Ce lundi 19 novembre, une conférence a été organisée par l'UCMF (Union des Compositeurs de Musiques de Film) sur le thème : "Jeux vidéo - Enjeux artistiques - Enjeux juridiques". La discussion a d'abord porté sur la composition de musique dans les jeux mais a rapidement dévié vers les problèmes de rémunération des compositeurs.
C'est un problème important puisque de nombreux compositeurs français se retrouvent dans une situation analogue à celle de Romain Gauthier (Squids, Panic Flight) : être approché par un gros éditeur puis voir la collaboration ralentie voire avortée car "il est français et donc risque un jour de s'affilier à la SACEM et là, c'est source de trop de problèmes pour nous". Claude Amardeil, le représentant de la SACEM ici, a apporté un nouveau visage, un nouvel éclairage à ce problème puisqu'il est l'instigateur d'un nouveau comportement de cette société ancestrale en égratignant l'image de mastodonte immuable et campé sur ses positions en faisant bouger les choses. Christophe Héral n'y est évidemment pas étranger puisque, en gros, il est arrivé devant la SACEM avec son contrat pour les musiques de Rayman Origins en leur disant que, de toute façon, il allait être signé et que la SACEM devait maintenant bouger si elle voulait que ce contrat, et donc lui-même, reste dans la "légalité" des droits de la SACEM.
Mais je vais arrêter de vous embêter avec ça car le sujet de mon post est plutôt ce qui s'est passé après. Le débat a, comme souvent, été suivi d'un cocktail. Il était d'ailleurs très bon, avec des mignardises sucrées, des canapés salés, alcool, jus de fruits,... Les intervenants étaient conviés à continuer la discussion avec le public verre à la main. Et Christophe Héral ne s'est pas fait prier ! En fait, j'étais aussi venu pour obtenir quelques dédicaces, j'avais donc apporté mon édition Collector de Rayman Origins pour Christophe Héral. J'avais bien Rayman Jungle Run sur mon iPhone mais je pouvais difficilement faire dédicacer mon icône du jeu à Fabien Delpiano ! Et je n'ai pas retrouvé mon exemplaire de Maestro ! Jump in Music avant le début de la conférence, malheureusement...
Pour tout vous avouer, j'avais un peu honte de ce côté fanboy essentiellement car je fus le seul à sortir des jeux à dédicacer. C'est donc avec soulagement que j'ai vu Christophe partir pour répondre à un appel téléphonique ! Je l'ai suivi à l'écart des autres (mais pas trop près non plus :o) pour l'intercepter une fois qu'il aurait raccroché. Il a commencé par me demander d'arrêter immédiatement le vouvoiement et les « Monsieur Héral » ! Et lorsque je lui ai présenté le jeu, il a immédiatement accepté... et m'a gentiment proposé d'aller faire ça devant un verre de vin et un petit four. Et donc devant tout le monde ;-) Ses amis se sont gentiment moqué de lui et de la situation mais tant pis, bravant ma gêne, il m'a fait deux super dédicaces :
J'avais évidemment des questions, auxquelles il a très sympathiquement répondu. Elles tournaient autour du travail de compositeur dans le jeu vidéo en général et de la rythmique des compositions de Rayman Origins et de sa symbiose avec le level design.
J'ai aussi alpagué Fabien Delpiano et j'ai commencé.... par l'engueuler ! :-D
Je lui ai fait part de ma déception du nombre peu important de pistes musicales différentes provenant de Rayman Origins qui ont été sélectionnées pour Jungle Run. Avec le sourire, il m'a expliqué qu'ils voulaient rester dans la limite des 50Mio autorisant le téléchargement des applications en 3G sur iPhone et que, dans ces conditions, ils avaient dus, avec Christophe, faire un choix drastique. Fabien a dit à ce dernier qu'il pouvait choisir 1 musique pour le menu, 1 pour les mondes de la mort et 3 pour les autres niveaux. À 1,5Mio par MP3, le nombre de musiques ne pouvait pas dépasser les 5 pistes, malheureusement pour moi mais c'est tout à fait compréhensible. Je lui ensuite dit que j'avais discuté avec la personne qui s'occupe du compte twitter de Pastagames. Il se trouve que c'est le boss en personne. J'ai donc demandé confirmation de ce qu'il m'avait dit sur Twitter. Tout ce que je peux dire ici, c'est qu'il a à nouveau confirmé le développement de nouveaux niveaux. Rendez-vous dans quelques temps.
Je dois avouer que cette soirée a bien mieux fini qu'elle n'a commencé. Je n'ai pas pu arriver au début du débat mais lorsque je me suis assis, le représentant de la SACEM était en train de dire que ça se faisait 150 ans qu'ils fonctionnaient via des rémunérations proportionnelles et que ce n'était pas un milieu qui vient les titiller depuis seulement 10 ans qui allait réussir à les faire changer ! Puis, il a tout de même proposé des solutions et je me suis rendu compte qu'il avait tout de même conscience des réalités du marché des jeux vidéo dans lequel un éditeur acceptera très rarement de payer des royalties pour la musique. Une solution serait que l'éditeur paie une enveloppe fixe qui serait une avance sur royalties et de payer proportionnellement uniquement si le jeu dépasse un certain nombre d'exemplaires vendus.
Et le fait de pouvoir discuter avec Fabien, Christophe, Romain et les autres compositeurs m'a permis de ne pas voir le temps passer. Seulement, à 21h30, il était temps que je file !