Votre jeu de rôle ne sera pas complet sans que vous lui adjoigniez toute une constellation de titres annexes, de qualité moyenne, sans rapport avec la choucroute, mais qui deviendront des must have sitôt estampillé du nom de votre licence. Plus que jamais, n'ayez aucune limite, imitez, déguisez, empruntez, dépoussiérez puis, à cette occasion seulement, faites fonctionner votre imagination, sortez tout ce qui vous passe par la tête sans vous soucier de la cohérence ou de l'intérêt de l'exercice. La cohérence et l'intérêt résideront tout entier dans le logo de votre licence, collé bien en évidence sur la boîte : jeu d'aventure, d'action, de tir, de stratégie, de combat, de rythme, de course ou d'éveil... ne voyez là que quelques-unes des infimes potentialités qui s'ouvrent à vous. Plutôt que d'intégrer des minis-jeux de surf, de cartes ou même de balle aux prisonniers sous l'eau, faites-en des titres à part entière, et ne les vendez pas en dessous de 40 euros. Osez le Léa Passion Sauver le Monde, le Cooking Qweena et son livret de recettes, le flipper sphérier, la simulation de baby-blitz, le Pachinko Final Fantasy XIII (qui ne sera du reste pas moins linéaire que l'original), le puzzle fighter en mode limit break... partout où l'argent est, allez-y pareillement, et appelez ça « une mythologie », ça fait chébran.
Pour celles et ceux qui auraient loupé ce grand moment de pas-drôlitude...
Montez le son au max si vous n'avez pas des oreilles bioniques. Pensez juste à le re-baisser après. ; )
D'autant que si vous suivez scrupuleusement les conseils donnés en leçon 2, vous n'aurez aucune peine à leur bricoler un scénario WTF afin de justifier l'existence de ces produits dérivés aux yeux de fans en transe (et des puristes en trance, mais c'est une autre histoire).
Still better than Final Fantasy Theatrythm...
En parallèle, il vous tiendra à cœur de développer le merchandising au-delà des bornes de la décence : peluches, porte-clés, posters, mugs, bijoux, tenues, figurines hors de prix (le cours du plastique semble avoir quintuplé en quelques années), CDs, artbooks, romans de gare, mangas, cartes téléphoniques - et pourquoi pas boissons énergétiques, chips, chaîne de restaurant, armes de destruction massive, ballons de plage, site de rencontres « pour aventuriers et princesses à oreilles de lapin » (même si, dans la vraie vie, il reste peu probable que les oreilles de lapin soient ce qui attire un homme en premier, quand bien même aurait-il l'âme d'un aventurier), ...
ça explique tout. Il a filé l'autre moitié à Cloud.
Le bonheur du fanboy est à la fois proportionnel à la taille de sa collection (quelque horreur qu'elle contienne), et inversement proportionnel à l'argent qui subsiste sur son compte en banque. Or notre travail ne consiste-t-il pas à distribuer du bonheur ? Contre de l'argent, certes, mais qu'est-ce que 60 misérables euros, en regard d'une parfaite plénitude intérieure ?
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