déjà connus portées sur cette console, j'ai un faible pour DBZ Shin
Budokai et son gameplay nerveux, proche de celui de DBZ Budokai 3, l'un de mes
préférés de cette saga ou GTA : Chinatown Wars qui a été très bien adapté
sur la console. Silent Hill : Shattered Memories m'a également permis de
tenter enfin l'aventure Silent Hill dans ce remake glacial. J'avais un peu
essayé l'original sur PS1 mais n'étais pas allé très loin. J'avais aussi acheté
le 2ème sur PS2 mais un ami me l'a emprunté avant même que j'y joue
et ne me l'a jamais rendu ! Mais le jeu qui m'a le plus amusé sur PSP
reste God of War : Chains of Olympus. Retrouver Kratos dans de nouvelles
aventures sur petit écran, avec un rendu si proche de ses aînés sur PS2 a été
un joli choc. Ready At Dawn a fait un très bon travail d'adaptation, palliant
le manque d'un 2ème stick analogique de bonne façon et respectant le
cahier des charges de la série (même si ces deux épisodes PSP manquent
d'énigmes, selon moi)
Cependant,
on ne peut ignorer que certains développeurs ont profité de la PSP pour développer des
concepts vraiment sympathiques et originaux. Je pense bien sûr à Echochrome,
mais j'en ai déjà parlé dans la section PS3. Il y a aussi Crush, un petit jeu
peu connu qui demande au joueur de résoudre des énigmes en utilisant la
possibilité d'aplatir en 2D les niveaux construits en trois dimensions afin
d'accéder à la sortie. Mais les deux séries emblématiques de la console à ce
niveau-là restent Patapon et LocoRoco. Le premier est un jeu de
stratégie/rythme dans lequel le joueur contrôle une troupe de soldats qui prend
des ordres uniquement si on parvient à réaliser, dans le bon timing, une
séquence de touches. En guise d'emballage de ce concept étrange, on a le droit
à un design 2D original réalisé par un designer français, Rolito. LocoRoco,
quant à lui, est une sorte de jeu de plates-formes dans lequel le joueur
accompagne une boule en n'utilisant presque que les boutons L et R qui se
chargent de faire tourner le décor entier dans un sens ou l'autre. La sortie de
ce jeu était d'importance pour Sony en 2006 puisque c'était probablement l'un
des tout premiers bons jeux de la console à être vraiment original, 18 mois
après son lancement.
[1]Dans le Podcast
n°111 de Gameblog consacré à la saga Playstation, à 56:10.