Comme je le disais dans un commentaire d'un des précédents articles de ma rétro, cet article ci sera sans doute un peu famélique. Pour commencer je vais clarifier la chose : je ne parle pas que des épisodes portables, mais bien également des add-ons pour GTAIV. Ceci sera donc sans doute beaucoup moins exhaustif à la fois en terme de commentaires et de critiques sur les jeux, comme en terme d'anecdotes de développement, pour la simple raison que ce ne sont pas des épisodes canoniques aussi important en terme de marketing, de valeur de production et d'image pour Rockstar Games, sans pour autant être des sous-produits de la licence. Également, ne nous mentons pas, je ne les ai pas tous fait en entier, pour ce qui concerne les version portable. Veuillez donc excuser cette entrée un peu maigre à ma rétrospective ; disons que ce s'en sera le parent pauvre. Voyons donc les autres productions Rockstar estampillées GTA dans l'ordre chronologique de sortie (ou presque).

 

 

GTA la plage avec ma Game Boy (1999-2004)

Des boîtes qui annoncent la couleur. Autant la première jaquettes est la même que cette des versions PC et PlayStation, autant les deux autres sont d'une pauvreté rare: entre le fait que ça soit la même photo étirée sur la boîte du second (je ne m'en était jamais rendu compte), et le fond gris tout nase du GTA Advance, on est pas rendu.

Outre les sorties PC et Psone, Grand Theft Auto et sa suite GTA2 se verront adaptés sur GameBoy Color dans des versions très réduites de ce que l'on trouvait notamment sur ordinateur. Il n'y a pas grand chose à en dire si ce n'est que le gameplay est à peu près le même, mais que les graphismes et surtout la bande-sonore en ont pris un coup. A part pour les collectionneurs, ces deux portages ne sont pas indispensables, d'autant qu'à ma connaissance, GTA2 n'est même pas arrivé en Europe dans sa version GBC.

Pas de quoi se taper le cul par terre. On a vraiment affaire à des versions inférieures des deux premiers épisodes, tant visuellement qu'au niveau du son. Des version Game Boy Color a oublier.

Plus intéressant, il existe un GTA Advance qui, comme votre esprit de déduction à faire pâlir Hercule Poirot l'aura deviné, est un jeu Gameboy Advance. L'intention préalable était d'en faire un GTAIII mais « on the go ». Les limitations techniques de la machine de Nintendo n'aidant pas, il a été finalement décidé de revenir au format vu du dessus. Pour ma part, je me souviens parfaitement avoir été assez déçu de cet épisode, tout simplement pour la régression. Rappelons-le, ce volet est sorti en France le 22 Octobre 2004, pas moins de deux années après GTA Vice City et surtout quelques jours seulement avant le ras de marée GTA San Andreas. Avec un peu de recul, il reste un épisode fun et débile comme pouvait l'être les deux premiers, mais qui essaye d'ajouter un peu d'histoire par le biais de quelques écrans faisant office de cutscenes. Sympathique mais sans plus.

On se rapproche un peu plus de GTA et GTA2 en terme de sensations et de graphismes. L'ambition initiale aurait pourtant été de faire GTAIII en portable. Ca arrivera mais pas sur une console Nintendo.

 

 

Les Stories de la PSP (2005-2006)

On retrouve le style par case des covers qui on suivi GTAIII avec une variante que j'aime beaucoup en blanc, pour Vice City Stories.

L'une des plus grandes qualités de la PSP (et de ces plus grandes faiblesses) était initialement de pouvoir jouer à des jeux associés à la marque PlayStation, mais de manière nomade. La vie de la machine n'aura pas fait défaut à cette particularité : la PSP est bien, comme son nom l'indique clairement, une PlayStationPortable. En conséquence, si dans le temps elle finirait par acquérir ses Gran Turismo, God of War, Kingdom Hearts, Metal Gear Solid et autres dérivés de Final Fantasy, elle se devait d'avoir un GTA qui restait à l'époque de la PlayStation 2, le jeu qu'on associait à la console de manière globale, comme on pouvait associer PES à la même console en France. Malheureusement, comme beaucoup de titres tirés d'univers connus des PlayStation de Sony, les deux premières moutures de GTA sur cette console séduiront certes par le challenge technique et les qualités indéniables de jeu, mais pourront décevoir par le manque d'originalité.

GTA Liberty City Stories est en fait le GTAIII de la PSP. La concrétisation de l'idée de base de GTA Advance. Sorti en décembre 2005 par chez nous, c'est-à-dire peu de temps finalement après la sortie de la console elle-même en Europe, il propose de raconter les événements ayant précédés GTAIII. On se retrouve donc dans Liberty City, mais pas n'importe laquelle ; la même map et modélisation (à quelques détails près) de Liberty City dans GTAIII. C'est à la fois un avantage, puisqu'on sera heureux de retrouver un endroit que l'on connaît déjà et de le parcourir pour de nouvelles missions, et un inconvénient puisque cela a un goût de déjà vu. Pour les fans ayant suivi le scénario de GTAIII, que j'avoue avoir personnellement fait surtout pour le gameplay à l'époque, il y a quelques éclaircissement sur les différents personnages que l'on va rencontrer, même s'il n'y a pas de précisions quant à l'identité et le passé de Claude. On y incarne Antonio Cipriani, l'homme pour qui on travaillera dans GTAIII et dont aura ici pour charge de le faire monter dans les échelons de la mafia locale. Le jeu rappel plus que les autres le Parrain 2 au niveau du déroulement de l'histoire.

La ville reste la même, mais les couleurs sont un peu plus vivantes que sur GTAIII. On y retrouve également les nouveaux véhicules apportés par GTA Vice City comme les motos et les hélicoptère. Pour de la PSP, encore aujourd'hui, le jeu comme sa "suite" reste très jolie.

Pour ce qui est du gameplay, on retrouve une maniabilité bien pensée même si encore et toujours pour les GTA de cette génération, les fusillades manquent de précisions et sont un peu agaçantes à prendre en main. Par ailleurs l'absence de joystick ne gêne pas foncièrement la jouabilité. Le jeu inclue tout de même plus de contenu que GTAIII avec notamment les véhicules volants qui permettront de voir la ville sous un autre angle et une nouvelle bande-son du tonnerre. Il permet également un peu de multijoueur à six via Wi-Fi. Un très bon épisode donc qui montrera que la PSP en a énormément dans le ventre avec une ville ouverte et des effets très réussis.

GTA Vice City Stories est de la même trempe. Il arrive, quasiment jour pour jour, un an plus tard. Suivant le même schéma également pour la narration, le scénario se déroule peu de temps avant GTA Vice City et proposera d'incarner Victor Vance, le frère d'un des personnages principaux de l'épisode PlayStation 2. Encore une fois, l'idée est d'étoffer un peu le scénario de « l'original » en proposant le même feeling et en version portable. Encore une fois, le jeu est jolie sur l'écran de la PSP (bien que je le trouve un peu moins fluide que Liberty City Stories) et le gameplay satisfait tout autant que la bande-son de nouveau phénoménale. De même, on retrouve le mode multijoueur avec quelques agréments supplémentaires. Une valeur sûre de plus.

Comme pour Liberty City Stories, la ville en version nomade est très bien rendue (assez proche de la version PS2 finalement) et les sensations sont les mêmes. J'ai juste l'impression que le framerate chute un peu plus poussif sur cet épisode.

En somme, les deux épisodes PSP qui d'ailleurs seront convertis en version PS2 par la suite (WHY?), sont de très bons titres, bien carrés. La durée de vie, la réalisation, un semblant de scénario qui apporte quelques pierres à l'édifice des épisodes de la PlayStation 2, on a pas grand chose à leur reprocher. Pour autant, je reste un peu sceptique et pas pleinement enthousiasmé pour la simple raison qu'il ressemble énormément à des portages de GTAIII et Vice City sur PSP. Ils souffrent donc pour moi de la comparaison avec GTA San Andreas bien plus riche et d'un manque de créativité. De bons titres, mais dispensables.

 

 

La guerre des triades chez Nintendo (2009)

Je crois bien que c'est la seule fois que j'ai vu un 18+ sur une boîte de Nintendo DS.

Dernier né des versions portables (si on omet le portage moisi de GTAIII sur iPad) GTA Chinatown Wars est pour moi le meilleur de ce qui a été fait sur Grand Theft Auto pour les nomades. Pour le coup, ce n'est pas tant le scénario sympathique qui m'aura conquis, mais bien le gameplay au petits oignons. Alors que les versions PSP reprenaient ce qui plaît tant dans les épisodes PS2, sans rien apporté en plus si ce n'est la portabilité, Chinatown Wars utilise de nouveau la vue du dessus à l'ancienne mais en 2,5D, combinée à un joli cell-shading mais nous propose plein de petites interactions avec l'écran tactile de la DS. Naviguer aisément dans l'interface surtout pour utiliser la carte, monter son sniper, voler une voiture, crocheter des cadenas, l'écran du bas est utilisé à merveille.

Quatre exemples d'utilisation de l'écran tactile et il y en a bien d'autres. Franchement à chaque fois c'est bien vu. Un épisode vraiment inventif qui est le seul GTA post-GTAIII à s'être mal vendu.

Ce volet reprend la map de GTAIV en enlevant la troisième îles, Alderney (la zone plus industrielle). On n'en ressent pas particulièrement le manque. De même l'histoire n'est sans doute pas celle de la saga qu'on suivra avec le plus d'attention, mais le gameplay est réellement accrocheur, reprenant les premiers volets mais y ajoutant du dynamisme et des petites trouvailles super bien vue. Chinatown Wars est à GTA ce que Phantom Hourglass est à Zelda ; pas l'épisode qui nous viendra à l'esprit immédiatement, mais celui dont on se souviendra pour ses petites inventions de gameplay. Pour ce volet, privilégiez vraiment la version DS. Les version iPhone et iPad font le taffe, mais soufre d'imprécision à cause du stick virtuel notamment (c'est encore plus vrai sur iPhone). La version PSP, quant à elle, est certes plus jolie, mais sans le tactile elle perd complètement son intérêt.

 

 

Les épisodes de la balade des joyeux motards...ou quelque chose comme ça (2009)

La version boîte stand-alone des deux épisodes sortis initialement sur XBL.

Pour clôturer cette rétrospective, je ne pouvais pas omettre les deux extensions de GTAIV sorties sous le nom de Episodes From Liberty City. The Lost and Damned a pointé le bout de son nez début 2010 sur Xbox360 dans un premier temps. Initialement, il était censé être un contenu supplémentaire exclusif à la console de Microsoft, à une époque où le mot exclusivité ne veut plus rien dire. Avant même la sortie de GTAIV, on murmurait même que la firme de Gates avait déboursé près de 50 millions de dollars pour sécuriser ce qu'on sait aujourd'hui être une exclusivité temporaire. Toujours est-il qu'avec The Lost and Damned, Rockstar North a fourni un très gros travail qui met un peu à l'amende la plupart des DLC proposés de nos jours. On a en réalité droit à un vrai add-on qui reprend le terrain de jeu de GTAIV mais l'exploite différemment.

Le point de départ de TLAD est le retour de cure de désintoxication de Billy Grey, chef des Lost, un gang de bikers pas vraiment tendres et en lien avec diverses affaires de violences urbaines et de trafiques de drogues. Billy avait une façon bien barbare de mener ses frères de gang, mais le gang a survécu sans lui grâce à Johnny Klebitz (le héros de cet épisode) le vice-président que l'on aura eu l'occasion de rencontrer avec Niko dans GTAIV. Johnny est parvenu a une certaine paix entre les Lost et les Angels of Death (un gang rival) de manière à ce que le gang survive financièrement. Le retour de son psychopathe de chef va le forcer à faire un choix : la loyauté envers Billy ou la sauvegarde de son gang.

Plus sombre ou plus "bad-ass" pour être exact que GTAIV, ce TLAD plaira aux amateurs d'univers qui sentent le cuir la sueur, les Harley et les fils de l'anarchie (situvoisdequoijeveuxdire).

Sorti peu deux mois après TLAD, The Balad of Gay Tony est une toute autre histoire. Elle se déroule dans le monde la nuit et de la fête d'Algonquin, la zone hupée et chic de Liberty City. Tony Prince, ou Gay Tony comme on l'appel, y tient deux des endroits les plus prisés ; les boîtes de nuit Hercules (pour homosexuels) et Maisonnette9 (pour hétérosexuels). Cet épisode nous propose d'incarner Luis Lopez, le bras droit et meilleur ami de Gay Tony. On devra assurer régulièrement ses arrières et s'occuper à la fois de la surveillance de ses deux boîtes ainsi que de traiter avec les usuriers indélicats qui harcèle le roi de la nuit. L'histoire traite de manière vraiment intelligente les clichés sur l'homosexualité.

Beaucoup plus festif et fun que GTAIV ou TLAD, TBOGT (qui ressemble d'ailleurs à LGBT dans ses initiales) rappellera Vice City pour les couleurs acidulées et San Andreas pour les possibilités étendues (sans jamais atteindre se dernier soyons clair). Ce sera aussi l'occasion d'assouplir un peu le gameplay des fusillades.

Ces deux épisodes proposent chacun à leur manière de revoir la Liberty City de GTAIV sous un nouvel angle. Au lieu de nous donner ce regard extérieur que possède Niko, qui cherche à survivre, on y incarne des personnages qui vivent à Liberty City depuis des années et qui y ont leur façon de vivre. Brutale et sales pour TLAD. Clinquante et nocturne pour TBOGT. Les deux histoires sont très bien écrites, bien que je préfère vraiment celle de Niko que je trouve plus attachante. Avec ces deux épisodes GTAIV forme un arc narratif global parlant avant tout de la loyauté, envers sa famille, ses frères de gangs ou ses amis, prouvant que les Episodes from Liberty City n'ont pas été fait en dépit du bon sens pour des raisons purement pécuniaires. Il est bon d'ajouter que les deux add-ons ont apporté leur lots de nouveaux mini-jeux comme un fightclub (un peu pauvre ceci dit), la course à moto avec batte de baseball ou les retours conjoints du saut en parachute et de la danse en boîte. Les ambiances sont parfaitement rendues et chacun y trouvera son compte, les amateurs de Vice City privilégiant bien évidemment The Balad of Gay Tony. Au global donc, du vrai gros DLC, long et bien fichu qui garde le même terrain de jeu mais y apporte une nouvelle apparence. A faire après GTAIV néanmoins ; le fait de connaître la ville rapproche beaucoup plus le joueur des personnages incarnés. On les trouve aujourd'hui sous trois formats. En DLC à télécharger directement (et nécessitant GTAIV pour fonctionner) en boîte à part stand-alone (sans avoir besoin de GTAIV pour fonctionner) ou dans un pack contenant GTAIV et les Episodes. Aucune raison de passer à côté vu la somme modique qui est demandée.

 

Voilà donc tout ce que je pouvais bien vous dire sur les épisodes annexes de Grand Theft Auto. Même si je reste dans l'optique peut-être un peu fermée que seule les épisodes « canoniques » sont indispensables, je conseil très fortement de jeter un œil à ce qui a pu être fait en terme de spin-off. Si les épisodes GB et GBA sont pour moi à oublier, les moutures PSP tiennent très bien la route, pour peu qu'on ne demande pas d'innovation. L'excellent Chinatown Wars en revanche vaut qu'on se penche dessus pour son gameplay avant tout et surtout sur DS. Pour finir, je trouve les Episodes from Liberty City assez indispensables, même si j'avouerais ne les avoir fait qu'une fois quand j'ai parcouru GTAIV de fond en comble au moins cinq fois. Il ne nous reste plus maintenant qu'à patienter pour GTAV...ça va être long !

Que la machine à rêve démarre...