Lors de sa sortie, j'avais vaguement entendu parler de ce Sly Raccoon
mais je n'avais eu l'occasion de mettre la main dessus. J'imagine que je devais avoir d'autres priorités ludiques sur le moment et, dans mes
souvenirs, il n'y a pas eu énormément de publicité. Enfin, peut-être que ce gameplay ne m'attirait pas autant à l'époque. Quoiqu'il en soit,
ayant pu obtenir cette trilogie pour 20€, je ne pouvais refuser une
telle offre.

La Cell-shaditude transcendée

Forcément, la 1ère chose que l'on remarque en commençant le jeu, c'est
le traitement HD des graphismes. N'ayant pas fait God of War Trilogy, je ne peux malheureusement pas comparer. Cependant, on voit tout de suite
la différence avec la version PS2 (je suis allé voir des vidéos sur
Youtube). Les contours sont plus nets, les couleurs un peu plus
éclatantes, l'image est adaptée au format 16/9 sans problème et le tout
tourne évidemment à 60 images par seconde. J'ai tout de même
l'impression que le Cell Shading est particulièrement adapté à une telle "remasterisation" en HD. Les textures sont plutôt simples mais les
aplats de couleurs rendent très bien avec cet upscale. Bref,
techniquement, c'est un vrai plaisir pour les yeux quand on pense que
c'est un jeu PS2 à la base. J'ai eu l'occasion de tester mon lot de jeux PS2 directement sur PS3 et le résultat n'a rien à voir.

♫ Je suis sans famille et j'm'appelle Sly Raccoon ♫

L'histoire, quant à elle, est celle de Sly Cooper. Ce raton-voleur doit
récupérer les pages du Thievius Raccoonus, carnet familial ancestral
regroupant tous les secrets des Cooper, maîtres voleurs de père en fils. En effet, ce carnet a été dérobé (sic) par Clockwerk et sa bande
lorsque Sly était un jeune raton. Il grandit donc à l'orphelinat où il
rencontra ses futurs compagnons d'infortune, Bentley le geek à carapace
et Murray un hippo benêt mais très fort. Ils partent donc à la recherche des 5 parties du carnet à travers la planète. Chaque monde du jeu
(France, Chine, un casino, un marais rempli de magie vaudou, un
volcan,...) contient plusieurs niveaux qu'il faudra explorer presque
dans l'ordre que l'on veut avant de passer au monde suivant. Il est
évidemment poursuivi par la belle Carmelita Fox, inspecteur d'Interpol,
qui tentera de l'arrêter par tous les moyens.

Sly : infiltration, upgrades et belle pépé foxy

La jouabilité de Sly Raccoon est en grande partie basée sur
l'infiltration et la discrétion. Elle n'est pas aussi poussée qu'un
Thief sur PC ou même un MGS car il n'y a pas vraiment d'indicateur
précis sur son degré d'invisibilité par rapport aux ennemis ou qu'on ne
peut pas cacher les corps des adversaires inconscients (vu qu'ils
disparaissent purement et simplement) mais il faudra faire attention à
ne pas entrer dans leur champ de vision, ne pas faire trop de bruit et
qu'il faudra fuir en les semant si on veut faire baisser son niveau
d'alerte. Le travail des développeurs sur le gameplay de ce Sly Raccoon
est bon. Les déplacements sont fluides et il est très facile de repérer
les endroits "spéciaux" derrière lesquels on peut se cacher, les
branches sur lesquelles on peut sauter ou glisser,... mais quel dommage
que le contrôle de la caméra ne soit pas total. Dans ce premier opus, on ne peut diriger la caméra que vers la droite ou la gauche, ce qui est
très frustrant lorsqu'on souhaite connaître la position des ennemis ou
chercher des bouteilles pour améliorer les capacités de Sly, soit très
souvent. Ce sera heureusement réglé dans le 2e épisode.

On a donc la possibilité de trouver de nouvelles techniques de voleur,
ce qui ajoute une très légère touche RPG au jeu et c'est agréable. En
partant à la recherche de bouteilles contenant des indices sur la
combinaison d'un coffre et en trouvant ce dernier qui contient une page
du Thievius Raccoonus, Sly est capable d'obtenir de nouvelles techniques comme créer un leurre à son image, un chapeau explosif ou de repérer
les objets cassables ou les bouteilles pour le monde en cours. Peut-être parce que le jeu date de 2002, on sent encore que le gameplay est
marqué par les années 90 avec des "vies" et pas de barre d'énergie,
fouyaya ! En se faisant toucher une seule fois, on meurt et on
recommence au début du niveau. En perdant toutes ses vies, on peut
continuer... au début du niveau. Les vies sont donc inutiles (là aussi,
ça changera dans Sly 2). Il est toutefois possibles de récupérer des
protections permettant de se faire toucher jusqu'à 2 fois. Mais si on
meurt trop et que l'on souhaite faire une pause, il est de toute façon
possible de revenir à loisir dans tous les niveaux que l'on a déjà
terminés. Pratique pour la chasse aux bouteilles. Enfin, une fois le jeu terminé, en plus des coffres à ouvrir, on peut aussi refaire chaque
niveau en time attack pour débloquer des bonus comme des cinématiques ou des artworks. Ils sont généreux, chez Sucker Punch. La difficulté n'est de toute façon pas très élevée et un bon joueurs mettra une dizaine
d'heures pour le terminer avec toutes les bouteilles récupérées et les
coffres ouverts.

Petit précis d'historiologie gameplay-esque du double contrôle simultané et indépendant

Mais l'infiltration n'est pas le seul point intéressant du gameplay de
Sly. En effet, les petits gars de Sucker Punch ont eu la bonne idée de
faire quelques niveaux au gameplay différent, généralement un par monde. On aura donc droit à un niveau dans lequel Sly est aux commandes d'un
canon et doit protéger Murray qui se dirige vers l'objectif en dégommant les ennemis qui arrivent tout autour de son ami hippopotame. Parfois,
il faudra diriger Sly dans un niveau aquatique où ce dernier pilote un
jetski. Il y a même un boss qui se combat dans un gameplay qui est du
Dance Dance Revolution à la manette (donc plutôt comme les jeux
Amplitude ou Frequency d'Harmonix, techniquement). Enfin, on peut aussi
diriger Sly dans un sous-marin (mais où des orphelins peuvent-ils
trouver tant de gadgets ??? :D) au gameplay identique à celui de
Geometry Wars ou de Super Stardust HD.

Permettez-moi donc de vous faire découvrir une petite page de l'histoire des jeux vidéo telle que je l'ai moi-même découverte. En m'essayant à
ce dernier gameplay, je me suis justement dit que Geometry Wars n'avait
en fait rien inventé ! Je pensais naïvement que ce gameplay dans lequel
on dirige le déplacement de l'avatar au stick gauche et la direction du
tir avec le stick droit venait de Geometry Wars et que c'était donc lui
qui avait inspiré Stardust HD, Dead Nation et tous les autres jeux du
genre. QUE NENNI ! Et j'étais loin de me douter que ça remonterait
jusqu'en 1975. Tout d'abord, Geometry Wars ne date pas de 2005 sur XBLA
mais de 2003 sur Xbox 1. Sly Raccoon date, lui, de Septembre 2002. J'en
étais là quand, quelques jours plus tard, je regardai enfin l'épisode 2
du Vidéoludiste de @InksHD, Arthur Meurant et leur équipe de Radio01.net et SynopsLive : https://www.radio01.net/node/220 ) dans lequel ils parlent de Robotron: 2084 de Wiliams. Le gameplay est exactement le même et le jeu date de 1982. Ça ne date pas d'hier en
fait ! Cherchant à faire partager ma découverte avec des gens que ça
pourrait intéresser, je contacte @AlexisBlanchet qui me rétorque qu'en fait, ça lui fait terriblement penser à Gun Fight de Taito. Dans ce jeu de duel dans une ambiance Western datant de 1975, le joueur dirige un cowboy avec un joystick pour les déplacements et un autre pour changer la direction du tir du revolver. Ce gameplay est en
fait vieux de plus de 35 ans !

Pour les "trophy addicts" comme moi

Pour terminer, mon petit laïus sur les trophées : Ce trophée de platine
est certes très facile à obtenir puisqu'il suffit en gros de finir le
jeu une seule fois et de récupérer au passage toutes les bouteilles mais les niveaux étant bien designés, cela ne pose pas de problème. Bien
sûr, il ne faut pas être réticent à ce genre de recherche mais je n'ai
jamais éprouvé de lassitude et surtout, la récolte sert à quelque chose
puisqu'elle est à la base de l'upgrade des possibilités de Sly. Et pour
les quelques bouteilles un peu dures à trouver, il est même prévu un
outil d'aide. Il y a juste un coffre qu'on ne peut pas récupérer tout de suite mais rien de grave. Les autres trophées consistent à obtenir 99
pièces, ce qui peut se faire dans le prologue et battre les boss. Simple mais plaisant.

Sucker Punch nous avait fait un jeu d'action/plates-formes/infiltration
datant de 2002 avec une histoire sympa et un personnage attachant qui
deviendra l'une des mascottes officieuses de la Playstation. Je suis
content d'avoir pu découvrir Sly resplendissant dans sa robe cell-shadée transcendée par la HD. La jouabilité, le gameplay et les lieux visités
sont très variés et même si le jeu est une promenade de santé, il est
vraiment bien fait, fluide (tant dans l'animation que la façon de jouer
ou le rythme du jeu). Un bon petit jeu !